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Quel sera l'héritage de notre génération?

Il nous faut redevenir ce que Gaston Miron appelle des « bêtes féroces de l'espoir. »
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Chaque génération se retrouve devant la lourde tâche de laisser un héritage à ceux qui vont suivre. Ceux qui nous ont précédés sont parvenus à répondre à ce défi en nous léguant une société où la justice sociale ne s'exprime pas seulement à travers des voeux pieux. Cet héritage se constitue également dans l'affirmation de notre identité. Si par le passé l'on accolait volontiers l'aphorisme « né pour un petit pain » à l'identité québécoise, le mouvement d'affirmation nationale nous a révélé le contraire. En s'agrippant fermement à notre langue, notre culture et nos aspirations politiques, nous avons fait la démonstration que nous sommes plutôt « quelque chose comme un grand peuple ».

Les gens de notre génération, ceux qu'on appelle les X, ne pourront probablement jamais prendre la pleine mesure du courage et de l'audace qu'il aura fallu pour mettre en place les transformations de la société québécoise. Cela dit, nous pouvons aisément concevoir que c'est à nous maintenant de faire preuve de courage et d'audace, c'est à nous de déployer les énergies nécessaires pour laisser à ceux et celles qui vont suivre un héritage.

Le monde actuel nous place devant de nouveaux défis, le premier en liste suppose de penser à nouveau le politique dans un horizon collectif. Il faut en finir avec la rhétorique de baisse d'impôt où en avoir plus dans ses poches fait office de projet de société. Ce discours réducteur ne s'adresse pas à notre intelligence, il nous tient plutôt pour de simples consommateurs. Au cours des 15 dernières années, le gouvernement en place nous a laissé croire que la politique se résumait à l'équilibre des finances publiques. Devant l'absence de projets mobilisateurs, plusieurs se sont désintéressés du politique, loin de nous faire croire dans un futur meilleur ou à des lendemains qui chantent, le projet politique du Parti libéral se rapproche, au final, d'une boutade de Deschamps « arriver à ce qu'il n'arrive rien ».

À ce chapitre, la seule véritable mesure progressiste mise en place par l'État québécois remonte à 1997 avec le programme des CPE. Après plus de 20 ans de silence, il est urgent de redynamiser le modèle québécois de social-démocratie à travers un projet politique qui met au centre de ses préoccupations l'égalité des chances.

Il faut nourrir la conviction que quelque chose en nous, dans notre façon unique d'être au monde, vaut la peine qu'on s'y attarde.

L'autre grand défi que nous avons à relever est lié à notre situation de minorité nationale. Notre rapport de force dans la fédération canadienne s'est grandement effrité. Pour s'en convaincre, il suffit de penser à l'application du multiculturalisme qui se fait sans égard à notre identité. L'approche autonomiste préconisée par certains n'est que poudre aux yeux, le carcan canadien a prouvé par le passé que malgré toute la bonne volonté du monde, nous restons au sein de ce pays une province comme les autres. Reste devant nous le projet de l'indépendance, celui qui nous permettrait d'avoir entre nos mains tous les moyens pour assurer la pérennité de notre nation. Pour concrétiser ce projet, il faut chercher ce qui nous lie et ce qui nous unit, par-delà les différences. Il faut nourrir la conviction que quelque chose en nous, dans notre façon unique d'être au monde, vaut la peine qu'on s'y attarde.

Finalement, le défi le plus urgent que nous devrons relever est celui lié au réchauffement climatique. Comment nier l'évidence du large consensus de la communauté scientifique sur les causes de ce réchauffement, si ce n'est par aveuglement volontaire. Ceux qui hier se sentaient floués par la part de la dette publique laissée par les baby-boomeurs pourraient bien se retrouver avec un passif intergénérationnel beaucoup plus grand. Nous sommes de la génération qui peut encore faire quelque chose, personne ne voudrait avoir à expliquer à ses petits-enfants que nous avons préféré nos habitudes de consommations à la survie des écosystèmes.

En définitive, il faut se demander quel sera l'héritage de notre génération?

La réponse est entre nos mains, pour qu'il soit positif, il nous faut refuser le cynisme et croire encore que l'émancipation est possible par l'action politique. Il ne faut plus rougir de dire nous et surtout ne pas se soustraire aux devoirs qui nous incombent en matière d'environnement., bref il nous faut redevenir ce que Gaston Miron appelle des « bêtes féroces de l'espoir. »

Ces trois grands défis : réactiver le modèle québécois de social-démocratie, le projet d'indépendance et la lutte au changement climatique sont au cœur du programme du Parti Québécois.

C'est pour ces raisons que nous voulons porter les couleurs du Parti Québécois lors des prochaines élections.

Mario Simard, Candidat à l'investiture de Dubuc

Marc Maltais, Candidat à l'investiture de Lac-Saint-Jean

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