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Recherche ministre avec au moins 15 ans d'expérience en éducation

Il me semble plus nécessaire que jamais de trouver une façon de dépolitiser les nominations au MELS en mettant l'accent sur la connaissance et la compréhension du milieu scolaire québécois.
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Depuis 1964, année où Paul Gérin-Lajoie est devenu le tout premier ministre de l'Éducation du Québec, 27 ministres se sont succédé à ce ministère. Il semble qu'un vingt-huitième soit en direction des bureaux du MELS. D'ailleurs, l'organisme fêtait son demi-siècle l'an dernier et cela nous a permis de réaliser deux choses. Dans un premier temps, la longévité d'un ministre à la tête de ce ministère est tout juste inférieure à deux années. Si nous comparons au ministère de la Santé, depuis 1970, 17 ministres de la Santé se sont succédé. Ces derniers restent en poste pour une durée moyenne dépassant tout juste les deux ans et demi. Je comprends que ces dernières décennies, les gouvernements changent à un rythme effarant et que cela traduise indirectement la volonté de la population québécoise. À l'opposé, cela démontre également qu'il serait possiblement pertinent de revoir le mode de nomination des ministres pour assurer une certaine continuité au sein des plus importants ministères au Québec!

Dans un deuxième lieu, ce cinquantenaire nous a fait réaliser que, d'office, nous ne pouvons attacher qu'une seule figure dominante demeurant associée étroitement au MELS. Bien évidemment, on retient le court règne de Gérin-Lajoie qui, bien qu'il fut officiellement le premier d'une longue lignée, aura néanmoins passé les quatre années ultérieures à assumer les tâches de ministre de la Jeunesse dans le gouvernement Lesage, en pleine Révolution tranquille. Ces six années totales au service de la jeunesse et de l'éducation font de lui le ministre qui aura marqué le monde de l'éducation au Québec par ses réformes. Malheureusement, depuis son départ, en 1966, lequel des ministres de l'Éducation peut se targuer d'avoir marqué le paysage éducationnel québécois par ses qualités de meneur et par l'aspect novateur de ses idées ?

Tout cela pour en venir à la probabilité que le ministre actuel de l'Éducation, Yves Bolduc, quitte ses fonctions suite à un remaniement ministériel inopiné. Je n'ai absolument rien contre l'homme ni contre le politicien. Je suis certain que le médecin en est un d'une compétence remarquable et probablement qu'il est un excellent ministre de la Santé. Malheureusement pour lui, son prix de consolation pour être arrivé second dans les nominations dans son domaine d'expertise fait qu'il a hérité du ministère de l'Éducation. Or, ce ministère aurait probablement été un premier prix pour plusieurs individus aptes à le diriger. Cela dit, voici quelques critères d'embauche, à défaut de constater que le régime politique en place ne permette pas ce genre d'offre d'emploi.

Critère 1 : Détenir un brevet d'enseignement

Depuis le règne de Jean Rochon à la santé, au milieu des années 90, la tendance veut qu'un médecin soit à la tête du ministère de la Santé. Cela est logique et louable. En fait, qui connait mieux le système de santé qu'un médecin ? Qui incarne le mieux cet équilibre entre les activités du terrain, le contact avec les patients et la vision d'avenir du système dans son entièreté ? Il en va de même avec le MELS! Comment peut-on accepter qu'un individu n'ayant qu'une connaissance de l'éducation en tant qu'élève, étudiant ou parent puisse asseoir son leadership et sa vision ? Comment peut-il être crédible et ainsi agir en tant que catalyseur de ses troupes ?

Également, comment peut-on faire la promotion de l'éducation dans son ensemble alors qu'il semble impossible de placer un individu issu du milieu à la tête de l'organisme ? Dans le quotidien éducatif, dans les milieux scolaires, une des critiques émanant du personnel est que les décisions prises par les instances administratives sont déconnectées de la réalité de ce qui est vécu sur le terrain. Ainsi, un tel ministre connaitrait le Programme de formation de l'école québécoise, la progression des apprentissages et saurait porter des jugements éclairés et fondés sur des dossiers liés à la sanction des études ou autres domaines liés à la vie scolaire.

Critère 2 : Au moins 15 années d'expérience dans le domaine

Si un individu ayant une expérience en enseignement et en direction devenait ministre de l'Éducation, il détiendrait certainement un certain respect dû à sa connaissance empirique du quotidien scolaire. Il serait très certainement mieux placé pour faire progresser la profession enseignante et l'école québécoise.

En fait, 15 années d'expérience en éducation, c'est logique. Pour devenir cadre scolaire, on demande souvent que les candidats aient au minimum entre cinq et dix ans (selon les milieux et selon les postes). N'est-il pas logique que les critères soient plus élevés quant au ministre de l'Éducation ?

Critère 3 : Détenir une maitrise ou un doctorat

Un ministre de l'Éducation qui détient une maitrise ou un doctorat en éducation fait la démonstration, par ses actions et son parcours, que la formation postsecondaire est accessible et valorisée dans notre société. Cela lance un message clair à tous les intervenants de l'éducation que la formation continue est incontournable dans l'exercice de leur profession.

Profil recherché

Le candidat recherché exerce un leadership reconnu dans son milieu. Il sait faire preuve de courage managérial et détient une solide vision de ce que l'éducation québécoise sera appelée à devenir au cours des prochaines décennies. Il saura équilibrer ses fonctions entre des présences constantes dans les milieux scolaires et celles requises au ministère et à l'Assemblée nationale.

Le ministre de l'Éducation est le porte-étendard de la profession enseignante et le représentant de tous les milieux scolaires. Il privilégie le travail d'équipe et le leadership inclusif puisqu'il fait preuve d'une grande ouverture face à ceux qu'il considère comme ses partenaires dans l'éducation des jeunes Québécois.

Il semble plus nécessaire que jamais de trouver une façon de dépolitiser de telles nominations au MELS en mettant l'accent sur la connaissance et la compréhension du milieu scolaire québécois. D'excellents leaders existent dans nos écoles et commissions scolaires. C'est à eux que devrait revenir le pouvoir puisque ces derniers sauraient, par expérience, qu'il doit être délégué aux instances locales, intervenant quotidiennement à proximité des élèves.

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