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Dédramatisons la mort pour mieux vivre

Sommes-nous présentement en train d’oublier que tout être humain a des émotions; doit-on les refouler et se répéter que tout va bien alors qu’au fond, on souffre en silence?
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On doit davantage exprimer nos sentiments, nos convictions, nos angoisses face à notre propre mort.
Maskot via Getty Images
On doit davantage exprimer nos sentiments, nos convictions, nos angoisses face à notre propre mort.

Nous devrons un jour nous faire à l'idée que nous allons mourir, tout un chacun. Notre société pluraliste banalise notre passage sur Terre et nous vivons sans trop en prendre conscience, sans trop réfléchir. La mort semble devenir banale. Il faut donc se questionner sur notre façon de l'aborder.

Sommes-nous présentement en train d'oublier que tout être humain a des émotions; doit-on les refouler et se répéter que tout va bien alors qu'au fond, on souffre en silence?

Devant les problèmes que vivent bien des gens tout au long de leur existence, et ce, bien malgré eux, la mort pourrait-elle se présenter comme salutaire?

Le suicide

Nous nous taisons lorsqu'il est temps de parler de suicide alors que nous devrions être sensibilisés davantage.

Quoi faire pour enrayer ce fléau qui, encore aujourd'hui, est tabou et touche toutes les classes de la société?

Le suicide laisse d'innombrables blessures à ceux qui doivent continuer à vivre et ceux qui se sentent abandonnés par leur famille, leurs amis, leurs collègues. Osons en parler pour déstigmatiser non seulement ceux qui en souffrent, mais aussi pour mieux outiller ceux qui peuvent apporter un support et une aide précieuse à la personne.

Cela permettrait peut-être de diminuer le nombre d'actes de suicide.

Le retrait des personnes âgées

Le sort des personnes âgées est vite réglé. On les incite souvent à quitter leur résidence pour aller vivre dans des CHSLD, où on les retrouve confinées dans leur fauteuil berçant sans vraiment avoir été consultées, en attente de leur mort.

Ces personnes se sentent rejetées de la société. Lorsqu'elles quittent leur logement pour des raisons de santé, cette situation les rend vulnérables et incapables d'émettre leurs opinions.

Souvent la maladie mentale s'installe tranquillement, comme la démence ou l'Alzheimer. Ces personnes ont le sentiment que leur vie est bousculée. La maladie les rend plus dépendantes et, par la suite, elles vivent des deuils tant du côté familial que personnel.

Sans oublier leur immense solitude. La plupart du temps, les aînés ne connaissent pas les ressources pouvant les accompagner dans ces phases difficiles de leur vie.

Peut-on trouver de nouvelles alternatives pour venir en aide à nos aînés qui, on ne doit pas l'oublier, sont des sources d'inspiration, de motivation et d'expériences pour les futures générations? En tant que société, il faut se pencher sur l'avenir de nos aînés.

Comment peut-on les rendre plus heureux dans la dernière phase de leur vie? Il faut se pencher sur leurs besoins particuliers et spécifiques, afin qu'ils puissent vivre dignement et être capables d'exprimer leurs émotions de sorte que leur fin de vie soit moins morose et moins lugubre.

Préparer notre mort

Étant donné que la mort est devenue banale, on ne veut plus devenir un boulet pour notre famille, notre conjoint et même nos amis. On ne veut plus aller dans des salons funéraires ni être exposé pendant des jours. On ne veut pas être un fardeau pour nos êtres chers. On ne veut plus de célébrations religieuses, surtout si on est agnostique.

La mort doit devenir un évènement faisant partie du cheminement spécifique de chaque personne.

De nos jours, la tendance est de réunir famille, amis et proches de la personne décédée. Une sorte de réunion qui dure quelques heures seulement pour donner l'occasion à la famille, aux amis et proches de la personne décédée d'exprimer leurs sentiments face à cette dernière.

Pourrait-on, dans l'avenir, se pencher sur une nouvelle façon de préparer notre propre mort? Elle nous guette constamment; personne ne connaît vraiment sa «date de péremption».

On doit faire autrement, on doit réfléchir ensemble en tant que société pour souligner la mort d'une façon plus heureuse. Pour ce faire, il faut s'ouvrir et en parler, comme on parle de la vie, parce que la mort doit devenir un évènement faisant partie du cheminement spécifique de chaque personne.

On doit davantage exprimer nos sentiments, nos convictions, nos angoisses face à notre propre mort.

Ceci aiderait à la démystifier pour en faire un passage moins douloureux. Osons faire autrement, parlons-en ensemble pour innover et mieux l'interpréter, car chaque humain meurt à petite dose, une journée à la fois...

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