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Frais de cartes de crédit et stationnements de centres d'achat: même combat!

Depuis quelques mois, Walmart n'accepte plus les cartes Visa dans ses magasins de Thunder Bay.
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Depuis quelques mois, Walmart n'accepte plus les cartes Visa dans ses magasins de Thunder Bay. On apprend même que la multinationale refusera cette carte de crédit dans ses 16 grandes surfaces du Manitoba, à compter du 24 octobre.

La raison est une dispute entre Walmart et Visa à propos des frais payés par les marchands lorsque leurs clients utilisent leur carte de crédit. Plusieurs associations de marchands dénoncent depuis longtemps ces frais. Ils prétendent entre autres qu'ils sont injustes pour les consommateurs. Ils ont tort.

En effet, les associations de petits marchands, comme la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante ou l'Association canadienne des dépanneurs en alimentation, réclament depuis longtemps que le gouvernement intervienne et limite les frais de carte de crédit payés par les marchands.

Les magasins paient certains frais qui varient en fonction du type de carte de crédit utilisé. Une carte de crédit « platine », par exemple, coûte plus cher aux magasins que les cartes régulières, en partie parce qu'elles offrent des récompenses plus importantes. Les associations de marchands prétendent parfois que ces pratiques sont injustes parce que certains consommateurs paient alors plus cher pour couvrir des frais associés à d'autres consommateurs, et donc qu'un groupe de consommateur subventionne l'autre.

Le problème, comme je l'expliquais dans un billet précédent, c'est que ce genre de mesure a déjà été essayé à plusieurs endroits dans le monde. L'Australie, l'Espagne et les États-Unis ont tous adopté des mesures semblables sans aucun effet sur les prix de vente. En revanche, puisque le système de paiement doit bien se financer quelque part, les consommateurs ont payé plus de frais bancaires, des frais annuels de carte de crédit plus élevés, des récompenses d'une moins grande valeur et se sont fait offrir moins de cartes de crédit gratuites.

«Tous les commerces font payer des frais à certains consommateurs pour financer la consommation d'autres consommateurs.»

Mais au-delà de cette réalité, il est faux de prétendre que les frais payés par certains consommateurs « pour en subventionner d'autres » sont injustes. En fait, tous les commerces font payer des frais à certains consommateurs pour financer la consommation d'autres consommateurs.

Les stationnements des commerces en sont un autre exemple. Ce ne sont pas tous les clients qui utilisent leur voiture, pourtant les frais payés par les commerçants pour leurs emplacements de stationnement, tels que l'entretien ou les taxes municipales, sont couverts de façon égale par tous les clients. Il n'y a pas de commerces qui offrent de rabais pour les piétons. Les frais liés aux cartes de crédit de sont pas une exception.

Où sont les commerçants militants pour des stationnements payants? Il n'y en a pas. La raison est que les commerçants comprennent qu'il faut souvent utiliser le même prix pour plusieurs types de clients différents.

« Souvent », mais pas « toujours », puisque parfois il vaut mieux faire payer différemment les clients. Beaucoup de cinémas, par exemple, ont un prix spécial pour les étudiants et un autre pour les personnes âgées, mais pas tous. La bonne formule à utiliser dépend du contexte et doit être libre d'évoluer, pour s'adapter aux besoins de différents commerçants à différents moments. En figeant les termes de l'échange par la loi, le gouvernement empêcherait ce processus de recherche, d'adaptation et d'innovation.

Bien que la dispute commerciale entre Walmart et Visa donne une certaine visibilité aux frais liés aux cartes de crédit, cela ne veut pas pour autant dire que le gouvernement devrait s'en mêler. S'il le faisait, il ne réduirait pas les prix payés par les consommateurs et ne rendrait pas le système plus juste. Mais surtout, il figerait un mode de financement en place. Un désaccord commercial devrait rester un désaccord commercial, pas une question de politiques publiques.

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Mai 2017

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