Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Top 7 des difficultés des auteurs de la relève

Il est anormal que la responsabilité de payer pour fabriquer les outils indispensables à la littérature moderne soit entre les mains des écrivains de la relève qui n'ont aucun moyen financier...
This post was published on the now-closed HuffPost Contributor platform. Contributors control their own work and posted freely to our site. If you need to flag this entry as abusive, send us an email.

Un top 7 prouvant qu'il est grand temps d'améliorer les conditions de travail de la relève littéraire pour protéger notre langue.

7 - Trouver des avis

Les auteurs sont trop proches de leurs oeuvres pour repérer efficacement les points à améliorer en vue de séduire les éditeurs. Il est aussi compliqué pour eux de trouver des avis impartiaux et bien détaillés. Plusieurs se tournent vers l'autoédition plutôt que d'améliorer la langue, le plan du récit, le schéma narratif, la spontanéité, le réalisme, l'ambiance, l'effet de surprise et autre, ce qui provoque un appauvrissement de l'offre littéraire.

6 - Trouver un éditeur

Il existe plusieurs centaines d'éditeurs francophones. Un bon nombre d'entre eux publient moins de cinq livres par an et les auteurs ont de la difficulté à trouver rapidement et facilement quels seraient les éditeurs les plus susceptibles de publier leur oeuvre. Certains ont aussi du mal à définir les caractéristiques importantes à prendre en compte pour faire cette recherche et les listes d'éditeurs sont très peu explicites.

5 - La précarité financière

Déjà qu'il faut un moyen de subsistance pour prendre le temps d'écrire un premier livre, l'écrivain en devenir n'a souvent pas les moyens soit de dactylographier, de faire imprimer son texte ou de l'envoyer par la poste aux éditeurs.

Recevoir une réponse d'éditeur peut prendre jusqu'à 6 mois. En envoyant un livre à la fois pour étaler et réduire les coûts, il pourrait prendre 10 ans avant de publier un premier livre, pour avoir au final consulté seulement 20 éditeurs de la liste colossale qui existe.

«En 2016, il est anormal qu'il n'existe encore aucun système informatique pour favoriser le recrutement des écrivains.»

De plus, choisir le premier éditeur peut grandement nuire à la qualité du contrat. Un éditeur n'est pas un employeur, c'est une sorte d'agent d'artiste qui n'est pas tenu de garantir le moindre salaire et qui fait le sien sur un groupe de livres, il ne faut donc pas se fier au fait que l'éditeur "dépend" des ventes de livres des auteurs pour conclure que les auteurs ont un bon salaire, car si une collection de 20 livres rapporte chacun 200$ par mois, ses royautés sont plus décentes que les auteurs qui n'ont qu'un ou deux livres...

4 - Les abus d'auteurs

Comme dans tous les domaines, il existe des abus et des fraudes et il est toujours plus facile d'abuser des gens éprouvant de grandes difficultés. Je connais des écrivains ayant vu leur livre être publié avec plus de fautes de français qu'ils en avaient lors de la rédaction... Cela dit, il serait plus efficace d'offrir aux auteurs de meilleurs moyens pour affronter les effets négatifs de leur métier que de leur crier par la tête qu'ils doivent se méfier de tout.

3 - L'attachement exagéré au papier

Saviez-vous que forcer les auteurs à envoyer des colis de livres papier peut coûter 500$ ? (25$ par livre x 20 éditeurs). De plus, les écrivains gagnent un plus petit montant sur support papier que sur numérique. Finalement, ce sont les auteurs qui payent le prix de votre amour du papier.... Est-ce vraiment ce que vous souhaitez ?

2 - L'éparpillement et l'imprécision des outils

Cette difficulté est la raison pour laquelle toutes les précédentes existent encore. Le sociofinancement est très peu adapté aux relations auteurs-éditeurs ; le Web aide à peine à trier les maisons d'édition selon les besoins de chacun ; les logiciels de traitement de texte ne proposent pas d'options automatisées tels "qu'insérer un dialogue" pour assister les auteurs dans leur dactylographie ; le manque d'encadrement de l'autoédition nuit gravement à la qualité de la langue ; les blogues d'auteurs sont extrêmement chronophages et chaque blogueur doit faire sa propre pub...

1 - Le retard littéraire sur le Web 2.0

En 2016, il est anormal qu'il n'existe encore aucun système informatique pour favoriser le recrutement des écrivains. Il est anormal que les associations d'éditeurs ne proposent pas un formulaire sur leur site pour aider les auteurs à trouver celui qui leur convient. Il est anormal que les livres électroniques ne puissent pas être mis à jour dans l'objectif d'effectuer la prévente comme c'est le cas avec les jeux vidéo pour permettre aux développeurs de recevoir un soutien financier au fil de leur travail. Et finalement, il est anormal que la responsabilité de payer pour fabriquer les outils indispensables à la littérature moderne soit entre les mains des écrivains de la relève qui n'ont aucun moyen financier... sous prétexte que c'est principalement eux et leurs futurs lecteurs qui sont pénalisés par leur absence.

Je suis l'auteur de la relève qui s'est basée sur ces difficultés et sur les besoins des éditeurs pour créer un projet Web dont l'objectif est de favoriser le développement littéraire de toute la communauté. Pour bien représenter le concept, j'ai nommé ce projet parrecrivains (en diminutif de parrains d'écrivains).

Ne laissez pas le Web 2.0 diminuer la qualité du français en refusant d'encadrer la toile...

VOIR AUSSI SUR LE HUFFPOST

L’affaire Myosotis – Luc Chartrand

Les 6 meilleurs romans québécois de 2015

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.