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Ogo: lorsque la magie est au rendez-vous

J'ai été complètement charmée par cette production du Théâtre des Petites Âmes. C'est d'une fraîcheur exquise, d'une rare intelligence, c'est rempli de magie et de poésie avec une toute petite touche un peu inquiétante qui en fait un spectacle absolument merveilleux, totalement accessible, mais avec des strates qui font appel à la compréhension des petits selon leur âge.
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C'est bien connu, lorsque j'amène Léopold S. au théâtre il demande toujours si nous allons voir Papoul, la première pièce qu'il a vue dans sa vie et qui lui a manifestement laissé une impression durable. Mais je ne suis pas sûre que Papoul, qui comporte de nombreux mérites, n'a pas été détrônée dans son petit cœur de trois ans et quart après avoir vu Ogo d'Isabelle Payant à la Maison Théâtre.

J'ai été complètement charmée par cette production du Théâtre des Petites Âmes. C'est d'une fraîcheur exquise, d'une rare intelligence, c'est rempli de magie et de poésie avec une toute petite touche un peu inquiétante qui en fait un spectacle absolument merveilleux, totalement accessible, mais avec des strates qui font appel à la compréhension des petits selon leur âge.

C'est donc un spectacle ensorcelant joué par trois comédiens talentueux qui ont tous collaboré à sa construction : Patrick Beauchemin (Octave), Stéphane Heine (Gédéon) et Isabelle Payant (Odile), dont les initiales composent le titre de la pièce, occupent le minuscule espace de la scène et attendent ce fameux Ogo dont on ne sait rien, mais dont les apparitions ponctuelles seront en fait une invitation à voyager dans l'imaginaire et la fantaisie. On attend Ogo, mais pas tout à fait comme on attend Godot (je n'ai pas pu m'empêcher de faire le rapport) même si les deux pièces jouent sur l'incertitude qui meuble cette attente et cristallisent la nature élusive de ce personnage. On n'en saura pas davantage d'Ogo, d'ailleurs, mi-fantôme, mi-figment d'une imagination fertile, jamais menaçant, mais tout de même un peu étrange. Comme certains de nos rêves.

Attendre Ogo c'est apprendre la patience, trouver des façons de tromper l'ennui, explorer des formes d'art, des rythmes et des dessins.

Les comédiens et la scénographie, de simples rideaux, quelques boîtes en bois, contribuent à nous amener dans cette atmosphère hors de l'espace et du temps, la mise en scène jouant aussi sur une gestuelle comique très réussie et sur un apport musical qui concrétise l'expectative et le désir, cette salle des pas perdus où l'imagination est au pouvoir. Attendre Ogo c'est apprendre la patience, trouver des façons de tromper l'ennui, explorer des formes d'art, des rythmes et des dessins. Et lorsqu'Ogo apparaît, la surprise est totale.

Léopold S. et moi avons adoré Ogo. J'aimerais revoir cette pièce, je lui souhaite une renommée internationale et je m'incline bien bas devant le les dons et le charisme d'Isabelle Payant et de ses complices qui font de cette pièce destinée aux tout-petits une telle réussite.

Et c'est le dernier texte de la saison théâtrale que je signe. Je serai de retour à la fin du mois d'août pour parler des spectacles de cette saison 2017-2018 qui promet beaucoup. L'été sera sûrement là un jour, j'y compte bien et je vous souhaite une douce saison remplie de petites joies et de jolis paysages. Et, oui, d'attente. Car il faut désirer pour mieux apprécier.

Ogo : une production du Théâtre des Petites Âmes, à la Maison Théâtre jusqu'au 11 juin 2017.

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Mai 2017

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