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Femmes en marche pour l'égalité, solidaires contre l'austérité

À l'occasion du 8 mars 2015 qui se déroule sous le signe de l'austérité, je laisse la place à un slam inspirant.
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À l'occasion du 8 mars 2015 qui se déroule sous le signe de l'austérité, je laisse la place aux paroles d'Hélène Sylvain, conseillère pédagogique à la commission scolaire de la Rivière-du-Nord et membre du Comité de la condition des femmes de la CSQ, qui livre un slam inspirant:

Du pays de la Laurentie

Nous voici en Austérie

En austère austérité

En pleine crise d'hystérie

Où couper est projet de société.

Pourtant l'argent abonde

Mais c'est pas pour tout le monde.

Soumis aux agences de crédits

Sans chance d'un cri,

Je vous le dis :

Tout ça est immonde.

Sans mandat, faisant fi de la démocratie

De fiers chefs austériens

Imposent leurs discours orduriens.

Constat : nous souffrons de médiocratie.

C'est la religion du grand capital,

D'une hégémonie qu'il faut qu'on avale.

Ils se veulent les apôtres de la Sainte-Économie

Alors qu'ils se vautrent dans l'opulence avec leurs amis.

Sous le couvert d'un discours libéral

De façon experte et manichéiste,

Ils réclament notre bien, contre le mal.

Tiens ! Une nouvelle religion monothéiste

Où les femmes encore

Sont mises à mal,

Où l'oppression encore

Subsiste

Plus bien que mal.

Ne me dites pas

Qu'il faut réduire les dépenses

Alors que dansent

Transnationales et banques,

Crédits d'impôt

Et paradis fiscaux.

Ne me dites pas

Qu'il y a une crise.

Qui cumule les profits ?

Parlez-en aux grandes entreprises

Alors que les ménages basculent sous le crédit

Et que les femmes, en nage, cumulent les défis.

Ne me dites pas

Qu'il faut se serrer la ceinture

Sous prétexte d'embonpoint étatique.

Ce n'est pas ma signature

Ce sont leurs points médiatiques.

Écoutez-les dire :

« Il faut couper dans le gras »

... Jusqu'à l'os... térité,

Jusqu'à en « sucer la substantifique moelle ».

Ne me dites pas

Que chacun doit faire sa juste part

Quand c'est de chacune justement que tout part

Car en chacune injustement tous les torts !

Services publics et programmes sociaux,

Santé publique et psychodrames d'hôpitaux,

C'est histoire de femmes

Où austérité

Devient drame.

Doublement pénalisées,

C'est pour nous, Mesdames !

Mais où est l'analyse différenciée

Selon les sexes ?

Quand on veut faire avancer ses propres idées,

C'est vrai que c'est plus facile de la mettre à l'index.

Ne me dites pas

Qu'en éducation

Nous sommes une trop grande dépense

Et que c'est la fin de la récréation.

C'est sûr, quand on y pense,

Nier notre contribution,

C'est encourager l'ignorance

Et nous obliger à leur omnipotence.

Ne me dites pas

Que tout le monde doit mettre l'épaule à la roue

Alors qu'à répétition,

On nous rabroue :

Réductions, abolitions, restrictions,

Ostracisation !

Des services de garde

Qu'on remet en question

Jusqu'aux sévices qu'ils gardent

En toute domination.

Ne me dites pas

Que tout est perdu.

Selon cette médecine de cheval

Des accroissements sont quand même prévus.

Réjouissons-nous ! C'est la totale !

Accroissement des inégalités de revenus

Accroissement des inégalités politiques et sociales

Accroissement des inégalités des chances

Il y en a pour chacune d'entre nous.

Par chance !

Nous sommes de catégorie Femmes !

C'est comme si l'égalité n'avait plus de valeurs

Quand il est question de rigueur.

Ce n'est pas l'utopie qui est dangereuse.

C'est le dogmatisme utilisé

Pour maintenir une domination belliqueuse.

Il est plus que temps de jeter ce désarroi social

Qui place l'austérité comme un horizon normal.

Brandissons le bâton de la parole.

Défaisons nos boutons de camisole...

De force.

Causons dans leurs pensées

Une entorse féroce.

Réclamons l'égalité

En toute liberté, paix, justice et solidarité.

Mettons fin à l'invisibilité

De la classe des dépossédées

Dont nous sommes toutes.

Résistons activement à leurs mesures nécessaires.

Travaillons massivement et coûte que coûte

À un futur égalitaire

Et au diable leur culture autoritaire !

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