Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Trois raisons expliquant le désintéressement envers la politique

Je suis peut-être trop idéaliste pour le XXIe siècle, mais je crois profondément que quand tu as le pouvoir d’aider ton prochain, tu le fais, un point c’est tout.
This post was published on the now-closed HuffPost Contributor platform. Contributors control their own work and posted freely to our site. If you need to flag this entry as abusive, send us an email.
Mihajlo Maricic / EyeEm via Getty Images

À l'aube d'une autre campagne électorale où les politiciens vont nous promettre mers et mondes, je me suis demandé si aujourd'hui, avec mon vécu et mes expériences «politico-sociales» des dernières années, je me lancerais en politique?

Mon cœur et mon cerveau n'ont pas eu besoin de beaucoup de temps de réflexion pour pondre la réponse à cette question: c'est NON!

Pourquoi? Voici:

Je suis incapable de me détacher de la misère humaine

Je suis peut-être trop idéaliste pour le XXIe siècle, mais je crois profondément que quand tu as le pouvoir d'aider ton prochain, tu le fais, un point c'est tout.

Pour ma part, si j'étais députée et qu'une personne venait me demander de l'aide pour régler un problème, je déplacerais des montagnes pour trouver une solution. Comment peut-on faire autrement? Surtout quand on a été élu(e) pour être au service de ses concitoyens?

Mais...

Combien de fois a-t-on vu passer dans les médias des gens qui vivent des situations déchirantes et qui, malgré des demandes répétées auprès des instances politiques, ne voient pas la lumière au bout du tunnel?

Des exemples?

  • Des victimes des inondations du printemps 2017 qui doivent se battre encore aujourd'hui pour régler leur dossier et qui ne voient pas la fin de leur calvaire (on apprenait en février dernier que seulement 7% des dossiers des sinistrés ont été réglés);

  • Les jeunes adultes prisonniers des CHSLD faute de ressources pour demeurer chez-eux ou s'installer dans une ressource qui leur convient;

  • Des personnes en fin de vie qui meurent dans nos hôpitaux dans des conditions indignes d'une société évoluée;

  • Des patients forcés d'aller se faire traiter au privé parce que les listes d'attente au Québec n'ont pas de fin ou parce que les services ne sont pas disponibles;

  • Des parents qui prennent soin de leur enfant handicapé toute leur vie durant sans aucun soutien de l'État (je fais partie de ce groupe).

Et je pourrais vous donner encore bien d'autres exemples! En lisant ceci, vous avez sûrement vous-même songé à une situation que je n'ai pas nommée. C'est que la liste est longue!

On a même vu, en mars dernier, des infirmières de l'Hôtel-Dieu de Québec qui ont dû prendre les choses en main pour corriger le manque de ressources matérielles qui mine le moral des troupes en faisant une levée de fonds pour se procurer 20 nouveaux appareils à signes vitaux, en raison de la désuétude et du manque de machines sur leur étage!

Si j'étais le Premier ministre, j'aurais honte!

Je ne suis pas très bonne pour mentir

«Faites-moi confiance, je vais régler votre dossier.» Ouais... Et puis on attend, on attend, rien ne bouge...

Ou bien: «La réforme du système de santé imposée par le ministre Barrette a amélioré les choses.» Bin oui... C'est pour ça qu'on a du personnel surmené et en burn-out, et des patients qu'on transfère aux unités de débordement pour fausser les statistiques d'attente dans les urgences. Le Québec détient le triste record du pire temps d'attente au Canada pour les patients sur civière. La réforme Barrette n'y a rien changé.

Ou encore: «Je ne me rappelle pas» comme on en a entendu à profusion lors des auditions de la Commission Charbonneau, chargée d'enquêter sur l'octroi et la gestion des contrats publics dans l'industrie de la construction au Québec en 2011, et lors des auditions de la Commission Gomery, chargée de faire la lumière sur le scandale des commandites à Ottawa en 2004.

Ça m'éblouit de voir que les politiciens sont capables de dirent des énormités et quand même dormir sur les deux oreilles la nuit...

Les «magouilles» et l'injustice me puent au nez

Que ce soit au niveau municipal, provincial ou fédéral, des exemples de corruption, on en a eu plus qu'assez ces dernières années.

Ça fait presque 10 ans que divers médias sortent des histoires embarrassantes sur le gouvernement en place au Québec. Relations douteuses, copinage, magouillage... Il y a du ménage à faire au Québec!

Un petit exemple pigé dans la mer des affaires douteuses québécoises:

Dans le dossier du «pot», on apprenait en avril dernier qu'une des rares compagnies qui approvisionneront la Société québécoise du cannabis est présidée par Lloyd Mitchell Segal, un ami de Philippe Couillard. Drôle de coïncidence... Et ce n'est pas tout. Cette entreprise serait la seule à avoir reçu une subvention du gouvernement du Québec. Ce fait est peu connu du public, donc pas de commission d'enquête là-dessus...

Heureusement, il y a un bémol: des politiciens honnêtes, humains et en politique pour les bonnes raisons, ça existe!

Malheureusement, les bons coups des bons politiciens ne font pas souvent les manchettes. Les bulletins de nouvelles nous présentent plutôt ceux qui, par leurs manœuvres «pas très catholiques», contribuent à rendre une très grande partie de la population extrêmement cynique envers la politique.

Oui, il fut un temps où je n'aurais pas hésité une seconde pour me lancer en politique. Ce foutu désir de changer le monde m'aurait transportée... Jusque dans l'enfer des couloirs de l'Assemblée nationale... Heureusement, forte de mon expérience des dernières années, je me suis ravisée. C'est quand même dommage...

À VOIR AUSSI:

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.