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La science des données: une occasion de réinventer l'économie numérique

LE MONDE EN 2025 - Les 10 prochaines années promettent d'être les plus intéressantes de l'histoire de la technologie. Toutes les conditions sont réunies pour inspirer la prochaine vague d'innovations qui déferlera sur la planète. Il faudra toutefois mettre ces innovations au service du bien commun.
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Les 10 prochaines années promettent d'être les plus intéressantes de l'histoire de la technologie. La loi de Moore, formulée il y a 50 ans, n'a rien perdu de sa pertinence. La puissance des microprocesseurs continue de croître de manière exponentielle, la bande passante est toujours plus rapide, et le coût de stockage des données ne cesse de baisser. Les technologies mobiles, sociales et infonuagiques bousculent l'ordre établi, et il semble que chaque objet sera tôt ou tard connecté à Internet. Toutes les conditions sont donc réunies pour inspirer la prochaine vague d'innovations qui déferlera sur la planète. Il faudra toutefois mettre ces innovations au service du bien commun.

L'impact cumulatif de ces technologies a donné naissance à une véritable révolution. Environ 90 % des données numériques dont nous disposons ont été créées au cours des deux dernières années. Les quelque 50 milliards d'appareils qui seront connectés à Internet en 2020 généreront une quantité astronomique d'informations. Chaque individu deviendra un porteur de données grâce aux progrès du suivi des fonctions corporelles, de la bio-informatique et du séquençage de l'ADN. Ce qu'on surnomme « big data » doublera de taille à tous les deux ans pour atteindre 44 billions de gigaoctets en 2020.

Encore faut-il trouver un sens à cette vaste quantité de données. À l'heure actuelle, 99 % d'entre elles sont de la « matière sombre » qui n'a pas été traitée ni décortiquée de manière à produire des connaissances utilisables. Heureusement, les avancées en matière d'analyse permettront de remédier à ce problème au cours de la prochaine décennie. Les entreprises, les industries et les laboratoires scientifiques auront l'occasion de renouveler leurs activités et d'entrer de plein pied dans le 21e siècle.

La science des données repose sur plusieurs branches de l'intelligence artificielle, dont l'apprentissage automatique, l'apprentissage profond et l'analyse prédictive. Elle permet de déceler des tendances à une échelle que les humains seraient incapables de gérer.

Les algorithmes d'apprentissage automatique, par exemple, permettent d'analyser des milliards de transactions pour déterminer quels consommateurs sont les plus susceptibles d'acheter un produit particulier. Les pétaoctets générés par les moteurs d'avions permettent d'identifier leurs défectuosités et de lancer des alertes précoces. Les voitures sans conducteur, guidées par une panoplie de systèmes informatiques, pourront bientôt optimiser leurs déplacements afin de réduire la fréquence des accidents et la congestion routière. L'analyse de millions de cellules cancéreuses, de radiographies et d'images IRM donnera un jour accès à des outils de diagnostic ultra-précis, en temps réel et aux quatre coins de la planète.

Or, la technologie à elle seule ne peut résoudre tous les problèmes de l'humanité.

Nos politiques publiques doivent soutenir la recherche fondamentale et aider les entrepreneurs à créer la prochaine génération de produits et de services. Les codes-barres, le système GPS, Internet et même Google n'auraient pas vu le jour sans qu'il n'y ait eu de recherche financée par des fonds publics. Malheureusement, la part du budget fédéral américain allouée à la recherche et au développement est tombée à 4 %, alors qu'elle s'élevait à 10 % en 1968. Ce désintérêt du Congrès a créé un véritable déficit d'innovation en matière de cybersécurité, d'énergies renouvelables et de traitement des maladies infectieuses.

«La technologie ne peut résoudre à elle seule tous les problèmes de l'humanité.»

Les gouvernements, les gens d'affaires, les chercheurs et les groupes militants doivent absolument unir leurs forces afin de réinventer l'économie numérique. Plusieurs problèmes techniques, éthiques, politiques et de confidentialité devront être résolus dans un avenir proche. Les chefs d'entreprise doivent enfin reconnaître qu'ils font partie d'un écosystème complexe et prendre au sérieux les intérêts de toutes les parties - qu'il s'agisse de leurs actionnaires et associés, de leurs consommateurs et employés, ou des communautés locales touchées par leurs décisions.

Toutes les entreprises doivent se sentir concernées par les problèmes climatiques, sanitaires, éducatifs et agricoles. La dégradation de l'environnement et la montée des océans de 3,2 millimètres par année n'augurent rien de bon pour leur chiffre d'affaires. Les centaines de millions de chômeurs et de jeunes dépourvus d'accès à l'éducation ne contribueront en rien à relancer l'économie.

Pour réaliser tout son potentiel et créer un monde meilleur, l'innovation technologique de la prochaine décennie doit donc aller de pair avec un plus grand engagement social et un capitalisme à l'écoute des besoins de la population.

Ce billet de blogue initialement publié sur le HuffingtonPost.com a été traduit de l'amércain par Pierre-Étienne Paradis..

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