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La fierté de parler français à Boston

Quand je vois un Américain qui me dit fièrement que son enfant parle français, je me dis que ce serait bien si le même genre de fierté pouvait être ressentie partout au Canada.
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Lorsque ma fille me parle en français, j'ai souvent des commentaires élogieux de la part des parents. Elle a 10 ans et elle passe de l'anglais au français avec une aisance déconcertante, même si nous vivons aux États-Unis depuis plus de 5 ans. Il y a une règle à la maison: on parle uniquement en français. Interdiction d'y contrevenir.

Nous sommes à Boston et parler en français est très prisé. C'est vrai qu'il y existe une forme de snobisme et que la bourgeoisie intellectuelle aime bien montrer aux gens qu'elle peut parler français. Combien de fois ai-je entendu dire que cette langue est magnifique, même si les Américains font des efforts surhumains pour prononcer quelques mots dans ma langue. Et qui n'a pas entendu l'histoire de Jackie Bouvier Kennedy qui a séduit les Français en parlant leur langue lorsqu'elle a rencontré le général de Gaulle à Paris? Les Américains étaient fiers. Parler français est bien vu!

Le français est tellement valorisé que la petite ville de Milton a des écoles publiques en français. Pourtant, Milton, située à 16 kilomètres de Boston, ne compte que 27 000 habitants. Eh oui! Vous avez bien lu, des écoles publiques - et non privées - en français!

Il existe quatre écoles primaires avec immersion française. En première année, le parent a le choix d'inscrire son enfant à l'immersion française ou à des cours en anglais et en espagnol. Si le parent choisit l'immersion française, l'enfant a des cours uniquement en français en première et deuxième années. À partir de la troisième année, les cours sont donnés moitié en français et moitié en anglais. Par exemple, les mathématiques sont en anglais et les sciences sociales en français. En quatrième année, le français ne représente plus que 25% des cours totaux et en cinquième année, il ne reste qu'un cours en français. À partir de 6 ans, l'élève commence l'apprentissage du français. À cet âge, le cerveau est une éponge.

J'ai rencontré des parents à une fête d'enfants à Milton. Des Américains qui ne comprennent pas un mot de français, mais qui ont tout de même choisi le programme immersion pour leur progéniture. Je m'attendais à rencontrer davantage de parents francophones. Mais non, la plupart étaient des Américains. Pas facile pour eux, surtout lorsque vient le temps des devoirs. Ils ne peuvent pas aider leur enfant. Je leur ai demandé pourquoi ils avaient choisi ce programme. Leur réponse était simple: parler en français est un cadeau qui va servir à leur enfant toute leur vie et ils en sont extrêmement fiers. Le programme est tellement populaire que l'école prévoit ouvrir une seconde classe de première année.

Quand je vois un Américain qui ne comprend pas un seul mot de français et qui me dit fièrement que son enfant parle français, je me dis que ce serait bien si le même genre de fierté pouvait être ressentie partout au Canada.

Bonne Saint-Jean !

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