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Appel au courage
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Je joue à pile ou face. Pile, c'est le Parti québécois qui est élu le 7 avril prochain. Face, le Parti libéral. C'est l'un des deux, forcément. Comme depuis déjà près de 50 ans.

L'espèce humaine est en train de s'autodétruire. Le taux d'analphabètes fonctionnels au Québec est une aberration. Les salles de théâtre se vident à vue d'œil pendant que les cotes d'écoute d'émissions débiles battent des records.

Les phénomènes qui bouleverseront notre monde ne sont pas que des prophéties : ils sont déjà bien présents pour une part considérable des habitants de notre planète.

Les gens ne sortent plus de chez eux, sauf pour aller travailler. Plus ils travaillent, plus ils dépensent. Plus ils dépensent, plus ils travaillent. Et ils n'ont, pour la plupart, même pas le temps de s'en rendre compte. Ça prend de l'énergie pour réfléchir, pour se questionner. Mais la grosse journée au boulot l'a complètement grugée. Et à quoi bon réfléchir, les analystes à la télé le font déjà très bien.

Nous ne sommes plus des citoyens, mais des consommateurs passifs, dont la plus grande implication sociale se résume à aller voter quand il le faut. Et encore. Une grande partie des plus informés ne va pas voter, par opposition au système, par opposition à une «démocratie» représentative qui ne représente en réalité même pas la moitié de la population. Aucun d'eux n'a toutefois encore réussi à me convaincre de la pertinence de leur abstention. Si tous ces gens qui ne vont pas voter par «conviction» allaient voter, l'Assemblée nationale ne serait certes pas configurée de la même façon, et je suis sûr que, malgré le système qu'on a, les politiques seraient bien différentes et nous permettraient plus facilement et plus sérieusement de passer à un autre système, davantage participatif et inspirant.

Ça fait 50 ans qu'on nous parle de la réforme du mode de scrutin, 50 ans de commissions parlementaires, d'états généraux, de commission d'étude et de pétitions, mais aucun parti n'a encore vraiment eu le courage d'aller de l'avant.

Si ceux que nous croyons acteurs de changement n'ont leurs convictions qu'à temps partiel, n'usent de leurs valeurs que quand cela leur chante, le changement durable est une impossibilité.

Bon nombre de partisans du Parti québécois ou du Parti libéral vivent encore à l'époque de René Lévesque ou de Jean Lesage, tandis qu'une autre bonne partie se considérant comme lucide fait le choix de la Coalition avenir Québec, vivant vraisemblablement dans l'illusion que deux yogourts périmés mélangés ensemble en créeront un tout nouveau tout frais!

La question de l'éducation, qui était sur toutes les lèvres il y a deux ans, est quasi absente de la campagne électorale. Philippe Couillard en a parlé une fois dans un débat, et c'était pour nous annoncer que son parti bonifierait l'aide aux devoirs. Plus mou que ça, tu meurs.

Sortons donc du connu un peu, juste pour voir, essayons quelque chose de nouveau, ne fusse que pour notre santé mentale, à tous.

On a la possibilité d'aller de l'avant, on en a les moyens et les ressources, mais il nous manque une dose de courage et d'audace.

Un seul parti est quant à moi porteur de réel espoir et de changement, et c'est Québec solidaire. Si, penser qu'il peut former notre prochain gouvernement est trop surréaliste pour vous (le Parti québécois l'a fait en 1976), alors, pour ne faire peur à personne, pourquoi ne pas au moins lui donner la balance du pouvoir ?

Le Québec en aurait bien besoin.

Je joins donc ici ma voix à tous ceux qui l'ont déjà fait et j'appelle au courage le 7 avril prochain.

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