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Pourquoi je ne critiquerai plus jamais les autres parents

"Il n'y a pas d'enfants difficiles, il n'y a que des parents qui ne savent pas les gérer." C'est ce qu'on entend parfois, au détour d'un repas de famille, d'une course au supermarché ou dans la salle d'attente du médecin.
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"Il n'y a pas d'enfants difficiles, il n'y a que des parents qui ne savent pas les gérer." C'est ce qu'on entend parfois, au détour d'un repas de famille, d'une course au supermarché ou dans la salle d'attente du médecin. Pendant des années, j'ai fait partie de ces gens. À estimer qu'un enfant n'avait pas à avoir une tétine dans la bouche après 2 ans, à être baladé en poussette après 3 et à faire des crises à l'extérieur. Je regardais d'un oeil critique ces parents qui semblaient dépassés (alors qu'en fait, peut-être pas).

Et puis, j'ai eu des enfants.

D'abord il y a eu Mia qui a fait ses nuits dès la sortie de la maternité, qui a toujours bien mangé, qui n'a jamais eu de tétine (30 secondes pour s'endormir pendant quelques mois au début) et que je n'ai JAMAIS vu faire une crise dans un magasin (et si je réfléchis bien, même à la maison).

Ça m'a conforté dans l'idée que ce n'était qu'une histoire de parents. Que nous avions fait les bons choix, que nous avions eu un peu de chance et que "hop, magie" on avait un enfant très cool. Je pensais que c'était aussi simple que ça. Encore à cette période, j'ai parfois un peu jugé les autres parents.

Et puis il y a eu Adam. Celui dont on a dit des mois avant sa naissance "tu verras, avec lui ce ne sera pas si simple". Je voudrais les étrangler, aujourd'hui, ces pythies. Adam a mis trois mois à faire ses nuits (ce qui n'est rien, soyons bien d'accord) et a tout de suite eu un "gros" caractère. C'est un enfant qu'il ne faut pas contrarier, qui ne supporte pas la frustration (et en particulier celle de ne pas se faire comprendre). C'est un enfant qui bouge, qui court, qui crie, qui tape quand il est enthousiaste parce qu'il ne fait pas attention.

C'est aussi un enfant qui se roule par terre quand il n'est pas content (c'est donc inné), qui force les limites jusqu'à ce qu'elles cassent.

Pour les autres, Adam est pourtant encore un enfant facile. Souriant et même charmeur, éveillé, enthousiaste, je dis souvent moi-même qu'il a un bon fond. Ça ne l'empêche pas d'être colérique, impatient, violent avec sa soeur ou avec moi (alors qu'il peut être si délicat avec les objets ou les aliments) et bruyant.

Avec Adam, nous n'avons pourtant rien changé. Enfin si, nous avons dû punir plus tôt, je me suis retrouvée à crier (alors que je déteste ça et que ça ne sert à rien), notre patience est plus limitée. Nous avons même dû avoir cette conversation un peu pathétique de quel sport lui faire faire pour le "canaliser". Parce que je l'adore mais je ne veux pas le laisser faire sa loi à la maison. D'autant plus qu'il a déjà le dessus sur sa grande soeur.

Maintenant, je vois d'un oeil bienveillant les parents d'enfants à tétines, ceux qui préfèrent sortir avec une poussette (parce que je sais ce que ça fait de prendre une petite fille de 3 ans et demi sur les épaules pendant tout un trajet), ceux qui regardent impuissants leurs enfants se rouler par terre en public. Ceux qui font partie de la #teamhibou sur les réseaux sociaux et qui s'envoient une petite blague au moment du biberon de 4 heures du matin. J'ai envie de les prendre dans mes bras. Il y a bien des enfants plus compliqués à gérer que d'autres et je connais des parents qui luttent pour s'en sortir. C'est souvent une phase, tout passe. Mais il faut tellement de courage. Je ne sais pas si j'en fais partie, mais ces gens-là méritent une médaille, croyez-moi.

Billet précédemment publié sur le blog de Lucile Bellan, Les filles électriques.

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