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«Marco Bleu»: aller voir ailleurs si on y est

Larry Tremblay propose aux enfants une lecture limpide des nécessaires apprentissages qui font que l'on grandit et de la réalisation qu'il est bien d'aller voir ailleurs afin de mieux revenir chez-soi.
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La mise en scène conjointe de Martine Baulne et d'André Laliberté est pleine de tendresse envers les marionnettes qu'elle sait mettre en évidence, même si les manipulateurs sont sur scène et qu'on les voit.
Michel Pinault
La mise en scène conjointe de Martine Baulne et d'André Laliberté est pleine de tendresse envers les marionnettes qu'elle sait mettre en évidence, même si les manipulateurs sont sur scène et qu'on les voit.

Ça ne va pas très bien pour Marco, 7 ans et demi. Une nouvelle petite sœur, Maria Elena, accapare toute l'attention de ses parents, en plus de pleurer tout le temps. À l'école, son amie Gina lui casse les pieds en prétendant tout savoir. Marco se sent inadéquat, il est malheureux et ne sait plus où se trouve sa place.

C'est à la Maison Théâtre qu'est présentée cette production du Théâtre de l'Oeil: un texte de Larry Tremblay destiné aux 6-10 ans où j'ai amené Léopold S., presque 5 ans, qui a beaucoup aimé et apprécié. Et moi aussi.

La bouée de sauvetage de Marco sera son alter ego, Marco Bleu, un extra-terrestre amené dans l'histoire de fort jolie façon. Sur la planète de son doppelgänger, Marco découvre un monde où les anniversaires ont lieu tous les deux jours, où il y a des machines à bonbons et des machines à cadeaux et où on peut se télétransporter grâce à son numéro de téléphone (ouiiiiiii!).

Mais les bonbons ne goûtent pas ce à quoi Marco s'attendait, les cadeaux disparaissent le lendemain de l'anniversaire et une amie de Marco Bleu se révèle plutôt inquiétante.

Le petit garçon va bien sûr finir par retourner chez lui où, ma foi, il commencera à apprécier ce qu'il connaît déjà et apprendra à considérer avec indulgence cette nouvelle petite sœur.

La scénographie de Richard Lacroix est à la fois simple, ingénieuse et ravissante et nous réserve quelques surprises tout au long du spectacle. Les objets les plus simples adoptent les fonctions les plus étonnantes et les boules de papier qui semblent être là par hasard sur la scène deviennent décors et firmament d'une autre planète.

Larry Tremblay propose aux enfants une lecture limpide des nécessaires apprentissages qui font que l'on grandit et de la réalisation qu'il est bien d'aller voir ailleurs afin de mieux revenir chez soi.

La mise en scène conjointe de Martine Baulne et d'André Laliberté est pleine de tendresse envers les marionnettes qu'elle sait mettre en évidence, même si les manipulateurs sont sur scène et qu'on les voit. La magie joue et on les oublie complètement, fascinés que nous sommes par les états d'âme du petit Marco.

L'histoire est classique: avec le thème du voyage et du retour, comme dans The wizard of Oz ou Alice au pays des merveilles, Larry Tremblay propose aux enfants une lecture limpide des nécessaires apprentissages qui font que l'on grandit et de la réalisation qu'il est bien d'aller voir ailleurs afin de mieux revenir chez soi.

Armé de son regard bienveillant, l'auteur ne réinvente pas la roue, mais il la fait vraiment bien tourner avec ce questionnement éternellement actuel.

Marco Bleu: à La Maison Théâtre jusqu'au 17 février 2019.

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