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Les migrants et réfugiés, un problème mondial ou solution locale ?

À l'avenir, la mobilité humaine sera marquée par l'augmentation du nombre de personnes déplacées à l'intérieur de leur propre pays et à l'extérieur en quête de meilleures conditions de vie, de personnes contraintes au déplacement par les catastrophes et le dérèglement climatique, et de réfugiés et déplacés internes fuyant la guerre et la violence.
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Ce mois de septembre, les gouvernements du monde entier se réunissent à l'occasion de l'Assemblée générale des Nations Unies à New York pour débattre des mouvements massifs de migrants et de réfugiés et de la réponse à y apporter. L'idée des "causes profondes" revient souvent dans des projets de résolutions et dans des discours. Elle se résume aux craintes et menaces que les personnes fuient, laissant derrière elles leur foyer et leur pays. Les conflits, les chocs climatiques et le manque de perspectives, la répression et la violation des droits, l'extrémisme et la pauvreté généralisée viennent en tête de liste des échecs de développement à l'origine des déplacements forcés. Un développement fructueux apparaît dès lors comme l'une des solutions les plus évidentes. C'est pourquoi les politiques de développement se doivent de prendre en compte et d'intégrer les migrations et les déplacements.

Il est important d'apporter des réponses rapides et efficaces au problème du déplacement inattendu de populations. Les migrations et d'autres formes de mobilité humaine devraient se faire en toute sécurité et de manière coordonnée pour protéger ceux qui se déplacent, plutôt que d'être envisagées dans la crise et l'urgence. La majorité des déplacés d'aujourd'hui ont vécu longtemps dans la peur et le besoin. La mobilité humaine doit par conséquent faire partie intégrante de la planification stratégique à long terme. Les stratégies nationales visant le développement économique, social et rural, la consolidation de l'état de droit, l'action climatique et les initiatives axées sur la paix et la sécurité devraient prendre en compte les migrations et les migrants, les déplacements et les réfugiés.

Un grand nombre d'activités liées à la mobilité humaine sont déjà menées par les organismes publics de divers pays dans un large éventail de domaines, dont la santé, l'éducation, l'urbanisation, le commerce, les investissements, l'agriculture, l'environnement, la sécurité nationale et la justice.

Le PNUD et l'OCDE ont mis au point un ensemble complet d'indicateurs permettant de mesurer le développement humain des migrants et de leurs familles, dans les communautés d'origine, de transit et d'accueil.

Des politiques judicieuses permettent d'améliorer les capacités des personnes, de promouvoir l'intégration et de tirer parti de la diversité, en donnant aux migrants et aux réfugiés les moyens de devenir des agents dynamiques du développement. Il s'agit notamment de leur accorder le droit de travailler - avec les précautions d'usage pour éviter des chocs et la déréglementation des marchés nationaux du travail -ainsi que la panoplie de droits et libertés universels, et ce indépendamment du statut de résidence. Ce n'est qu'ainsi qu'ils deviendront, à terme, des membres productifs des sociétés d'accueil et pourront refaire leur vie, dans l'optique d'un retour dans leur pays d'origine. C'est la seule façon de mettre la mobilité humaine au service du développement durable.

Il est temps de transformer ce qui est un problème en une condition dynamique de notre avenir commun.

Les expériences internationales nous montrent que, dans différentes parties du monde, les pouvoirs publics mettent en place des régimes migratoires de plus en plus intégrés. Mais une partie de la réponse se veut internationale par essence, aussi les gouvernements devraient-ils s'efforcer d'adopter une approche plus cohérente. Les pays qui accueillent un grand nombre de migrants et de réfugiés, les pays touchés par l'émigration et la migration de transit ainsi que les États et les acteurs qui financent des programmes de développement durable dans différentes parties du monde, gagneraient à travailler de concert en vue d'apporter sécurité et prospérité à toutes les personnes touchées par la mobilité.

Autant des stratégies d'adaptation internationales sont nécessaires, autant les collectivités locales, les villes et les villages sont les lieux où les migrants et les réfugiés s'établissent le plus souvent. Les réponses locales axées sur la gouvernance, la préparation des populations locales et le développement local intègrent en eux un bon nombre des solutions à apporter aux changements démographiques induits par les mouvements de populations. Le Programme sur les réfugiés régionaux et la résilience (3RP), codirigé par le PNUD et le HCR, collabore avec plus de 200 partenaires à une réponse régionale coordonnée face à la crise interne de la Syrie, du Liban, de la Jordanie, de la Turquie, de l'Irak et de l'Égypte - des démarches mondiales, régionales et locales se rejoignent ainsi pour trouver des solutions.

À l'avenir, la mobilité humaine sera marquée par l'augmentation du nombre de personnes déplacées à l'intérieur de leur propre pays et à l'extérieur en quête de meilleures conditions de vie, de personnes contraintes au déplacement par les catastrophes et le dérèglement climatique, et de réfugiés et déplacés internes fuyant la guerre et la violence. Nous savons que des interventions cohérentes axées sur le développement en réponse à des mouvements de faible et grande amplitude de personnes à l'intérieur et au-delà des frontières nationales favoriseront le développement dans le monde entier. Il est temps de transformer ce qui est un problème en une condition dynamique de notre avenir commun.

Ce billet de blogue fait partie d'une série produite par Le Huffington Post à l'occasion de deux conférences cruciales qui se tiendront à l'ONU sur la question de la crise des réfugiés et des migrants, à savoir le Sommet des Nations Unies pour les réfugiés et les migrants (du 19 septembre, organisé par l'ONU) et le Sommet des dirigeants sur les réfugiés (du 20 septembre, organisé par le président des États-Unis, Barack Obama). Tous les articles de la série sont accessibles ici. Pour suivre les débats sur Twitter, voir #UN4RefugeesMigrants.

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