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En dette envers la Terre... mais envers nous-mêmes?

Trouvons dès maintenant l'équilibre. Prenons un moment pour constater et apprécier ce que nous avons. Et ensuite, il sera plus facile de faire un bilan réaliste, d'apporter les modifications nécessaires.
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J'ai été estomaquée de constater que nous allons vivre à crédit par rapport à la Terre. Imaginez! En 1970, lorsque des chercheurs de l'ONG Global Footprint Network ont évalué cette dette écologique, nous étions à 8 jours de la date du dépassement. Maintenant? Nous sommes à 140 jours! Donc, nous avons déjà consommé la totalité des ressources que la Terre est en mesure de renouveler.

Nous en voulons toujours plus. Nous consommons au-dessus de nos moyens, et ce, même avec nos ressources naturelles. Et dire que le bonheur est d'apprécier ce que l'on a... il nous reste encore du chemin à faire.

Vivre à crédit... partout dans nos vies!

Nous pourrions prendre l'aspect monétaire de la chose. Des experts s'y appliquent mieux que moi et nous savons si nous vivons au-dessus de nos moyens ou pas. Si tel est le cas, n'attendez pas. Agissez! Le but, dans tout, est l'équilibre. Par contre, il y a d'autres endroits où nous vivons à crédit et qui mériteraient que nous revoyions nos priorités pour y retrouver un juste équilibre:

Le temps, où nous le prenons sans compter. En effet, la vie va vite et souvent, nous ne nous rendons même pas compte que nous perdons notre temps à des futilités; et que ce temps ne reviendra pas. Comme le disait le président des États-Unis, Barack Obama, «nous n'avons qu'une planète. Il n'y a pas de plan B». Il en va de même pour cette minute qui déjà vient de s'écouler à écrire cette ligne. Une minute, pas de plan B, et elle ne reviendra pas non plus. L'avons-nous optimisé ou l'avons-nous laissé simplement filer en procrastinant?

La santé, tant qu'elle y est, nous ne nous en préoccupons pas, et avouez que cela nous arrive d'en abuser. On pense aussi que cette ressource est renouvelable jusqu'à ce que l'inévitable arrive. Burnout, présentéisme, et tous ces maux reliés, entre autres, au stress, sont autant de signes que nous n'avons pas écoutés à temps. Un petit coup ici, encore un peu là, et pendant tout ce temps, votre corps vous réclame de le laisser souffler un peu; question de se régénérer... Eh oui, il peut nous arriver de vivre à crédit par rapport à sa santé en demandant un peu plus que ce que cette magnifique machine humaine peut supporter.

Vos proches. Quoi? Une ressource que nous utilisons à crédit? Oui, si nous pensons qu'ils seront toujours là pour nous (donc, nous les tenons pour acquis), que nous oublions nos rendez-vous importants, que nous nous enlisons dans une routine, que nous pensons qu'ils comprendront tous nos écarts ou que nous ne les entretenons tout simplement pas, peut-être aurions-nous intérêt à nous en préoccuper davantage?

En fait, si nous ne prenons pas garde, nous allons être en déficit, et pas seulement envers la planète et notre portefeuille, mais aussi envers nos banquiers de vie... Et un moment ou un autre, il faudra les rembourser et prendre le temps de s'occuper de soi d'abord, et aussi de toutes ces sphères de notre vie, tant personnelle que professionnelle, que nous avons tendance à ne plus voir tant cela nous semble normal que cela soit ainsi... mais qui, pourtant, nous réclame un minimum d'intérêt.

Prendre conscience pour retrouver l'équilibre

C'est quand même triste de penser à ce que Hubert Reeves disait: que dans «les grandes métropoles chinoises de 30 millions d'habitants (...) les petits Chinois de ces villes ne savent pas que le ciel est bleu.» C'est triste, car ils ne s'en rendent pas compte. Pire, ils peuvent peut-être croire que c'est normal et que c'est comme ça. Curieusement, nous aussi nous ne nous rendons pas compte qu'il y a des banquiers dans notre vie qui sont dans le rouge et non au beau fixe, comme un ciel bleu. Peut-être croyons-nous que c'est normal...

Tant que nous ne rendons pas compte que tout est éphémère et que tout ne se renouvelle pas à l'infini, nous agissons comme si cela sera toujours disponible. N'attendons pas que le ciel nous tombe sur la tête pour apprendre le contraire.

Trouvons dès maintenant l'équilibre. Prenons un moment pour constater et apprécier ce que nous avons. Et ensuite, il sera plus facile de faire un bilan réaliste, d'apporter les modifications nécessaires et de prendre soin de nos banquiers de vie. Ils deviendront ainsi des ressources naturellement renouvelables, et peut-être serons-nous moins à crédit envers eux...

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Mai 2017

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