Écoeurés des compressions idéologiques et du mépris dont ils sont victimes, les scientifiques du gouvernement canadien ont manifesté cette semaine contre l'ignorance du gouvernement Harper. J'aimerais joindre ma voix à la leur pour dénoncer le dogmatisme dont font preuve les conservateurs depuis leur arrivée au pouvoir.
Plusieurs s'en souviennent comme si c'était hier: en 2006, Stephen Harper promettait de former un gouvernement ouvert et transparent. Après des années de règne libéral, il se présentait tel un chevalier blanc prêt à prendre des décisions politiques éclairées et basées sur des faits avérés.
Or, M. Harper a fait exactement le contraire de ce qu'il avait promis. Il muselle ceux qui ne pensent pas comme lui et force envers et contre tous l'adoption de lois qui soulèvent bien des controverses, telle la loi mammouth C-38.
Dans le domaine scientifique, cette attitude se traduit par un mépris encore plus flagrant. Le gouvernement Harper a en effet formellement interdit à tous les scientifiques à l'emploi de l'État de parler aux médias des conclusions de leurs recherches sans approbation. Les études qui vont à l'encontre de l'agenda politique des conservateurs - sur l'effet des gaz à effet de serre ou l'abolition de la Loi sur les pêches, par exemple - sont ainsi mises à l'abri du regard du grand public. Ma collègue Rosane Doré Lefebvre a d'ailleurs soulevé le problème dans une chronique ici même.
À ces décisions douteuses, les scientifiques ont répliqué cette semaine lors de leur manifestation. Sous le thème La mort de la preuve, ils ont marché près du Parlement pour souligner à quel point l'aveuglement idéologique du gouvernement causait du tort aux citoyens.
Heureusement, je suis convaincu que le mépris ne durera qu'un temps. Les citoyens ne sont pas dupes: ils voient bien que le gouvernement actuel fait tout le contraire de ce qu'il avait promis. La manifestation des scientifiques cette semaine à Ottawa est un bel exemple de la prise de conscience actuelle. Travaillons ensemble et nous pourrons remplacer ce gouvernement usé en 2015.