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Dix réponses à donner aux souverainistes mous

On sait tous que ce sont les souverainistes mous qui détiennent la balance de la victoire ou de la défaite.
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Voici dix réponses que je propose aux questionnements des souverainistes mous pour les inciter à voter OUI.
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Voici dix réponses que je propose aux questionnements des souverainistes mous pour les inciter à voter OUI.

Commençons par définir un souverainiste mou: ma définition. C'est très simple. Un souverainiste mou est quelqu'un qui vote NON à un référendum sur la souveraineté du Québec alors que normalement cette personne devrait voter OUI, car elle est souverainiste.

Une personne qui vote OUI au même référendum, mais ne fait rien d'autre dans sa vie pour aider la cause de l'indépendance du Québec n'est pas, toujours selon ma définition, un souverainiste mou. C'est un souverainiste en bonne et due forme. C'est déjà beau de voter OUI, on ne leur en demande pas plus. Par exemple, Robert Lepage et Michel Tremblay ne sont pas des souverainistes mous, contrairement à ce que certains radicaux veulent leur coller comme étiquette.

On sait tous que ce sont les souverainistes mous qui détiennent la balance de la victoire ou de la défaite. Pour le moment, ils ont fait perdre deux référendums. Cependant, les souverainistes mous peuvent voter OUI et il est possible de les "durcir". Voici dix réponses que je propose aux questionnements des souverainistes mous pour les inciter à voter OUI.

«Cela fait deux référendums qu'on perd, on va perdre le troisième aussi.»

Réponse: « ... et ce n'est pas en étant fataliste que nous allons le gagner. Allez un petit effort, un petit OUI et peut-être que nous allons gagner cette fois.»

Ce genre de fatalisme face à l'échec se retrouve à toutes les occasions de la vie. Les séquences d'échecs ne sont pas éternelles et il est possible d'arrêter ce cycle par une action positive, un petit OUI.

«Même si le référendum est gagné, le fédéral nous empêchera de nous séparer par toutes sortes de moyens, incluant militaires.»

Réponse: «On n'en sait rien, essayons quand même de voter OUI et observons la réaction du fédéral. Peut-être que tout va se passer paisiblement, mais il faut voter OUI pour le savoir.»

Les chars d'assaut de Trenton qui tirent sur le parlement québécois, oui théoriquement c'est possible, mais est-ce si réaliste? Le pire qui pourrait arriver est le statu quo, ce que nous avons constamment en votant NON. Et si on en juge par le peu de préparation du fédéral au référendum de 1995 selon le livre Confessions post-référendaires, la séparation aurait été un «piece of cake».

«Se séparer c'est rajouter une frontière, on n'a pas besoin de ça.»

Réponse: «Au contraire, nous enlevons une frontière. Pour accéder au monde, nous devons franchir la frontière de la province et la frontière du fédéral. En nous séparant, nous enlèverons la frontière fédérale.»

C'est souvent un argument énoncé par les jeunes que la séparation va créer une frontière de plus envers le reste de la planète alors que c'est tout à fait l'inverse. Je ne sais pas s'ils ont peur d'un poste frontalier sur la montée Cardinal à Ste-Justine-de-Newton.

«Il n'y a plus de danger pour la langue française, ce n'est pas nécessaire de se séparer.»

Réponse: «Même si le français est bien établi, ça ne veut pas dire que notre destinée est bien servie par des anglophones qui décident pour nous à Ottawa.»

Certains crient au loup que le français va disparaître dans 50 ans en Amérique du Nord, mais il est vrai que le français est là pour durer même si sa proportion diminue. Ce qui est important c'est qu'en chiffre absolu, le nombre de francophones augmente. Mais la séparation est plus qu'un projet pour sauver le français.

«Il y a des problèmes plus importants à s'occuper, comme l'environnement.»

Réponse: «... et justement, en étant un pays, il nous sera plus facile de nous occuper de ces problèmes comme nous le voulons.»

Pour ceux qui mettent l'environnement comme priorité, rappelez-vous juste quand les conservateurs étaient au pouvoir à Ottawa, leur décision à l'encontre de l'environnement nous était imposée, ce qui ne serait pas le cas si nous étions séparés.

«J'ai peur de perdre ma pension fédérale ou mon emploi au fédéral.»

Réponse: «Le pays du Québec aura une pension équivalente. Pour ce qui est des emplois c'est du cas par cas, mais dans un référendum, le bien commun devrait primer sur les intérêts individuels.»

C'est difficile dans une société individualiste de promouvoir le bien commun, mais c'est pourtant sur quoi ce que toute élection ou référendum devrait porter et non les intérêts particuliers de chacun.

«Après la séparation, le Québec va être pauvre durant des années avant de devenir plus riches.»

Réponse: «Peut-être bien, mais se rappelle-t-on les cinq années de vaches maigres après l'indépendance américaine ou la période 1867-1872 après la création du Canada?»

Rien ne se fait sans casser des oeufs et si nous avons peur d'un Québec austère après la séparation, qu'en est-il du Québec austère actuel à l'intérieur de la fédération? Il semble que l'austérité nous la vivons déjà en tant que province.

«On ne peut pas se séparer, car ce territoire nous l'avons volé aux premières nations.»

Réponse: «C'est vrai que la question des premières nations est délicate, mais dans un Québec séparé il sera possible de reviser leur statut.»

Par rapport aux premières nations, le fédéral nous lie les mains et il nous est difficile actuellement de réparer les erreurs du passé. Et si les premières nations ne veulent pas faire partie du pays du Québec, c'est une question tout à fait légitime à débattre avec eux.

«Nationalisme = racisme. Se séparer est un geste de la droite politique.»

Réponse: «C'est faux d'associer l'autodétermination d'un peuple a du racisme et c'est un geste neutre au niveau idéologique.»

Seulement récemment,on associe le mouvement indépendantiste à la droite, alors qu'au contraire à ses débuts dans les années 60, il était relié aux mouvements de gauche de lutte des classes. On voit donc que ces étiquettes d'idéologie sont des modes.

«Mes Rocheuses! Ne m'enlevez pas mes Rocheuses!»

Réponse: «Tiens, prends ce billet de train pour les Rocheuses et sois fier de dire aux autres touristes que ton pays c'est le Québec.»

Il faut bien rire un peu.

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