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Le dénominateur commun: la science pour tous

Dans, il n'y a pas d'histoire, mais il y a des histoires. Une série de scènes nous propose, parfois avec humour, des amorces de réflexion et des mises à jour sur les dernières découvertes de la physique quantique.
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Le physicien Stephen Hawking croit que la philosophie est désormais inutile et que sont les scientifiques qui sont maintenant responsables de trouver les réponses à la quête éternelle de sens qui caractérise l'espèce humaine. C'est à la science que revient donc la tâche de nous brosser le portrait du monde dans lequel nous vivons et de nous expliquer la place que nous devons y tenir, le rôle que nous devons y jouer.

Le dénominateur commun, de François Archambault et Emmanuelle Jimenez, présenté à La Licorne, s'intéresse à cette question. Les deux auteurs ont rencontré des gens qui ne gravitent pas du tout dans la sphère théâtrale: un physicien des particules, un généticien, une théologienne, un psychologue. Ces dialogues où ils se sont interrogés sur toutes les grandes questions qui taraudent les humains depuis toujours ont eu comme résultat ce texte qui nous est livré par quatre comédiens.

Il n'y a pas d'histoire, mais il y a des histoires. Une série de scènes nous propose, parfois avec humour, des amorces de réflexion et des mises à jour sur les dernières découvertes de la physique quantique. C'est Dieu (un Benoît Dagenais qui a l'air de beaucoup s'amuser) qui part le bal puisqu'il faut ce qu'il faut: les mythes ont servi à expliquer le monde et les phénomènes naturels avant que les connaissances scientifiques ne prennent le relais à l'époque des Lumières.

Mais malgré toutes ces nobles intentions, la pâte ne lève pas toujours. Le passage sur la génétique où Johanne Haberlin doit hypothétiquement décider du géniteur de ses futurs enfants parmi les passagers d'un wagon de métro est un peu longuet et tombe plutôt à plat. Un autre moment, plutôt étrange et décalé celui-là, nous propose une Muriel Dutil dont le personnage, lors d'un épisode maniaque, découvre le sens de la vie dans une bouteille de Grand Marnier et s'en va déambuler dans les rues en pantoufles et en jaquette avec une vieille casquette des Expos sur la tête. Il faut bien dire que ce délire ne semble pas avoir grand-chose à faire avec la science, empirique ou pas. Par contre les deux mécaniciens qui devisent à l'heure du lunch sur le concept de la voiture, et par le fait même sur leur place dans l'univers possèdent une belle pertinence métaphysique avec le propos. Mais j'ai eu l'impression que les illustrations du Dénominateur commun étaient forcées et qu'à la limite il s'agissait d'étirer un peu la sauce en y mettant un aspect divertissant dans ce qui aurait pu devenir imbuvable à la longue. C'est un spectacle que je verrais très bien dans les écoles secondaires ou les collèges puisqu'il s'agit avant tout de vulgarisation susceptible de mener à des pistes de réflexion et à d'éventuelles discussions, autant dans les cours de sciences que dans les cours de philosophie.

Et on aborde beaucoup de choses au cours de cette heure dix minutes. Des arguments spécieux de la droite politique qui justifient la pauvreté ou la disparition des espèces à la pulsion biologique qui fait en sorte que le séducteur invétéré se sent complètement dans son droit de coucher avec le plus grand nombre de femelles possibles afin de répandre largement son génome, en passant par la prière et ce besoin de s'en remettre à une force supérieure lorsque la quête d'absolu se révèle vaine, Le dénominateur commun fait le tour du vertige existentiel, qu'il soit causé par les trous noirs ou par ce qui fonde l'essence même de notre nature.

On peut commencer à réfléchir sur toutes ces questions et se retrouver foudroyé par la complexité de l'univers. On peut essayer de trouver des réponses, comme le fait la pièce, et s'interroger intelligemment. Si ce n'est pas complètement réussi, c'est certainement un pas dans la bonne direction.

Le dénominateur commun : une production du Théâtre Debout, à La Licorne jusqu'au 31 janvier 2015.

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