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Le coût du dépendantisme

Avec des adversaires sur tous les fronts, le mouvement indépendantiste, le Québec a besoin d'être fort, a besoin de se faire entendre. Face à l'indifférence des conservateurs et à la complicité du NPD et des libéraux, il nous faut des femmes et des hommes pour qui c'est le Québec d'abord, le Québec tout le temps.
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Sur le Saint-Laurent, notre Saint-Laurent, les longs superpétroliers naviguent. Et le projet d'Oléoduc de Transcanada pour transporter le pétrole des sables bitumineux par le Québec avance à grands pas avec l'appui des trois partis fédéralistes à Ottawa, y compris le tortueux NPD de Thomas Mulcair. Le premier ministre du Québec - mais de moins en moins de Québécois - considère que c'est la moindre des choses, que c'est le prix à payer pour la péréquation. En bonne province, le Québec doit participer au grand effort pancanadien de mise en valeur du pétrole bitumineux albertain.

« Le gouvernement fédéral dépense 16 milliards de plus qu'il ne perçoit au Québec et une grande partie de cette richesse provient de l'exploitation des hydrocarbures dans l'ouest du pays », a-t-il dit.

« Il faut qu'on participe à l'économie canadienne », a-t-il rajouté.

Alors, les longs superpétroliers naviguent sur notre Saint-Laurent. Une petite contribution de Philippe Couillard (le choix de Thomas Mulcair!) à l'économie canadienne. C'est tout naturel. Quand on veut faire partie de la bande, on se comporte comme la bande. L'avenir du Canada dépend du pétrole albertain? « Eh bien! Le Québec est partant. « Tout pour le pays », rétorquent les provincialistes. « Un choix sensé », ajoute le NPD.

D'une part, M. Couillard oublie de nous dire qu'une grande partie de ces 16 milliards est empruntée par le Canada au nom du Québec et que la plupart des provinces (sauf l'Alberta) reçoivent plus que ce qu'ils envoient à Ottawa. Bien que ces données de Statistique Canada pour les provinces ne sont plus disponibles depuis 2009, on se souviendra que cette année-là, le Canada a reçu 33 milliards de plus que ce qu'il a payé. Et que cette année-là, le Québec a reçu 13,6 milliards de plus que ce qu'il a versé, soit 1700 dollars par habitant, comparativement à 7660 dollars par personne en Nouvelle-Écosse !

Par ailleurs, que le dollar canadien soit dopé par le pétrole albertain et que cela diminue notre capacité d'exporter, affecte directement et négativement l'emploi au Québec, comme l'a démontré l'Étude de l'Institut Pembina et d'Équiterre de novembre 2013, ce n'est pas qui va empêcher de dormir le premier ministre canado-québécois, Philippe Couillard. Ce n'est pas l'austérité qui définit ce gouvernement, c'est la soumission à Ottawa, ce sont les intérêts du Canada avant les intérêts du Québec. Ce qui définit le gouvernement Couillard, c'est sa volonté de faire du Québec une province comme les autres. Fini le modèle québécois, il faut rentrer dans le rang.

Et c'est pourquoi il y aura peut-être un pipeline qui traversera le cœur du Québec comme une longue veine noire et qui permettra aux pétrolières de passer par chez nous pour se faire de l'argent. De beaux pétrodollars pour l'Alberta, et pour les Québécois, pour notre territoire, les risques de marées noires.

Sachant qu'on ne peut compter ni sur le gouvernement de Stephen Harper, ni sur les libéraux de Justin Trudeau, ni sur les néo-démocrates de Thomas Mulcair, nous avons besoin d'une voix qui parle pour le Québec sans compromis.

Nous avons un gouvernement fédéral qui n'a aucune considération pour le Québec, deux partis d'opposition qui ne veulent pas déplaire à leur électorat de l'Ouest, quitte à abandonner le Québec, et nous avons un gouvernement provincialiste à Québec qui rêve de s'intégrer dans ce beau grand projet fédéral. Dans tous les cas, pour Philippe Couillard comme pour Tom Mulcair, c'est le Canada d'abord.

Avec des adversaires sur tous les fronts, le mouvement indépendantiste, le Québec a besoin d'être fort, a besoin de se faire entendre. Face à l'indifférence des conservateurs et à la complicité du NPD et des libéraux, il nous faut des femmes et des hommes pour qui c'est le Québec d'abord, le Québec tout le temps.

Le coût du dépendantisme, c'est trop cher payé. Ce qui est vraiment payant pour un peuple comme pour une personne, c'est l'indépendance.

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