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Gras dur, les employés du secteur public?

Pourquoi propage-t-on cette idée fausse voulant que le personnel qui travaille dans le secteur public fasse partie du groupe des privilégiés? Avec le recours accru à la sous-traitance, le transfert de mandats au secteur privé et les compressions de tout acabit, on est en train de se priver d'une expertise essentielle.
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Ces dernières années, il est de bon ton de critiquer la rémunération et les avantages sociaux des femmes et des hommes qui travaillent dans la fonction publique québécoise. On en parle comme s'ils étaient des privilégiés qui bénéficient d'un salaire, d'un régime de retraite et d'autres avantages qui les placeraient parmi le 1 % des plus riches au Québec.

Les faits d'abord

À force de répéter des mensonges, on finit par croire qu'ils sont vrais. Cependant, un examen rapide des faits montre que la situation est bien loin des mythes qui sont largement véhiculés.

La plus récente étude de l'Institut de la statistique du Québec démontre que les employées et employés du secteur public accusent un retard de rémunération (avantages sociaux inclus) de 8,3 % par rapport à l'ensemble des personnes salariées du Québec. Entre 2009 et 2013, ce retard a plus que doublé!

Plus encore, la différence de salaire entre les employées et employés de la fonction publique et ceux qui sont syndiqués dans le secteur privé est passée de 10 % à 20,7 %. Les travailleuses et travailleurs de l'éducation, de la santé et des services sociaux, et de la fonction publique et parapublique sont donc moins bien rémunérés qu'on pourrait le croire.

Des préjugés qui ont la couenne dure

D'où viennent donc ces velléités envers le personnel qui travaille dans le secteur public? Pourquoi propage-t-on cette idée fausse voulant qu'il fasse partie du groupe des privilégiés? Avec le recours accru à la sous-traitance, le transfert de mandats au secteur privé et les compressions de tout acabit, on est en train de se priver d'une expertise essentielle.

En dégradant ainsi les conditions de travail du personnel, en créant de la surcharge de travail pour le personnel, on prive l'État de sa capacité à remplir ses missions.

« Oui, mais ils ont des retraites de luxe! »

Un des préjugés les plus tenaces concerne les régimes de retraite du personnel des services publics. Ces derniers seraient trop généreux, on ne pourrait pas se les permettre, le personnel du secteur privé n'a pas de régimes aussi coûteux, etc. Pourtant, les avantages sociaux du personnel du secteur public coûtent 3 % moins cher que ceux octroyés à l'ensemble des autres personnes salariées syndiquées.

Le Régime de retraite des employés du gouvernement et des organismes publics (RREGOP), un régime à prestation déterminée, n'est pas seulement efficace, il coûte aussi moins cher que la plupart des régimes privés des autres personnes salariées syndiquées.

L'éléphant dans la pièce : les inégalités

Casser du sucre sur le dos du personnel du secteur public, c'est bien pratique pour éviter d'aborder le véritable problème : les inégalités de revenus. Ce problème touche l'ensemble des personnes salariées québécoises. Au privé comme au public, on a l'impression que nos conditions de vie se dégradent, que notre pouvoir d'achat diminue et que l'on paie plus pour moins.

C'est là un terreau fertile pour certains animateurs de radio et chroniqueurs ou animateurs d'émissions de télévision servant à entretenir l'impression que c'est la faute des employées et employés du secteur public. Ces derniers offrent pourtant des services qui contribuent à réduire les inégalités. Soyons solidaires et réclamons de nos pouvoirs publics qu'ils agissent pour mieux répartir la richesse qui est créée au Québec. L'heure est à la solidarité, pas à la division et aux préjugés.

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