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Liban, au cœur de la lutte

Depuis l'arrivée de l'État islamique (EIL) en Irak, les Libanais ne cessent de lutter pour préserver leur terre. Brandissant la lettre ن ou noon, une lettre symbole du génocide qui est en train de se produire de l'autre côté de la frontière.
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Depuis l'arrivée de l'État islamique (EIL) en Irak, les Libanais ne cessent de lutter pour préserver leur terre. Brandissant la lettre ن ou noun, une lettre symbole du génocide qui est en train de se produire de l'autre côté de la frontière.

Nous sommes à 1h30 de Beyrouth, la petite colline surplombe la vallée entre Baalbek et Zahlé. Une famille, accompagnée d'une petite fille aux cheveux noir ébène, nous ouvre la porte. Dans cette maison à étage, le père nous fait entrer dans le salon des invités. Sa femme, enceinte de leur premier garçon, nous offre le thé. Je reste silencieuse.

Tous assis autour d'une table en bois sculptée par des artisans du Nord, leurs gestes se mettent à parler. Ils expliquent la guerre dont ils sont spectateurs invisibles. Car, de l'autre côté du mur de brique qui les sépare de la colline, se trouve la Syrie. 185.000 km² d'où les réfugiés affluent. Ils m'expliquent que le Hezbollah défend leurs terres. Le père, médecin, nous propose de sortir de la maison pour aller s'installer à l'ombre d'une terrasse d'un café de Koussaya.

Alors que nos jus pressés arrivent, assortis de fruits frais, de miel et d'ashta (une sorte de crème), le médecin commence à nous parler des risques d'une possible entrée des islamistes au Liban. Selon lui, sans le Hezbollah, ils seraient tous morts.

Hezbollah au secours du Liban

Le groupe d'Hassan Nasrallah tient les rênes de la frontière depuis le début des combats en Syrie. Fervents défenseurs du régime de Bashar Al-Assad, les partisans au groupe chiite brandissent fièrement le portrait du leader syrien. D'ailleurs, sur la route qui nous mène de Zahlé à Baalbak, le monde semble s'être arrêté.

Le lendemain, à l'endroit où je me trouve, à ce même checkpoint, un soldat de l'armée libanaise sera tué par un kamikaze qui tentera de passer la frontière pour se faire exploser en Syrie. Le Liban, c'est ça. Un pays si différent d'un bout à l'autre qu'il vous emporte dans les méandres de ses religions, de ses traditions, de ses cicatrices encore ouvertes.

Aujourd'hui, nous apprenons que l'État islamique a envahi l'Irak. Désormais, leurs pouvoirs s'étendent sur un territoire aussi grand que la Jordanie voisine. L'armée irakienne, vaincue, a été embarquée dans un petit pick-up gris. Un homme, à la barbe longue et coiffé d'une sorte de pakol afghan menace les soldats d'un couteau. Il leur impose de crier gloire à son chef, Abu Bakr Al-Bagdhadi.

Là, les Libanais n'ont plus peur. Ces fous islamistes peuvent empêcher les cloches des églises de sonner, détruire les mosquées chiites, ils ne se laisseront pas faire. Même si le pays se retrouve seul face au géant islamiste, la population est soudée plus que jamais. Les chiites, musulmans majoritaires au pays, s'allient aux chrétiens dans ce combat pour la défense du petit Liban.

Ici, les cloches continueront de sonner, les mosquées continueront à accueillir leurs fidèles, et les images de femmes déshabillées envahiront encore les rues de Beyrouth, Faraiya et Byblos.

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