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Parce qu'en séries, tout est permis!

Les Sénateurs représentent la dernière équipe que les partisans du CH voulaient voir comme adversaire des «Glorieux» en première ronde. Sauf que tout le monde sait qu'une fois les séries arrivées, plus aucune statistique de la saison régulière ne compte.
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C'est ce mercredi soir que s'amorce cette joyeuse aventure. Soit le parcours du Canadien de Montréal en séries éliminatoires de la Coupe Stanley après une saison 2014-2015 pour le moins exceptionnelle.

Cette équipe qui, du propre aveu du DG Marc Bergevin, devait être en très lente reconstruction, suite à la saison 2011-2012 qui a vu le Canadien être écarté des séries pour la première fois depuis 2006-2007, a étonné tous les analystes professionnels ainsi que ceux de salon gravitant autour de la planète hockey. Fiers d'une récolte de 50 victoires, 22 défaites et de 10 défaites en temps supplémentaire, le Canadien a réussi à mettre un total de 110 points au tableau. Soit le meilleur total de points acquis en une saison par le Tricolore depuis la saison 88-89, où les troupiers de Pat Burns avaient recueilli 115 points à l'issue de la saison régulière. Tout juste avant de s'incliner en finale de la Coupe Stanley, en six matchs, contre les Flames de Calgary, qui ne les avaient devancés que par deux points de classement, cette année-là.

Ces 50 victoires représentent d'ailleurs le plus haut total de gains en une saison par une équipe dirigée par Michel Therrien, dont le précédent record s'établissait à 47 victoires. Un total acquis lors de deux saisons consécutives avec les Penguins de Pittsburgh. Plutôt étonnant comme statistique lorsque l'on sait qu'il a dirigé Sidney Crosby, Evgeni Malkin, Kristopher Letang et Marc-André Fleury, pendant près de quatre saisons.

Plusieurs joueurs d'avenir, dont Max Pacioretty, PK Subban, Brendan Gallagher et Alex Galchenyuk ont atteint de nouveaux sommets personnels au niveau des points cette saison. Sauf que rien de cette belle histoire magique n'aurait été possible sans la tenue magistrale du cerbère Carey Price. Le numéro 31 est devenu le nouveau recordman au chapitre des victoires en une saison chez le Canadien avec 44 gains. Dépassant ainsi les 42 victoires acquises par les légendaires Jacques Plante (deux fois) et Ken Dryden. Un exploit réalisé avec une équipe beaucoup moins solide sur papier que celles devant les précédents corecordman.

Price a également été le premier gardien, depuis Marty Turco des Stars de Dallas, à conserver une moyenne de buts alloués par match en déca de 2,00 pour la saison entière, avec 1,96. Ses performances ayant finalement répondu aux très hautes attentes fondées en lui lorsqu'il a été repêché au 5e rang de l'encan amateur de 2005, lui permettra sans aucun doute de mettre la main sur le Trophée Vézina ainsi que le Trophée Hart, comme l'avait fait José Théodore en 2003-2004. Price a été à ce point bon cette saison, que la question « Price ou Crosby? » a souvent fait les frais des tribunes téléphoniques de la métropole.

Cette saison de rêve a mené les Habs à une confrontation contre l'équipe représentant la Capitale nationale canadienne, les Sénateurs d'Ottawa. Cette même équipe qui en a fait qu'une bouchée, en 5 matchs seulement, lors des séries éliminatoires de 2013.

La première saison des Sens sans leur ancien joueur de concession Jason Spezza, a pris une bien meilleure tournure que celle de l'équipe où ils l'ont envoyé. Le 1er juillet 2014, à l'ouverture du marché des joueurs autonomes, ceux-ci l'ont échangé à Dallas, où il rejoignait les très talentueux Tyler Seguin et Jamie Benn. Une association pleine de promesses, qui n'a finalement pas donné les résultats escomptés.

Les Sens, qui ont clairement été la bête noire du Tricolore en 2014-2015, ont remporté trois des quatre affrontements entre les deux formations. Le jeune Dustin Tokarski s'est incliné à deux reprises, alors que Carey Price a sauvé les honneurs, remportant l'un des deux matchs qu'il a disputés contre les anciens « ronflants ». Je dis anciens « ronflants », car les Sénateurs ne sont plus ce club terne et ennuyant qu'ils étaient jadis. Ils sont maintenant alimentés par un vent de jeunesse qui rend l'équipe très combative et très divertissante à voir évoluer. Menés par le défenseur étoile Erik Karlsson et les attaquants, Kyle Turris, Mark Stone (un choix de 6e ronde), Bobby Ryan, Matt Hoffman et Mika Zibanejad, les troupiers de Dave Cameron ont effectué tout un sprint en fin de saison pour consolider leur place en séries, coiffant les détestables Bruins de Boston au fil d'arrivée.

Andrew « Le Hamburglar » Hammond a aussi fait des miracles devant la cage des Sénateurs en compilant un dossier de 20-1-2, en seulement 24 matchs.

On ne peut passer sous silence, les débuts « Patrick-Lalimesque » du « Hamburglar » Andrew Hammond, auteur d'une fiche de 20-1-2, en seulement 24 parties. Un dossier fort impressionnant qui rappelle celle d'un boxeur en début de carrière qui n'affronte que des jambons, question de se monter une fiche, afin un jour d'être apte à se mesurer aux vrais de vrais.

Malgré le statut de favoris qui leur est conféré grâce à leur position au classement, le Canadien de Montréal aurait bien des raisons d'avoir des complexes face aux Sénateurs d'Ottawa, qui voudront certainement remporter la victoire en hommage à leur entraineur-adjoint, Mark Reeds (55 ans), qui a perdu la vie mardi, à la suite d'une bataille contre le cancer.

Ils n'ont jamais connu la victoire face à Hammond

Les Sens ont connu une meilleure fin de saison, bien plus convaincante que la leur

Le futur Capitaine et meilleur pointeur du CH contre les Sens cette saison, Max Pacioretty (4-2-6) pourrait bien ne pas prendre part au premier match

Le « Max 67 » reste d'ailleurs un cas incertain pour débuter la série, puisqu'il est toujours aux prises avec des symptômes post commotion cérébrale (probablement suite à la dégustation du hamburger a son effigie chez McDonald's). Bien que celui-ci était présent à l'entrainement de mardi matin, il n'a pu participer aux exercices avec contacts et n'a pas été affecté à un trio régulier.

Les Sénateurs représentent la dernière équipe que les partisans du CH voulaient voir comme adversaire des « Glorieux » en première ronde. Sauf que tout le monde sait qu'une fois les séries arrivées, plus aucune statistique de la saison régulière ne compte. Les compteurs sont remis à zéro et seules les équipes les plus affamées réussissent à passer aux rondes subséquentes, nonobstant leurs hauts et leurs bas en saison régulière.

La série pourrait bien aller d'un bord comme de l'autre, alors tous les espoirs de parade sur la Sainte-Catherine en plein mois de juin sont encore permis. De l'avis de plusieurs spécialistes expérimentés à travers la LNH, le CH compte sur le meilleur gardien de ligue ainsi que sur l'un des entraineurs les plus doués et méthodiques.

L'avantage numérique n'est plus ce qu'il a déjà été, c'est vrai, mais qu'est-ce que le Canadien a réussi à remporter dans les dernières années en ne se fiant qu'à l'efficacité de son avantage numérique?

Même si au hockey, l'objectif est de marquer plus de buts que l'adversaire, nous savons bien que dans la plupart des sports d'équipe « Defense wins championships ». Et bien que les défenseurs du CH ont dû jouer à la chaise musicale un brin cette saison, le Canadien est l'équipe ayant accordé le moins de buts dans toute la ligue, soit 189, a égalité avec les Blackhawks de Chicago.

Si Carey Price et les défenseurs de la Sainte-Flanelle unissent leurs forces et que la contribution de l'attaque atteint un seuil de respectabilité minimal, il ne fait nul doute que le CH obtiendra son billet pour la 2e ronde. Il pourra ainsi poursuivre sa route, jusqu'à l'objectif dont chaque amateur montréalais rêve depuis la 24e, obtenue en 1993, soit une 25e Coupe Stanley. Histoire de se rapprocher un peu des Yankees de New York et de reprendre éventuellement le titre de la concession sportive la plus titrée de l'histoire.

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