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Les filles sont plus susceptibles d'être mal nourries, mariées de force, sujettes aux violences, victimes de trafics humains ou même vendues. Mais ces tendances peuvent être inversées si on donne aux filles les outils nécessaires pour réussir dans des sociétés qui promeuvent et soutiennent l'égalité.
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After collecting water from a well, Pakistani women and girls chat while walking back to their homes, in a poor neighborhood on the outskirts of Islamabad, Pakistan, Thursday, Sept. 27, 2012. (AP Photo/Muhammed Muheisen)
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After collecting water from a well, Pakistani women and girls chat while walking back to their homes, in a poor neighborhood on the outskirts of Islamabad, Pakistan, Thursday, Sept. 27, 2012. (AP Photo/Muhammed Muheisen)

Dire que le 11 octobre, Journée internationale de la fille, est un jour important pour les filles du monde entier serait un doux euphémisme. Approuvée par les Nations Unies l'année dernière, la Journée Internationale de la fille est une journée cruciale pour les filles partout sur Terre. Cette journée a pour but de célébrer leur pouvoir, de reconnaître leurs combats uniques et de soutenir leur cause.

Les filles sont plus susceptibles d'être mal nourries, mariées de force, sujettes aux violences, victimes de trafics humains ou même vendues. Mais ces tendances peuvent être inversées si on donne aux filles les outils nécessaires pour réussir dans des sociétés qui promeuvent et soutiennent l'égalité.

Assurer l'égalité des genres commence par assurer le fait que les filles aient le droit à une éducation. La réalité pour des millions d'entre elles dans le monde est sinistre : 39 millions de filles âgées de 11 à 15 ans ne vont pas à l'école. Ces filles font face à toute une vie de restrictions qui affecteront leur santé, leur statut, leur pouvoir et leurs relations avec les personnes qui les entourent.

Sans un accès égal à l'éducation, l'égalité des genres ne peut jamais vraiment être considérée comme acquise.

Les filles quittent l'école pour aider à la maison ou parce que leur famille ne sont pas convaincues que leur éducation ait une vraie valeur ou encore parce qu'elle se retrouvent mariées très jeunes. Leur seul crime est d'être une fille et pour leur famille ou leur communauté, leur valeur n'est que domestique. Les filles qui naissent dans les foyers les plus pauvres sont même susceptibles d'être tout bonnement exclues de l'école.

Une vie sans éducation rend ces filles encore plus vulnérables et sans réel choix. Mais cela limite aussi le potentiel de leur famille, de leur communauté et de leur pays.

Au mois de juillet, j'ai voyagé avec Plan India (une ONG qui tente d'améliorer la vie des enfants défavorisés en Inde) pour voir de mes propres yeux le pouvoir de l'éducation sur la vie des filles et de leur famille. J'ai rencontré des mères et des enfants des quartiers pauvres de Hyderabad et participé a un rassemblement de femmes de tribus à Andhra Pradesh. Les femmes que j'ai rencontrées m'ont toutes dit la même chose : des familles et des communautés entières se trouvent bouleversées lorsque les filles vont à l'école.

Toutes les personnes que j'ai rencontrées au cours de mon voyage m'ont réellement impressionnée, même lorsqu'elles se retrouvent confrontées à des défis comme de graves pénuries d'eau potable, un accès limité aux soins ou l'absence d'écoles. J'ai été émue par leur joie, leur chaleur et leur détermination. J'ai été particulièrement touchée par l'histoire d'une jeune femme dans la ville de Hyderabad. Madhavi a quitté l'école à cause des difficultés financières de sa famille quand elle avait seulement 16 ans et a pris un travail de vendeuse dans un magasin de textile. Malgré son jeune âge, elle se destinait déjà à affronter toute une vie de labeur à cause d'un manque d'éducation, de ressources et d'opportunités.

Mais un jour, un bénévole lui a offert l'opportunité de suivre un cours d'informatique avec Teen Channel, un partenariat entre Plan India et CAP Foundation India. Cette association mène à bien un projet innovant qui propose des opportunités d'apprentissage aux jeunes défavorisés. Avec l'aide de centres communautaires d'apprentissage, Teen Channel tend la main à ceux qui ne peuvent pas aller en cours et offre des opportunités et du soutien à ceux qui veulent atteindre un niveau équivalent à celui du lycée. Au départ, Madhavi était réticente à l'idée de s'inscrire car elle pensait qu'une fille n'avait pas sa place dans un cours d'informatique. Mais elle a finalement décidé de prendre son futur en main et de participer.

Les programmes communautaires comme celui auquel Madhavi a assisté offrent trois opportunités pour les filles dans la même situation qu'elle: une chance de terminer leur éducation de façon plus souple, la possibilité d'acquérir des compétences essentielles et l'accès à plus de formations professionnelles. Ces opportunités se traduisent ensuite par la possibilité d'une meilleure rémunération et d'un futur plus radieux. Pour les filles comme pour leur famille.

Après avoir fini ses études et avoir travaillé en tant qu'opérateur de saisie de données, Madhavi est devenue parti intégrante de ce programme auquel elle a participé il y a maintenant des années. Reconnaissante des opportunités que l'éducation lui a apportées et motivée à l'idée d'aider des filles dans la même situation qu'elle, Madhavi a rejoint la CAP Foundation. Elle est maintenant conseillère d'éducation au sein de neuf communautés et travaille sans relâche dans le but d'aider les filles à transformer leur vie et se sortir de la pauvreté.

Je suis tellement touchée par l'histoire de Madhavi et par les histoires que les femmes que j'ai eu la chance de rencontrer et qu'elles ont pu me raconter. Elles ont le même rêve pour leurs filles que moi pour les deux miennes: d'être en bonne santé, de vivre dans une société qui respecte leurs droits et d'avoir accès à une éducation qui leur donnera les clés pour exploiter au maximum leur potentiel et leur permettre de réaliser leurs rêves.

L'éducation n'est pas à elle toute seule le remède à tous les maux de la planète mais y accéder peut donner aux filles les compétences dont elles ont besoin pour choisir la direction que prendra leur vie, avoir des relations saines et prendre de bonnes décisions en ce qui concerne leur corps et leur santé.

Les gouvernements du monde entier ont le pouvoir de changer la réalité actuelle à laquelle les filles sont confrontées. En reconnaissant la Journée International de la fille et en insufflant son esprit dans les lois qu'ils font, ils donneront aux filles les outils dont elles ont besoin pour obtenir l'égalité. Joignez-vous à moi pour appeler ceux qui créent les lois et les gouvernements. Non pas pour leur demander uniquement de faire de l'éducation une priorité mais afin d'élargir cette ambition et d'avancer sur l'égalité des genres. Vous pouvez vous rendre sur www.raiseyourhandnow.com et montrer votre soutien pour ce mouvement décisif. En plaçant nos espoirs sur les filles, nous pouvons changer le monde.

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