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Notre santé, ce n'est pas de vos affaires!

L'innovation, elle se fait au quotidien dans tous les établissements de santé et de services sociaux et dans toutes les équipes de soins au Québec. Encore faut-il créer un climat qui y est propice.
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Mardi dernier, le journal Les Affaires organisait un 2e Sommet sur la santé. Un sommet réunissant principalement des gens d'affaires et des directions de centres intégrés en santé et de services sociaux (CISSS) et faisant la promotion d'une plus grande place pour le privé dans notre système public, sous prétexte «d'intégrer l'innovation» dans le système public pour «accroître l'efficacité».

Ce prétexte fallacieux présuppose que hors du privé, il n'y a point de salut pour notre système de santé et de services sociaux. Il suppute que seul le privé est capable d'innovation et que seul le secteur privé est efficace. Or, c'est on ne peut plus faux.

La Coalition solidarité santé tenait justement une manifestation pour dénoncer ce colloque.

L'innovation n'est pas l'apanage du privé

L'innovation, elle se fait au quotidien dans tous les établissements de santé et de services sociaux et dans toutes les équipes de soins au Québec. Encore faut-il créer un climat qui y est propice.

Pour qu'on puisse innover, il faut mettre fin aux pratiques en silo et instaurer une véritable collaboration entre les intervenantes et intervenants en santé. Il faut des équipes stables qui ont le temps d'instaurer des méthodes de travail cohérentes. Il faut respecter l'expertise développée par les professionnelles et professionnels en soins et leur permettre de partager leurs expériences. Il faut aussi respecter leur autonomie professionnelle et créer un climat de confiance propice aux échanges.

Les réformes successives dans le système de santé ont entraîné tout le contraire et sont de véritables étouffoirs pour l'innovation au sein même de notre système. En restreignant l'autonomie du personnel, en précarisant son travail et en le maintenant dans l'incertitude et l'incompréhension face aux nombreux changements imposés, le ministre Barrette restreint la capacité d'innover du personnel.

Une dangereuse et coûteuse perte d'expertise

Notre mémoire est-elle si courte que nous avons déjà oublié les conclusions du rapport de la commission Charbonneau? Ce qui était vrai au ministère des Transports vaut aussi pour le système de santé et de services sociaux; pensons au très coûteux Dossier santé Québec qui a déjà englouti plusieurs centaines de millions de dollars sans être pleinement opérationnel après plus de 10 ans.

À force de déléguer de larges pans de notre système de santé au privé, nous renonçons à la possibilité de bâtir notre propre expertise et de conserver notre capacité de surveiller nos intérêts collectifs, ce qui risque de nous coûter encore plus cher. Pourquoi? Parce que l'objectif premier du secteur privé, ce n'est pas de rendre des soins ou des services aux patients, c'est la rentabilité.

Le modèle d'affaires du secteur privé va à l'encontre de l'idée même d'un système de santé public et universel visant à assurer le respect du droit à la santé pour toutes et tous. Les seuls gagnants de son implantation sont les entreprises elles-mêmes, pas les patients. Cette privatisation sournoise et insensée doit cesser!

Notre santé, ce n'est pas un modèle d'affaires!

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Mai 2017

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