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5 choses que Batman nous apprend sur nous-mêmes

Doit-on combattre la zone d'ombre qui existe en chacun d'entre nous?
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Doit-on combattre la zone d'ombre qui existe en chacun d'entre nous? L'analyse du personnage de Batman fournit 5 précieux éléments de réponse.

«Rien n'est plus passionnant que de jouer un personnage pris dans des zones d'ombre. Et elles sont nombreuses chez Bruce Wayne», déclare l'acteur Christian Bale au sujet du dernier volet de la trilogie Batman de Christopher Nolan.

Or, selon le fondateur de la psychologie analytique Carl Gustav Jung, la notion d'ombre tient une place capitale dans le psychisme humain. Elle représente tout ce que nous cachons aux autres et à nous-mêmes pour ressembler à un modèle idéal. Ces 5 éclairages peuvent contribuer à comprendre notre propre zone d'ombre et celle des autres, et ainsi en faire un atout.

Batman ou le complexe de l'ombre

Personnage de comics devenu icône de la culture pop, Batman (Bruce Wayne, de son vrai nom) a été créé en 1939 par le dessinateur Bob Kane et le scénariste Bill Finger. Il se distingue des autres super-héros car il ne dispose d'aucun «pouvoir» : c'est un homme normal qui mène une lutte contre le crime depuis qu'il a assisté au meurtre de ses parents dans une ruelle de Gotham City - la ville où se déroulent la plupart de ses aventures.

Selon l'écrivain américain Michael L. Fleisher, ce traumatisme puissant est à l'origine de la dualité de Bruce Wayne / Batman : un versant sombre (ses rapports compliqués avec les femmes - ayant vu sa mère mourir sous ses yeux, il l'a ressenti comme un abandon et ne parvient plus à accorder sa confiance aux femmes qui lui ressemblent ; une attitude parfois autodestructrice) s'opposant à la quête de perfection (être un modèle idéal et assumer l'image du sauveur parfait).

«Sans imperfection, il n'y a pas de totalité psychique»

C'est l'un des constats effectués par le psychiatre suisse Carl Jung (adepte de l'approche psychanalytique avant de s'en éloigner) durant la première moitié du 20ème siècle lors de ses recherches sur la structure de la psyché : «L'ombre est quelque chose d'inférieur, de primitif, d'inadapté et de malencontreux, mais non d'absolument mauvais».

Plus encore : selon lui, «il n'y a pas de lumière sans ombre. La vie nécessite pour son épanouissement non pas de la perfection mais de la plénitude. Sans imperfection, il n'y a ni progression, ni ascension».

La projection, symptôme de notre zone d'ombre

«L'ombre» se manifeste par un mécanisme de projection. Qu'il s'agisse d'un trait de caractère réel ou fictif, nous projetons ce que nous n'acceptons pas de nous-mêmes sur des objets extérieurs : les autres. Toute personnalité qui nous pose problème, tout comportement nous agaçant nous donne des éléments sur nous-mêmes.

En prenant conscience de nos projections, nous sommes en mesure de réintégrer des parts de notre être pour devenir plus complet. Car «l'ombre» n'est que le pôle complémentaire, mais négatif, de notre Moi.

Au cours de notre vie, tout ce que nous avons entrepris et raté (nos actes passés, le refoulement de nos désirs illicites) se dépose dans cette zone ignorée. Cela alimente notre sentiment de culpabilité et notre peur. La zone d'ombre correspond à notre inconscient personnel.

Dompter ses imperfections

Or, chaque défaut est une qualité pratiquée à l'excès : l'hypocrisie, par exemple, n'est rien d'autre que de la diplomatie à la puissance 1000.

En refusant toute hypocrisie parce que cela ne correspond pas à nos valeurs fondamentales, on renonce à la diplomatie, faculté souvent bien utile, et l'on réduit le spectre de nos qualités. D'autre part, le combat contre soi-même est «gourmand» en énergie. Intégrer sa part de faiblesse n'implique pas de faire des actions contraires à ses valeurs : cela signifie juste accepter de ne pas être parfait et être bienveillant avec soi-même, ce qui permet de l'être avec les autres.

Prenons le cas d'un gestionnaire. Prendre conscience de sa zone d'ombre peut lui permettre de devenir plus juste avec ses collaborateurs, qu'il ne juge plus à l'aune de ses projections mais en fonction de la réalité de leurs comportements ou de leurs qualités. Il s'irrite moins facilement pour des raisons semblant anodines aux membres de son équipe et ses réactions sont mieux appréhendées par ceux-ci, car il les comprend mieux lui-même.

À terme, il y a de fortes chances qu'il devienne plus motivant et gagne en leadership.

Un objectif au risque trop élevé ?

«La colère décuple ta puissance mais, si tu la laisses te dominer, elle va te détruire» (Batman Begins). Le Joker, Bane et les autres «vilains» n'ont rien fait d'autre que de laisser leur zone d'ombre prendre possession d'eux-mêmes et les transformer en psychopathes.

D'où l'importance du personnage du majordome, Alfred Pennyworth. Celui-ci doit souvent ramener Batman, super-héros trop humain, vers ses qualités fondamentales : le courage, l'intelligence, le sens de la justice, la force, la générosité...

Dans un environnement réel, des proches - amis très chers ou personnes qui nous conseillent - peuvent se révéler d'excellents «majordomes», l'idéal étant de parvenir, progressivement, à assumer soi-même cette mission aussi délicate que nécessaire.

Conclusion

La zone d'ombre, fait partie de la condition humaine. Si elle ne représente pas véritablement le «mal», elle peut néanmoins conduire à des comportements néfastes, voire dangereux, pour soi et les autres - dans un contexte professionnel ou personnel.

En apprenant à la connaître, les défauts ou «qualités à l'excès» qu'elle comporte deviendront des atouts. Notre réussite et notre épanouissement se nourrissent aussi de nos imperfections.

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La trilogie du Chevalier Noir, regroupe les trois volets de Batman réalisés par Christopher Nolan : Batman Begins (2005), The Dark Knight ( 2008) et The Dark Knight Rises (2012).

À noter : la sortie de Batman v Superman: Dawn of Justice, réalisé par Zack Snyder, le 25 mars 2016.

Ce billet a initialement été publié sur le Huffington Post Maghreb -Tunisie.

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