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C2 Montréal: manger est un acte social

Le ventre mène le monde et le monde veut manger autrement. Une révolution agroalimentaire nous pend au bout du nez. Elle est entamée depuis des années et s'exprime par le collectif et le participatif.
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Le ventre mène le monde et le monde veut manger autrement. C'est ce qu'on apprend grâce à tout un segment de conférenciers lors du deuxième jour de C2 Montréal. Une révolution agroalimentaire nous pend au bout du nez. Elle est entamée depuis des années et s'exprime par le collectif et le participatif.

Vous le voyez ou le vivez déjà en allant chercher vos paniers bio au coin de la rue, en participant à des jardins potagers collaboratifs, ou par des agrandissements répétés des sections de produits bio dans les épiceries. C'est que le consommateur s'informe et veut savoir ce qu'il a dans son assiette, connaitre l'impact de ce qu'il mange sur son corps et sur la (sa) planète. Comme l'a souligné la designer alimentaire (nouveau secteur de l'alimentation ou du design?) Marije Vogelzang, nous sommes inquiétés par de nouvelles questions: Pourquoi les abeilles meurent-elles? Combien de poissons reste-t-il dans la mer?

En conséquence, nous voulons connaître et contrôler la provenance de ce qui nourrit notre famille. C'est légitime, voire vital. Et c'est en train de provoquer une révolution dans la chaine alimentaire.

Entrepreneur de l'alimentation sociale, chef à ses heures et aussi frère d'Elon Musk, le fondateur de Telsa, Kimbal Musk y a réfléchi. Selon lui, 2015 sera pour l'industrie agroalimentaire ce que 1995 a été pour Internet: l'individu agit directement sur la provenance et la qualité des aliments tout comme nous avons alors intégré l'utilisation des courriels et des moteurs de recherche à nos habitudes de vie. C'est un point tournant dans la conscience planétaire de la consommation alimentaire. Nous ne faisons plus confiance aux aliments que nous consommons. Nous remettons en question les bienfaits de la monoculture, des antibiotiques sur les animaux, des aliments transformés en usine. Nous prenons conscience des effets de la surexploitation du grenier alimentaire planétaire. En faisant cela, nous remettons en question tout un système bâti uniquement sur la rentabilité économique au détriment de la qualité du produit.

Kimbal parle d'une économie rentable financièrement pour les investisseurs et socialement pour les communautés où l'industrie est implantée. Un exemple concret: Memphis est une ville qui importe 100% de ses aliments. La ville est totalement à la merci des aléas du marché. Il crée donc, en collaboration avec des autorités locales, une chaine de fermes locale (food canal) qui non seulement devient le grenier alimentaire de Memphis, mais est un créateur d'emplois important pour la région et un projet identitaire pour ses habitants. Plusieurs villes aux États-Unis reprennent le projet. Il semble que notre maire Coderre s'y intéresse aussi.

L'urgence d'agir et de ramener la chaîne de production à un niveau réaliste se fait actuellement sentir amèrement en Californie avec la pire sécheresse subie en 75 ans due à la surexploitation des faibles ressources en eau. Selon Sean McDonald, président de Bitwater Farms, ce n'est plus le temps de chercher des solutions à la pénurie, c'est le temps d'agir pour continuer à nourrir la population. Et il agit en élevant des... crickets. D'emblée on pense à cette idée révulsante de nous nourrir avec de la pâte d'insectes. Mais non, il a découvert que l'aliment préféré d'un poussin, c'est un cricket et que de lui offrir de la moulée à base de cricket utilise 20 fois moins d'eau que la moulée habituelle. Alors GO pour l'implantation de fermes de crickets en face de fermes à poulets. Voilà une solution d'avenir qui peut soutenir la production de masse de façon responsable.

L'acte de manger est un acte social. Et la population est en train de se le réapproprier et d'en faire un acte collectif basé sur un lien actif entre le producteur et le consommateur. Ce qui me fait penser à mes amis agriculteurs qui possèdent 400 âcres dans les Cantons de l'Est. Ils cherchent à rentabiliser les quelques âcres non utilisés par les chevaux, les vaches et l'érablière pour un projet d'agriculture innovent et collaboratif. Des idées?

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