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Le bien commun là-dedans?

Agissant comme le font les conservateurs à Ottawa, c'est aux tréfonds d'un projet de loi mammouth que les libéraux de Couillard ont caché certaines modifications règlementaires à la Loi sur les mines. Et trois d'entre elles viendront limiter le caractère public des renseignements fournis par les minières.
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On ne me fouettera jamais pour avoir écrit ce texte. Raif Badawi, lui, a été condamné à 1000 coups de fouet et 10 ans prison pour avoir blogué.

Comme beaucoup de personnes, j'ai été fort étonnée de voir apparaître dans le projet de loi 28 une mesure qui semble enlever toute obligation de transparence aux industries minières. Depuis 2013, celles-ci doivent dévoiler des renseignements sur la quantité et la valeur des richesses qu'elles extraient de notre sol. C'est Martine Ouellet, alors ministre des Ressources naturelles, qui avait piloté ce dossier. Les libéraux et la Coalition avenir Québec (CAQ) avaient donné leur appui. Il s'agissait d'un gain majeur pour les principaux acteurs de la société civile se préoccupant du dossier minier et pour les populations touchées. Le gouvernement compte-t-il vraiment reculer sur cette question?

L'état actuel des choses

Dans son état actuel, la Loi sur les mines prévoit que tous les documents et renseignements obtenus de la part des entreprises exploitant les ressources minières de la province sont publics. De plus, les minières sont tenues de préparer des rapports destinés au ministère des Ressources naturelles pour préciser les sommes dépensées en recherche, la quantité et la valeur de la production, le nombre d'employées et employés ainsi que l'état actuel des réserves de minerai.

Bénéficiant de généreuses subventions et d'accommodements gouvernementaux importants, il est normal que les entreprises rendent des comptes à la population du Québec en ce qui concerne l'exploitation de notre bien commun.

Un tour digne de Harper

Agissant comme le font les conservateurs sur la scène fédérale, c'est aux tréfonds d'un projet de loi mammouth que les libéraux de Philippe Couillard ont caché certaines modifications règlementaires. En effet, trois d'entre elles viendront limiter le caractère public des renseignements fournis par les minières et leur possible utilisation.

Le problème pour M. Couillard, c'est que Stephen Harper nous a habitués à ce genre de tour de passe-passe. Nous savons maintenant disséquer le mammouth et lire dans ses entrailles pour comprendre de quoi il est réellement fait.

Premier ministre ou lobbyiste?

Au fédéral, nous avons déjà comme premier ministre un lobbyiste acharné des pétrolières. Il ne manquerait plus qu'un lobbyiste des minières à la tête du Québec ! Philippe Couillard et son gouvernement semblent bien déterminés à nous prouver qu'ils ont tout sauf le bien commun en tête.

Tombant à bras raccourcis sur les plus démunis qui sont les premiers frappés par ses mesures d'austérité, le gouvernement libéral déroule le tapis rouge à l'industrie extractive en s'assurant au passage qu'on ne saura jamais combien nous sera dérobé, autant en redevances qu'en matières premières.

Comprenez-moi bien, je n'ai rien contre l'industrie minière en tant que telle, tant qu'on obtient le juste prix pour nos ressources et que le développement se fait au bénéfice de tous. N'oublions pas que les coupes prévues à l'aide sociale par le gouvernement Couillard, s'élevant à 15 millions de dollars, ne représentent que 0,006 % des 2,5 milliards que coûtera le Plan Nord...

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