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L'assurance-emploi doit conjuguer dignité et économie

Bienvenue donc à cette commission sur l'assurance-emploi que vient de mettre sur pied le Parti québécois, en réponse à cet affront, pour ne pas dire ce mépris, du gouvernement Harper. L'assurance-emploi est une assurance à la fois sociale et économique. Une société ne peut se permettre de laisser le libre marché - et encore moins le vote partisan des conservateurs - jeter ses travailleurs à la poubelle.
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CP

Au cœur de la défunte Commission de l'assurance-chômage des années 70, il m'arrivait de rager contre mes confrères qui exécutaient des commandes politiques de coupures des prestations aux chômeurs. J'y suis même devenu persona non grata! Vivant en milieu rural pauvre et sans perspectives d'emplois intéressants, certains de mes voisins chômeurs n'étaient pas pour moi de simples statistiques ni des boucs émissaires politiques. Le comble de mon indignation fut le détournement de 50 milliards $ de la caisse de l'assurance-chômage par le premier ministre Paul Martin pour rembourser la dette canadienne. Pour moi, cela reste un «emprunt» à rembourser aux travailleurs et employeurs...

Bienvenue donc à cette commission sur l'assurance-emploi que vient de mettre sur pied le Parti québécois, en réponse à cet affront, pour ne pas dire ce mépris, du gouvernement Harper - j'utilise ici l'expression «gouvernement Harper» pour le distinguer de l'appellation «gouvernement du Canada» pour laquelle j'ai du respect!

L'assurance-emploi est une assurance à la fois sociale et économique. Une société ne peut se permettre de laisser le libre marché, et encore moins le vote partisan dans le cas de Harper, jeter ses travailleurs à la poubelle. Surtout si l'avenir d'une région est compromise. Une société ne peut se permettre de fermer des villages, de désintégrer des communautés bâties laborieusement sur plusieurs générations de courageux travailleurs et employeurs, souvent confrontés à des réalités de survie difficiles, comme dans les pêcheries. L'assurance-emploi est là pour corriger des distorsions de marché, historiques (systémiques) dans le cas d'économies saisonnières, pour éviter des gaspillages de ressources chèrement acquises, pour aussi protéger et assurer la dignité du travail, tant des employeurs que des travailleurs.

Je continue d'être indigné du traitement de la mal-aimée assurance-emploi / assurance-chômage. Comme si cette assurance n'était qu'abus, fraude, paresse, le «BS» des travailleurs! C'est quoi ce dénigrement, ce déni de dignité et de sagesse économique? C'est quoi cet aveuglement du vrai coupable, oui, le libre marché, ce coupable à la main invisible, conjugué à l'incompétence et/ou la partisanerie des politiciens? Montrer au bon peuple qu'on sait serrer la vis, qu'on gère les fonds publics en bon père de famille? Fonds publics, ces fonds financés directement et uniquement par les employeurs et travailleurs? C'est ajouter l'insulte à l'injure!

Dans le cas Harper qui nous concerne présentement, ces coupures à l'assurance-emploi relèvent autant de sa propagande hypocrite visant des épargnes faites à d'autres fins peu louables, comme ses achats militaires, que de son idéologie que j'appelle «économisme» favorisant les secteurs, économiques et géographiques, de la grand entreprise, pétrolière et automobile, voire de sa partisanerie obscurantiste pour les petites communautés religio-conservatrices qui votent pour lui.

Harper, l'homme pour qui l'État n'existe pas, pour qui la Nation n'existe pas. Ce n'est pas ça le Québec. Le PLQ pourra déchirer sa chemise en public sur la gouvernance souverainiste, il n'en reste pas moins que le Québec, à défaut de ne pas être encore un pays, est et restera une Nation. C'est dans ce contexte que doit s'articuler une assurance-emploi digne de ce nom, digne de ses travailleurs.

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