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Burn-out: 10 idées préconçues sur l'épuisement

La question de l'épuisement draine une liste impressionnante d'idées préconçues. Voici quelques clichés fréquents à battre en brèche d'urgence.
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La question de l'épuisement draine une liste impressionnante d'idées préconçues. Nous avons participé à plusieurs émissions de télévision etde radio autour de la sortie de notre livre «J'arrête de m'épuiser» (Eyrolles) et avons relevé quelques clichés fréquents à battre en brèche d'urgence.

1. Le burn-out touche avant tout les cadres supérieurs

Le mythe du burn-out qui toucherait les «yuppies» New-Yorkais cocaïnés, trois portables en main, n'a plus cours. Agriculteurs, chefs d'entreprises, jeunes retraités... le burn-out touche toutes les catégories professionnelles. Initialement, le burn out était la « maladie du soin » touchant les personnes qui se consacrent aux autres, au détriment de leurs propres besoins. Mais le burn-out est devenu la «maladie du soi», l'effondrement de la psychée : le moment où l'on réalise que nos capacités physiques ne sont pas aussi élevées que nous l'imaginions : à force de tirer sur la corde, il n'y a plus de corde. Les médecins du travail interrogés estiment à plusieurs millions le nombre de personnes touchées chaque année par le burn-out.

2. Les fonctionnaires ne risquent pas de s'épuiser...

C'est un des commentaires les plus lus autour de l'épuisement. Sauf qu'il est non avenu! D'abord, on ne peut pas parler de «les fonctionnaires», qui exercent dans des secteurs différents. Ensuite, avec le non remplacement d'un fonctionnaire sur deux, la recherche permanence de productivité, les fonctionnaires sont tout autant touchés que les salariés du secteur privé. On peut notamment citer les fonctionnaires territoriaux ou les enseignants et les policiers, statistiquement plus touchés que d'autres catégories socio professionnelles par l'épuisement.

3. Il faut avoir un travail pour risquer le burn-out

On connaît le burn-out, mais on parle peu du «bore out» : l'épuisement par l'ennui, suite à la placardisation par exemple; ou lors d'une période de chômage. Comme un hamster dans sa roue, la personne s'épuise de tâches répétitives. Et bien sûr, si 63% des mères actives sont épuisées; les parents au foyer ne sont pas épargnés, même si c'est encore tabou!

4. Avant le burn-out, on n'a envie de rien

N'avoir envie de rien relève plutôt du symptôme dépressif que de l'épuisement. Avant le «burn-out», on souffre plutôt de «burn-in», ce moment où l'on se consume d'activité, on l'on surchauffe avant de griller... Comme on le détaille dans «J'arrête de m'épuiser», ce que les asiatiques nomment «Karoshi» : arrêt cardiaque brutal par excès de travail.

5. Prendre un Red bull, du café ou du Coca donne du tonus

Le réflexe anti-épuisement par excellence... totalement contre-productif. D'abord il empêche de s'hydrater avec de l'eau, ensuite il accélère le rythme cardiaque et nourrit un cercle vicieux de mauvaise alimentation. Une jeune cadre dans la pub avait d'ailleurs tweeté «30 heures consécutives de travail sans sommeil, yeah!» avant de faire un arrêt cardiaque, suite à une surconsommation de Red bull, notamment.

6. Il faut arrêter le sport avant de s'épuiser

Pourquoi bouger alors qu'on est déjà épuisés, demandent certaines personnes souffrant d'épuisement. Pourtant, bouger permet d'éliminer les toxines, d'activer la circulation sanguine, et de focaliser le cerveau sur un autre sujet que sur du travail...

7. Partir en vacances prévient l'épuisement

Tout dépend des vacances. On note par exemple un pic d'épuisement autour des vacances de Noël, qui obligent certains à se concentrer sur l'organisation de fêtes familiales qui peuvent tout autant épuiser que le travail. La sphère familiale n'est pas toujours plus reposante que la sphère professionnelle...

8. Tout contrôler évite le burn-out

Bien au contraire, dans «J'arrête de m'épuiser», nous consacrons un chapitre entier à la «sérendipité». ce concept est en résumé l'art de laisser les choses venir à soi... Le contraire de la performance? Pas forcément, si l'on considère que le Velcro ou même les États-Unis sont le fruit de sérendipité, de «trouver ce qu'on ne cherchait pas»... Quand on s'épuise, il importe d'apprendre à lâcher prise, à ne plus culpabiliser, au travers d'exercices pratiques proposés dans «J'arrête de m'épuiser».

9. Les autres ne peuvent rien faire pour moi

Des relations toxiques peuvent nuire à l'équilibre et alimenter une ambiance de travail néfaste. Savoir dire non aux demandes abusives, ça s'apprend et ça se met en œuvre. Même si chaque personne peut agir sur les causes de son épuisement, il importe aussi de savoir bien s'entourer et de mettre fin à des relations épuisantes.

10. Il faut commencer par dormir plus

Idée préconçue répandue et... fausse. Quand on frôle le burn-out, se coucher plus tôt ne permet ni de dormir plus ni de dormir mieux : le sommeil peut être plus agité et moins reposant, par exemple. Mais surtout, il faut avant tout agir sur les causes des perturbations du sommeil : environnement, rapport au travail, hydratation et nutrition, remise en question des autocroyances et de la culpabilité, passage en revue des habitudes de vie... sont des étapes incontournables avant de s'attaquer à la question du sommeil. Dans notre programme de 21 jours, le sommeil est d'ailleurs le 21ème jour, le but que l'on peut atteindre quand tout le reste a été réglé. Une semaine de nuits de moins de 4 heures de sommeil équivaut à un taux de 0,1% d'alcool dans le sang. À titre comparatif, il est interdit de conduire au-delà de... 0,08%. De quoi réfléchir...

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