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La non-relation de couple: un phénomène très actuel

Malgré ma longue route en tant que gars en non-relation et malgré le fait que l'amour, ça fait souvent mal, je rêve tout de même un jour de trouver la candidate idéale pour moi.
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Êtes-vous tannés comme moi d'entendre parler ou de lire sur les belles (et moins belles) relations amoureuses que les gens vivent ou sur les échecs répétés de dépendants affectifs qui s'accrochent constamment à la saveur de la semaine?

Peut-on s'entendre pour dire qu'on en a pas mal soupé des relations de couple en tant que sujet? À la télévision, dans les journaux, à la radio, dans les magazines, en humour, en consultation psychologique... on ne parle que de ça!

Aujourd'hui, je vais me faire plaisir, ainsi qu'à tous ceux et celles, qui comme moi ne s'empressent pas de se mettre en relation pour combler une dépendance ou encore, pour impressionner leurs ami(es) avec le trophée visuel qu'ils viennent de remporter grâce à leurs exploits remarquables dans un domaine d'excellence.

Le phénomène du vieux garçon et de la vieille fille refaisant de plus en plus surface dans l'ère moderne, on se doit de parler davantage des non-relations. Le ratio d'hommes et de femmes célibataires est inversement proportionnel à la popularité actuelle de la tire Sainte-Catherine, qui à l'époque était le symbole alimentaire représentant les vieilles filles, n'étant pas encore mariées rendues à 25 ans.

Ce n'est pas que les personnes en non-relation n'apprécient pas une bonne dynamique de couple, c'est juste qu'ils ont décidé de ne plus courir après. Elle arrivera quand elle arrivera, se convainquent-ils!

Les outils de recherche de partenaire sont plus nombreux que jamais et pourtant, ça n'a jamais été aussi difficile de se trouver un(e) partenaire de vie digne de ce nom.

Il y a souvent plusieurs raisons qui peuvent expliquer que quelqu'un soit en non-relation. En voici quelques-unes des plus populaires :

- Tu m'intéresses, mais je ne t'intéresse pas

- Je t'intéresse, mais tu ne m'intéresses pas

- Je souhaite copuler avec toi dans le respect, mais jamais je ne m'encombrerai de ta présence au quotidien

- On communique par texte ou internet, mais on est trop lâches pour se rencontrer/voir

- Tout serait parfait avec toi, mais j'ai trop peur de briser « cette belle amitié »

- Le fameux mensonge du « chu ben tout seul, moé! »

Ça n'a pas nécessairement toujours à voir avec un cœur si brisé qu'il est devenu irréparable. C'est seulement qu'à force de côtoyer et d'observer des couples, certaines craintes s'installent, malgré les nombreuses envies que ça créer parfois.

Personnellement, je trouve qu'à l'âge adulte, le premier critère de sélection d'un(e) partenaire, avant de le/la qualifier de chum/blonde, devrait être le suivant :

- Puis-je un jour considérer habiter avec cette personne?

Si la réponse est non, ne perds pas ton temps et poursuis tes recherches.

Chaque personne en non-relation souhaite, secrètement ou non, vivre un jour, une belle relation à deux. Cependant, il faut avouer qu'être maître de sa destinée, c'est quand même très plaisant. Ce n'est un secret pour personne que dans un contexte de vie de couple, toutes les décisions se prennent à deux. La femme décide et l'homme acquiesce pour acheter la paix et pour s'accorder une chance d'avoir du sexe, le soir venu.

Quand tu es seul, tu fais absolument tout ce que tu veux, excepté les activités traditionnelles de couple. Il y a cependant ces moments où, pendant que tu t'amuses en faisant une activité qui te plaît, tu te dis :

« Ce serait vraiment le fun si j'étais accompagné de mon loup/ma douce, on aurait tellement de plaisir ensemble ».

La réalité c'est que, être en couple, il y a de fortes chances que cette activité tu ne puisses être en train de la pratiquer, parce que ta blonde est trop paresseuse et ne veut jamais rien faire. Ou encore parce que ton chum est trop vedge sur le divan, mais que si un ami lui téléphone pour lui proposer une activité, il acceptera sur le champ, sans même t'avertir...

Tout le monde a des amis en couples et l'a probablement déjà été, alors tout le monde connait la game manipulatoire qui se joue quand quelqu'un a vraiment envie de faire quelque chose et que la motivation de l'autre se retrouve bien en deçà du seuil de nonchalance la plus totale.

Âgé de 30 ans, j'ai pratiqué la non-relation pendant au moins 27 ans de ma vie. Je n'ai été qu'en relation sérieuse une seule fois, pendant 2 ans et quelques mois avec la même fille. J'ai eu, ce que je me plais aujourd'hui à appeler un one night de 6 mois (non, je ne m'étais pas posé LA question mentionnée plus haut). Puis il y a eu ma première copine, au secondaire, une histoire de 3 mois, avant qu'elle ne finisse par s'acoquiner avec un ancien meilleur ami qu'elle détestait au plus haut point quelques mois auparavant. L'histoire classique! Tsé, quand on dit que l'amour est proche de la haine et vice-versa... j'ai eu la chance d'explorer ce phénomène de très près.

Le reste du temps, j'étais soit trop jeune. Soit je passais sous le radar sur tous les sites de rencontres où je me suis inscrit parce que tsé, je ne suis pas un playboy. Soit je n'étais pas le plus joli et le plus séduisant de ma gang d'amis. Soit je n'étais pas trop entreprenant. Soit j'effrayais les femmes avec la future barbe que je n'avais même pas encore envisagé de me laisser pousser.

Il est bien clair que ces situations qui se répétaient m'ont longtemps frustré. Mais avec le temps, au lieu de former une carapace qui me fermerait à toute éventuelle relation, j'en ai plutôt profité pour grandir intérieurement. En mettant de côté les FML et les #ForeverAlone, j'en ai profité pour apprendre à vivre avec moi-même et apprécier, la plupart du temps, cette solitude imposée, qui est en fait, un grand vent de liberté.

Malgré ma longue route en tant que gars en non-relation et malgré le fait que l'amour, ça fait souvent mal, je rêve tout de même un jour de trouver la candidate idéale pour moi. Je ne suis aucunement pressé, car je suis pleinement conscient que quand on laisse entrer une personne dans sa vie, cette personne doit être un complément et non un obstacle. C'est d'autant plus difficile de nos jours, du fait que trop de choix c'est comme pas assez. Les trop nombreux moyens de se mettre en contact avec de potentiel(les) prétendant(s) rendent très difficile de maitriser l'art de capter et conserver l'attention de quelqu'un. De considérer cette personne comme notre priorité, en même temps d'être la sienne, semble être un concept de plus en plus rare.

C'est pourquoi en 2014 et dans les années à venir, beaucoup moins de gens réussiront à se caser, puisque les attentes envers ce qu'un(e) partenaire doit offrir augmentent à un rythme effréné. La non-relation deviendra de plus en plus tendance, au point où il faudra peut-être commencer à penser installer des tables à une personne dans les restaurants et à transformer les spéciaux « 2 pour 1 » en spéciaux « 1 pour une demie ».

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