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RÉTRO 2013 - L'histoire caractérisera le passage de Harper comme l'époque qui marqua la fin du rêve canadien. Pays de missions de paix, pays de partage des ressources entre les provinces, pays trop grand et trop peu peuplé pour laisser son développement aux seuls prédateurs privés, pays de l'accès universel aux soins de santé, pays aux paysages bucoliques et aux lacs poissonneux, pays... qui n'est plus que l'ombre de lui-même sous Harper.
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CP

L'histoire caractérisera le passage de Harper comme l'époque qui marqua la fin du rêve canadien. Pays de missions de paix, pays de partage des ressources entre les provinces, pays trop grand et trop peu peuplé pour laisser son développement aux seuls prédateurs privés, pays de l'accès universel aux soins de santé, pays aux paysages bucoliques et aux lacs poissonneux, pays... qui n'est plus que l'ombre de lui-même sous Harper. Je laisse Jean-Robert Sansfaçon du Devoir (mardi 5 mars 2013) porter le diagnostique : « Avant cette réforme (de l'assurance-emploi), Ottawa était intervenu dans plusieurs autres programmes pour en réduire ou même en éliminer l'effet redistributif qui a longtemps caractérisé l'État canadien. »

« On pense au transfert en santé désormais calculé sur la seule base du nombre d'habitants, sans tenir compte de la situation économique des provinces ; on pense au plafonnement des paiements de péréquation et à la formule qui fait porter le coût d'une crise vécue dans une province sur les épaules des seules autres provinces pauvres, qui voient alors leurs transferts réduits ; on pense encore au rehaussement de l'âge d'admissibilité à la sécurité de la vieillesse dont l'impact financier sera plus important dans les provinces comme le Québec, la Colombie-Britannique et les Maritimes, où la population vieillit plus rapidement qu'en Ontario et en Alberta. »

On appelle cette opération politique à la Harper le démantèlement de l'état sur la base d'une vision économique tronquée qui assume que le développement repose sur les plus « productifs » et qu'il faut donc éliminer les plus faibles ou du moins les empêcher de nuire. Aux réserves indiennes s'ajouteront les « régions fantômes ». Du pur darwinisme social à la sauce malthusienne! Pour un rassembleur de créationnistes, il fallait le faire...

Mais c'est aussi la fin du rêve économique du Canada. Déjà que l'exploitation du pétrole a détruit les bases manufacturières de l'Ontario et du Québec (500 000 bons emplois détruits) par un pétrodollar artificiellement surévalué qui freine les exportations, l'Alberta, l'alma mater pétroleuse de Harper, se dirige tout droit vers la banqueroute, faute d'avoir diversifié son économie. La récente réforme de l'assurance-emploi sonnera le glas des secteurs non pétroliers du Canada! Pendant ce temps, l'Europe se restructure sur le XXIe siècle. Il devient évident que tout accord économique avec l'Europe mettra le Canada à feu et à sang en raison de sa faiblesse structurelle, soit sa concentration sur les seules ressources naturelles -un pays à piller (facilement) pour les grands prédateurs financiers!

Enfin, le Canada-nature n'est plus! Fin de la protection des lacs, cours d'eau et océans, fin des programmes environnementaux, fin des laboratoires de recherche scientifique, diabolisation des écologistes, entraves multiples du Canada aux ententes internationales sur l'environnement, etc. Sur ce plan, les démonstrations ne sont plus à faire.

Ne reste plus au Canada que de se doter de superbes avions de combat et de destroyers de guerre pour boucler la boucle.

Poutine-le-russe affiche un petit sourire en coin sur le bord de l'Arctique...

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