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Nous soulignons la Journée nationale de commémoration contre la violence faite aux femmes en mémoire du meurtre de 14 jeunes femmes survenu à l'École Polytechnique de Montréal, le 6 décembre 1989. Ce geste de violence sexiste a poussé notre société à dénoncer le phénomène de la violence envers les femmes.
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Le 6 décembre, nous soulignons la Journée nationale de commémoration contre la violence faite aux femmes en mémoire du meurtre de 14 jeunes femmes survenu à l'École Polytechnique de Montréal, le 6 décembre 1989. Bouleversant, ce geste de violence sexiste a ébranlé le Québec et a poussé notre société à dénoncer le phénomène de la violence envers les femmes.

Pas banale, la violence faite aux femmes

Tous les ans, des organisations féministes lancent une campagne contre cette violence. Dans le cadre de ces 12 jours d'actions contre la violence, j'ai envie de dénoncer la violence ordinaire, celle qui nie l'existence des inégalités entre les femmes et les hommes.

Bien entendu, il convient de lutter contre toute forme de violence, qu'elle soit faite aux femmes comme aux hommes. Cependant, les femmes vivent une forme de violence systémique dirigée à leur endroit parce qu'elles sont des femmes, c'est important de se le rappeler.

Qu'est-ce que la violence ordinaire?

La violence ordinaire, c'est cette microbrasserie de Lévis qui trouve normal de nommer une de ses bières «Tite-Pute» et d'en faire la promotion avec une image de poupée Barbie qu'on tire par les cheveux pour se servir une bière. Au final, on apprend que cela provient d'un des employés qui a voulu faire une blague. Le problème réside justement là : penser qu'une telle blague puisse sembler normale pour un propriétaire de brasserie. Les affiches publicitaires d'Aspirateurs Dépôt à Saguenay sur lesquelles sont véhiculés de vieux stéréotypes tout en vendant le corps de la femme comme objet sexuel représentent un autre bel exemple.

La violence ordinaire, c'est aussi de ne pas croire une victime de viol ou de harcèlement, ou d'excuser son agresseur en disant « qu'elle a couru après », « qu'un gars c'est un gars, ça a des besoins » ou, encore, « qu'elle était habillée pour chercher le trouble ». Garder le silence ou fermer les yeux sur ces situations représente également de la violence ordinaire. Il faut savoir s'opposer à ces abus de pouvoir et tendre une perche aux femmes en étant victimes. Humiliation, insultes, chantage, menaces et dénigrement constituent autant de facettes de la violence envers les femmes qu'il ne faut pas ignorer.

Pourquoi cette violence ?

La violence envers les femmes subsistera tant et aussi longtemps que la misogynie et le sexisme perdureront. La lutte de longue haleine menée par les groupes féministes dans les dernières années aura permis à la société québécoise de reconnaître l'existence de cette réalité. Cependant, tant qu'il y aura une inégalité entre les femmes et les hommes, cette violence trouvera un terreau fertile.

Les inégalités liées à la division sexuelle du travail, par exemple, font en sorte que les femmes se retrouvent plus fréquemment victimes de violence économique. Cette division du marché du travail a aussi pour conséquence que les femmes sont plus nombreuses à occuper des emplois à temps partiel ou à statut précaire, accroissant ainsi leur précarité et leur vulnérabilité.

Concrètement, que peut-on faire ?

Nous avons comme responsabilité individuelle et collective de prendre position contre cette violence, où qu'elle se trouve. Que ce soit dans la rue, dans nos familles ou au sein même de nos organisations, déterminer les sources d'inégalités et de violence faite aux femmes est essentiel et nous devons nous efforcer d'empêcher qu'elles se reproduisent.

La lutte n'appartient pas qu'aux femmes et aux féministes. Défaire les mythes et les préjugés, c'est l'affaire de toutes et tous, c'est l'affaire de tous les mouvements sociaux, y compris le mouvement syndical.

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