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Le deuil médiatique, un fléau grandissant

Je ne blâme aucunement le travail excellent des journalistes qui se démènent corps et âme pour nous donner les meilleures nouvelles, mais de grâce, évitez les télé-réalités!
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Je l'avoue, à mes heures, je suis l'actualité du monde à la seconde. Sur mon ordinateur, j'ai plusieurs pages ouvertes: La Presse, le Globe and Mail, Sun News, le Journal de Montréal, le Journal de Québec, en plus de la télévision, à LCN. Sans oublier les réseaux sociaux, qui me permettent de savoir à quelle heure les stars vont aux toilettes et quelle robe déchirera sur Kim Kardashian, juste avant un gala important.

Je suis malheureusement outré quand j'écoute les nouvelles lorsque surviennent des catastrophes comme celle du Lac-Mégantic ou de L'Isle-Verte. Des journalistes qui sont aussi collés que du tape double face sur les survivants, sur les victimes, en ne leur donnant aucun choix que de répondre à leurs questions.

Lac-Mégantic, tout le centre-ville a explosé, des résidents ont perdu leur famille, leurs amis, leur vie. Le Québec en entier a vécu un deuil. Un deuil médiatisé au sang, en accordant trop d'importance à une communauté qui ne souhaitait que faire son deuil, seule, avec le réconfort des siens. Le but n'étant pas d'en faire un spectacle. Comme le dit le dicton : «N'en offre pas plus que le client en demande.» Récite la nouvelle, mais ne vient pas vivre mon deuil à ma place.

Je ne blâme aucunement le travail excellent des journalistes qui se démènent corps et âme pour nous donner les meilleures nouvelles, mais de grâce, évitez les télé-réalités!

Des émissions annulées pour laisser la place à 6 mois de grève étudiante sur toutes les chaines du Québec... 6 mois à revoir en continu des étudiants réclamant la même chose. Chers journalistes, je les ai vues par moi-même les manifestations, assis dans mon auto sur le pont Champlain! Vous auriez pu en profiter pour glisser un mot au gouvernement canadien qu'il aurait fallu venir faire un «check-up» du pont...

L'Isle-Verte, même histoire. Des journalistes collés sur des familles qui, cette fois-ci, ont perdu des parents, ou des grands-parents au cours d'un incendie qui a réussi à allumer le gouvernement sur la qualité des soins offerts aux personnes âgées, sur l'état des lieux des résidences où elles sont hébergées et leur conformité aux règlements. Des gens qui ne souhaitent que faire un deuil.

J'ai vu une émission strictement consacrée à la tragédie. Un journaliste posant des dizaines de questions à un homme qui a vu sa mère mourir devant ses yeux: «Avez-vous de la peine?». Quelle question...

Ce monsieur a cru bien faire, avec toutes les caméras sur lui, d'ouvrir sa porte de maison et laisser entrer les «kodaks dans son intimité, dans sa bulle, dans son deuil.

Chers journalistes, à quand une bonne nouvelle? À quand une nouvelle qui nous dira que, pour une journée, tout va bien dans le monde. À quand un gouvernement responsable, pas coupable d'être croche? À quand une bonne nouvelle?

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Incendie dans une résidence pour personnes âgées à L'Isle Verte (23 janvier 2014)

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