25 années ont passé et le choc de ce geste violent perpétré par Marc Lépine envers les femmes à l'école Polytechnique demeure entier. Ce choc demeure entier parce que la violence faite aux femmes n'a pas cessé. Pire encore, certains vont même jusqu'à nier l'existence de cette violence !
L'aveuglement volontaire
Quand Peter MacKay, ministre de la Justice du Canada, déclare: «On ne saura possiblement jamais pourquoi le tireur Marc Lépine a abattu 14 femmes le 6 décembre 1989», il insulte la mémoire des victimes de cette tragédie.
Nous savons très bien pourquoi les 14 victimes de cette tuerie ont été ciblées. Nous le savons parce que le tueur avait pris la peine de l'écrire dans un infâme manifeste misogyne, criant sa haine des femmes avant de passer à l'acte. Aujourd'hui encore, cette haine fait trop souvent des victimes.
Cette haine, on la retrouve dans des centaines, voire des milliers, d'exemples de dénonciation par des survivantes d'agression sexuelle qui racontent leur histoire sur des sites comme www.jesuisindestructible.tumblr.com ou par le mot-clic #AgressionNondénoncée pour se libérer du fardeau du secret.
On la retrouve aussi dans l'histoire de cette jeune femme allemande battue à mort pour avoir défendu deux jeunes adolescentes subissant du harcèlement sexuel dans un établissement de restauration rapide.
Violence économique
La violence envers les femmes est aussi économique. Les politiques d'austérité participent à l'appauvrissement des femmes, car elles sont davantage touchées par les compressions budgétaires et les hausses de tarifs. C'est une forme de violence tout autant inacceptable.
Commémorer pour se rappeler, se souvenir pour agir
Je me souviens du drame de Polytechnique, non pas pour rester dans le passé et déplorer une tragédie. Je m'en souviens pour avancer et aller de l'avant. Je m'en souviens pour porter un projet de société plus juste pour toutes et tous, une société où l'égalité homme-femme est une réalité.
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