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Facebook, la drogue trop accessible

Facebook est une drogue, ce n'est pas un secret pour personne. Ce qu'il y a de fort intéressant avec cette drogue, c'est que chaque individu a le plein pouvoir de décider combien elle lui coûtera, ainsi que les dommages qu'elle causera à sa santé mentale et à sa réputation.
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Facebook est une drogue qui, ce n'est pas un secret pour personne, n'est consommée que de manière très abusive ou très modérée. Il n'y a pas de juste milieu.

Une drogue qui fait que les utilisateurs abusifs sont regardés de très haut par les utilisateurs légers et de plus haut encore par les non-utilisateurs, qui croient être supérieurs à tous les individus sur terre ayant succombé à la tentation de «facebooker» leur vie.

J'ai décidé à partir de maintenant d'accorder Facebook comme un verbe parce que depuis que le terme «vapoter» est reconnu comme un verbe officiel, il devient très pertinent d'affirmer que le verbe «facebooker» devrait lui aussi faire son apparition dans le Bescherelle destiné à la conjugaison des verbes. Car il y a beaucoup plus de gens qui facebookent que de gens qui vapotent, pas vrai?

Ce qu'il y a de fort intéressant avec cette drogue, c'est que chaque individu a le plein pouvoir de décider combien elle lui coûtera, ainsi que les dommages qu'elle causera à sa santé mentale et sa réputation.

Facebook est une application gratuite qui peut devenir coûteuse s'il advient que tu sois un utilisateur de jeu modèle malade mental ou encore un administrateur de page. La plupart des jeux y sont gratuits à la base, mais il est possible de payer pour débloquer certains trucs et pour pouvoir aussi progresser plus rapidement. Il est également possible de faire tout cela sans débourser un seul sou, mais il faut être très insouciant(e) pour envoyer des demandes de jeux à tous tes amis qui se câlissent ben raide de tes jeux de moron.

S'il y a un endroit où la réputation de quelqu'un peut balancer encore plus vite que lors d'une humiliation publique en personne, c'est bien sur Facebook. Comme ça ne prend pas de permis pour faire des bébés, ça n'en prend pas non plus pour être sur Facebook. N'importe quel ostie de tarla ou de tarlaise peut écrire à peu près n'importe quoi et publier n'importe quelle photo respectant les standards très variables des politiques d'utilisation de Facebook. Les gens qui se plaignent à tout bout de champ. Ceux qui publient abusivement des photos de leur bébé ou de leur chat. Ceux qui abusent de selfies dans une pose identique avec un petit message d'espoir ou dépressif qu'ils ont copié/collé quelque part et qui le font passer pour un de leurs éclairs de génie. Ceux qui partagent tout ce qu'ils voient. Ceux qui se servent de leur mur comme babillard pour faire de la promotion des boîtes de nuit. Ceux qui prennent Facebook pour un marché aux puces permanent... Tous ces gens-là soulèvent souvent l'ire de leurs camarades Facebook.

Il y a également ces gens, dont je fais partie, qui publient de nombreuses fois par jour. Certains diront qu'ostie, je n'ai rien à faire et ils ont probablement raison. Sauf que pour quelqu'un qui est mon ami Facebook ou qui me suit sur cette plateforme d'espionnage, créée par les Illuminati pour nous espionner dans nos moindres faits et gestes, c'est que chacune de mes publications (ou presque) vaut le coup d'œil.

J'alimente mon mur Facebook avec des trucs que j'aimerais voir sur mon fil d'actualité. Que ce soit des blagues de mon cru, des récits anecdotiques comiques, du chialage humoristique, du partage d'articles intéressants, des photos niaiseuses de moi, des photos de choses étranges que j'ai aperçues et même des fois de ce que je mange (seulement quand c'est épique et que j'ai un gag relié à ce choix alimentaire), des montages photos hilarants créés avec Paint (non je n'ai pas Photoshop) avec de bons flashs que j'ai, des vidéos niaiseuses où il m'arrive de chanter dans mon véhicule, des opinions sérieuses et même, pour démontrer que je ne suis un être humain sensible, malgré que je sois parfois vulgaire et carrément «juste bizarre» à certains moments, j'y mets aussi des photos comiques ou touchantes avec mes nièces et mon neveu.

Même si j'essaye de ne pas faire de publications ennuyantes, il est certain que je ne peux pas rejoindre tout le monde à chaque fois, car tout le monde a des intérêts différents. Mais je crois pouvoir affirmer que dans une journée où je suis «on fuego» au niveau de mon inspiration, je peux amuser chacun de mes amis Facebook qui ne sont pas énervés par mon omniprésence. Car bien entendu, comme dans la vraie vie, Facebook est rempli de gens qui t'aiment et t'apprécient (des fois même si tu ne les verras jamais de ta vie), mais il est aussi rempli de gens qui n'aiment pas ta face et ne te gardent dans leurs amis que pour mieux te mépriser. Comme le proverbe le dit: «Garde toujours tes amis près de toi et tes ennemis, encore plus près.»

Bref, revenons à l'aspect plus joyeux: les gens gentils qui interagissent avec toi, par des «J'aime», des commentaires ou même des mèmes, très appropriés ou pas du tout appropriés.

Vu que je suis un homme qui fait beaucoup d'observations, on me surprend souvent à faire du voyeurisme dans les fenêtres de chambres d'hôtels miteux, où les gens horny s'arrêtent pour des petites quickies, en y amenant leur propre lunch ou en commandant du fast-food au goût étrange et l'apparence douteuse.

Là, vous allez me demander: «Comment est-ce que cette qualité d'avoir un bon sens de l'observation te sert-il sur Facebook?»

Puis là, je vais vous dire que j'aime beaucoup observer le comportement humain sous toutes ses formes d'expression. Dans la vie, je peux autant être un bouffon volubile qu'un être de peu de mots, alors que sur Facebook, j'ai déjà admis avoir le Parkinson du bouton «publier». Mon hyperactivité facebookienne est due au fait que j'adore provoquer des réactions, pour mieux les observer. Il est toujours intéressant de provoquer des discussions vivantes sur des sujets d'intérêt général... jusqu'au moment où deux de vos amis Facebook qui ne se connaissent même pas se mettent à se faire des menaces de mort sur ton statut.

Il est également plaisant de savoir qui s'intéresse à ta vie, à ton histoire, qui veut coucher avec toi, qui est en accord avec ton opinion ou qui a été touché directement par ta publication. Tout ça en temps réel par le pouvoir du «J'aime».

Les hommes utilisent souvent le «J'aime» comme carte de visite. Ils cliquent sur ce bouton pour signifier aux nombreuses demoiselles de convoitise qu'ils aimeraient bien les inviter à passer un «agréable» moment en leur compagnie.

Alors que les femmes, elles, l'utilisent pour des raisons plus variées. Exemple: j'aime cette photo/publication, j'aime vraiment cette photo/publication, j'aime vraiment beaucoup cette photo/publication ou dans de plus rares cas... j'avoue que je ne te ferais pas mal, mon chou.

Ça a l'air anodin, mais un simple clic peut en dire énormément sur une personne. Surtout quand une personne qui n'interagit jamais avec vous, ni en vrai, ni virtuellement, va aimer le commentaire qu'une personne très proche de vous a fait pour vous agacer. Une belle façon de savoir qui ne vous aime pas, mais n'est pas à l'aise de vous le faire savoir, autre que par des subtilités imperceptibles à l'oeil nu. ;)

Et vous, comment consommez-vous cette drogue?

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