Notre examen du langage non verbal des chefs, réalisé lors du débat du 20 mars dernier, s'est révélé un franc succès. Nous avons donc décidé de répéter l'expérience lors des face-à-face organisés par TVA jeudi soir. Cette fois-ci, nous allons plus loin afin de vous livrer une analyse plus « fouillée » de leur performance.
Sachant que la télévision transmet en premier lieu l'image du corps, il faut évaluer la posture, l'émotion et la sincérité des participants. Nous allons cependant plus loin en commentant leurs messages involontaires et, bien sûr, en comparant leur performance avec celle du débat des chefs de la semaine dernière. Nous nous permettrons enfin un petit détour par la tenue vestimentaire...
Pauline Marois: mieux
Sur le plan du comportement non verbal, Mme Marois a clairement offert une meilleure performance que lors du dernier débat. Détendue et posée, surtout au début, elle a utilisé le sourire de façon plus régulière. Que ce soit en raison des passages de caméra ou de son contrôle personnel, les visages négatifs lors de l'attente de questions étaient moins fréquents. Elle a maintenu une bonne utilisation des mains tout au long du débat.
La soirée ne se solde néanmoins pas par un triomphe pour Mme Marois. À la fin du débat, les visages négatifs et le ton saccadé sont revenus. Elle a affiché une posture légèrement voûtée. Les échanges avec M. Legault étaient clairement acrimonieux, ce qui ne serait pas le cas si elle n'avait rien à craindre. Globalement, mieux, sans plus.
Philippe Couillard : toujours calme, mais sur la défensive
Alors qu'il avait été d'un calme exemplaire tout au long du premier débat, les attaques successives des face-à-face ont semblé l'atteindre un peu plus, mais sans le déstabiliser. Souriant au départ, M. Couillard est devenu presque trop sérieux pour le reste du débat. Ses débats avec Mme Marois et M. Legault étaient tendus. Souvent, un visage négatif, un débit trop rapide et le crayon agité, même lorsqu'il était à l'attaque. Il a néanmoins montré une certaine contenance face à l'adversité. Ses adversaires et l'animateur lui ont cédé le passage à certains moments.
François Legault : rien à perdre
Fidèle à lui-même sur l'amplitude généreuse de sa voix et de ses gestes, M. Legault paraissait moins présent que lors du dernier débat. Moins souriant et moins tolérant, il s'est conséquemment montré redoutable pour ses adversaires. La fatigue était apparente. Il présentait une posture légèrement voûtée. Sur le strict plan non verbal, ce n'était pas l'idéal.
Françoise David : toujours sincère, mais fatiguée
Mme David a encore parlé avec sincérité. Elle présente ses idées sans attaquer autrui. Par contre, des visages négatifs lors des débats sont apparus. La fatigue, qui attaque tous les candidats, en est une cause probable. Toujours aussi démonstrative avec ses gestes, le sourire était plus effacé. Ses échanges avec Marois étaient plutôt serrés.
Superficiellement
Quelques mots sur les vêtements... M. Couillard est un récidiviste de la cravate bleue et du fleurdelisé: un choix stratégique. M. Legault est un récidiviste de la cravate à motifs, proscrite à la télé, il faudrait l'avertir. Mme Marois avait un vêtement toujours sobre, mais plus clair. Mme David portait un vêtement neutre.
Qui a gagné?
Qui a gagné? Sur le plan du langage non verbal, lors du premier débat, Mme Marois a eu la soirée la plus difficile. Cette fois, Mme Marois a remonté la pente. La suite dépend du contenu, qui est soumis à votre appréciation...
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