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Prochain budget du Québec: un changement de cap s'impose

En utilisant plus intelligemment le Fonds des générations, on s'assurerait d'atteindre les objectifs prévus par la Loi sur la réduction de la dette, sans sacrifier les générations censées en bénéficier sur l'autel de l'austérité.
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Le gouvernement Couillard doit changer de cap et réinvestir massivement dans nos services publics en lieu et place des compressions budgétaires auxquelles il nous a habitués depuis le début de son mandat.

Pas une journée ne se passe sans que l'on voie à la une des journaux les conséquences désastreuses des mesures d'austérité. C'est loin d'être étonnant. Quand la croissance annuelle moyenne des budgets ne suffit pas à couvrir les coûts de système, on assiste inévitablement à une diminution des services à la population :

• Près d'un milliard de dollars en éducation préscolaire, primaire et secondaire (950 millions depuis 2010) ;

• 155 millions dans le réseau collégial (soit environ 9 % du budget des cégeps) ;

• 270 millions dans les universités (près de 10 % du budget total) ;

• 350 millions dans les services de garde éducatifs à la petite enfance pour la période de 2013 à 2017 ;

• Plus d'un milliard arraché aux budgets de la santé et des services sociaux.

Ces diminutions de fonds ne se sont pas faites sans heurts : baisse des services aux élèves en difficulté, fermeture de lits, baisse d'effectif, etc. Malheureusement, si l'on se fie à la dernière mise à jour économique du ministre des Finances, les compressions seraient loin d'être terminées.

Le parti de l'économie ?

Le chef du Parti libéral du Québec affirmait, en campagne électorale, que son gouvernement serait celui de la croissance économique et que cette croissance permettrait de mieux financer nos services publics. Deux ans plus tard, force est de constater qu'à la place de la croissance, on a eu droit à la stagnation économique et à des coupes dans les services. Disons qu'il n'y a pas de quoi pavoiser.

Il serait grand temps que le gouvernement libéral fasse jouer à l'État son rôle de locomotive économique et qu'il augmente la croissance des dépenses de programmes pour préserver et améliorer la qualité, l'accessibilité et l'étendue des services publics.

«La dette, la dette, c'est pas une raison pour se faire mal !»

En 2010, le Québec a adopté la Loi sur la réduction de la dette et institué le Fonds des générations, qui prévoit que le ratio dette brute/PIB doit diminuer à 45 % en mars 2026. Cependant, le gouvernement va trop vite. Au rythme actuel, et selon les prévisions de croissance de l'économie, le ratio dette/PIB passera à un peu moins de 41 %. Ce serait louable si nos infrastructures publiques et sociales étaient en parfait état et si les services étaient adéquatement financés. Or, c'est loin d'être le cas. Dans ce contexte, réduire le ratio dette/PIB en accéléré, c'est carrément irresponsable.

En fait, selon les économistes de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), en versant 1,3 milliard de dollars en moins dans le Fonds des générations l'année prochaine (2016-2017), et en majorant cette somme de 5 % les années suivantes, on arriverait quand même à l'objectif de 45 % en 2026, tout en nous donnant les moyens d'investir ces sommes plus que nécessaires dans nos services publics.

En d'autres mots, en utilisant plus intelligemment le Fonds des générations, on s'assurerait d'atteindre les objectifs prévus par la Loi, sans sacrifier les générations censées en bénéficier sur l'autel de l'austérité.

Les coûts de système sont les coûts permettant d'offrir les mêmes services que l'année précédente en tenant compte de la variation des prix (hausses de salaire, frais de chauffage, approvisionnements en fournitures de bureau, etc.) et du nombre d'usagers (par exemple : un baby boom affectera le nombre d'élèves dans les écoles, le vieillissement de la population entraînera une hausse des patients dans les hôpitaux).

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