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Certes, Hubert Lacroix, le président de la Société Radio-Canada (SRC), nous parle de renouvellement de la grille de la télévision et de virage vers le numérique. Même s'il se refuse à parler de sacrifier certaines émissions, c'est bel et bien ce qui se produira. Il faut à tout prix maintenir un réseau public de qualité !
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C'est tout simplement estomaquant. À la suite de compressions budgétaires importantes imposées par le gouvernement conservateur, Radio-Canada se départira de 25 % de ses effectifs d'ici 2020. On parle ici de 1 000 à 1 500 personnes qui perdront leur emploi dans les cinq prochaines années. Il s'agit d'un véritable démantèlement.

Certes, Hubert Lacroix, le président de la Société Radio-Canada (SRC), nous parle de renouvellement de la grille de la télévision et de virage vers le numérique. Même s'il se refuse à parler de sacrifier certaines émissions, c'est bel et bien ce qui se produira. Il faut à tout prix maintenir un réseau public de qualité !

Abandon de la mission de diffuseur public ?

On voit déjà les effets des compressions dans la présence régionale de la société d'État. La diversité de l'information et l'information régionale sont les grandes perdantes de cette opération.

La montréalisation de l'information et de l'offre de contenu culturel est déjà un irritant pour bien des gens aux Québec qui, pourtant, seraient en droit de s'attendre à une information locale de qualité. La situation ne peut faire autrement que de s'aggraver au fur et à mesure que la SRC abandonne petit à petit son mandat de diffuseur public pour toutes les Canadiennes et tous les Canadiens.

L'illusion du virage numérique

Dans son plan de « renouvellement de l'offre », monsieur Lacroix mise beaucoup sur le numérique. Le problème, c'est que le Canada et le Québec sont des cancres en matière d'accès à l'Internet haute vitesse selon une récente étude de l'OCDE ! À quoi bon offrir plus de contenu numérique si une partie de la population ne peut même pas le consulter ?

Jadis leader en matière de programmation numérique avec des expériences comme Tou.tv, la SRC semble oublier que ce genre de plateforme tire sa force de la production de contenu original et novateur. Comme l'offre télévisuelle de base en début de soirée sera réduite et que la production d'émissions à l'interne sera réduite comme peau de chagrin, la société d'État se privera d'une expertise avérée, développée depuis sa création, le 2 novembre 1936, et qui lui permettrait de bien alimenter sa plateforme numérique.

Sous la gouverne de monsieur Lacroix, Radio-Canada se borne à une position de remorque au lieu de prendre la tête et de devenir une locomotive en matière d'innovation en constituant un laboratoire de création et un incubateur de bonnes idées, dans l'intérêt du public.

Pour que la SRC puisse jouer son rôle

Le rôle d'un diffuseur public est de pallier les intérêts privés en information en présentant du contenu journalistique de qualité, adapté aux réalités des diverses régions du pays. Malheureusement, Radio-Canada semble faire le choix d'abandonner la bataille qu'elle devrait mener pour bien jouer ce rôle. Elle préfère donc capituler devant l'idéologie néolibérale prônée par les conservateurs et se terrer derrière une logique d'austérité néfaste à la démocratie.

Radio-Canada ne reçoit plus que 29 $ par habitant annuellement pour assurer son financement. Cela représente moins de 2,50 $ par mois. C'est deux fois moins cher que l'ajout de trois chaînes spécialisées qui vous repassent en boucle des reprises des mêmes émissions. Combien coûte votre facture de câble ? À titre de comparaison, la British Broadcasting Corporation (BBC) reçoit un financement annuel équivalent à environ 111 $ par citoyen, alors que celui-ci atteint 167 $ en Norvège. Avec un financement moyen de 87 $ par habitant dans les pays industrialisés, le Canada se retrouve très loin derrière. Et si on donnait 40 $ par année ? Ne serait-il pas temps de redonner à la SRC les moyens de remplir sa mission ?

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