Simon Tremblay-Pepin, de l'Institut de recherche et d'informations socio-économiques (IRIS), rappelait récemment au président du Conseil du trésor, Martin Coiteux, que l'État ne peut pas se comparer à une famille ordinaire. Eh bien, le gouvernement libéral en aura pris bonne note puisqu'il vient de nous en donner un exemple éloquent cette semaine.
Minimiser les impacts de l'austérité
Nos élues et élus se voteront bientôt une substantielle hausse salariale. Une hausse qui, nous dit-on, servira à atténuer les effets du retrait des primes de transition pour les députées et députés qui quittent leurs fonctions et à compenser la hausse des cotisations de nos parlementaires à leur régime de retraite.
Avouez qu'il faut le faire ! Les députées et députés pourraient avoir droit à une augmentation annuelle de 18 000 $, les ministres et la ou le chef de l'opposition en auraient une de 63 290 $ et la première ou le premier ministre verrait son salaire annuel bonifié de 75 212 $ par année. Des hausses allant de 14 % à 41 %.
Attention, je ne dis pas ici que nos élues et élus ne travaillent pas toutes et tous très fort et ne méritent pas un salaire décent. Ce qui est indécent par contre, c'est qu'en période d'austérité et de hausses de tarifs tous azimuts, les élues et élus libéraux peuvent se voter une hausse de salaire pour en compenser largement les effets alors que l'ensemble des travailleuses et travailleurs du Québec voit son pouvoir d'achat stagner et même reculer depuis plus d'une décennie !
Les familles québécoises ne pourront pas imposer à leur employeur de leur accorder une augmentation de salaire pour compenser la hausse des tarifs d'Hydro-Québec ou celle des frais pour les services de garde ou, encore, pour compenser les services qui ne sont plus donnés par les CLSC pour le maintien à domicile des personnes handicapées ou en perte d'autonomie. Les familles québécoises devront affronter ces mesures d'austérité avec les moyens du bord, contrairement aux élues et élus libéraux qui leur imposent ces choix difficiles.
Bon pour minou, bon pour pitou
Quand, en plus, le gouvernement propose au personnel du réseau de la santé et des services sociaux, au personnel enseignant, au personnel professionnel et au personnel de soutien du réseau scolaire et de l'enseignement supérieur, et à l'ensemble des travailleuses et travailleurs de l'État un gros 3 % d'augmentation sur 5 ans, en plus de devoir avaler compression par-dessus compression, on peut dire qu'il redouble d'insultes !
La moindre des choses que le gouvernement Couillard aurait pu faire aurait été de se garder une petite gêne. Il semble qu'il n'y ait pas qu'Yves Bolduc qui avait l'art de se mettre les pieds dans les plats dans ce gouvernement!
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