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Quand la crise européenne frappe durement l'éducation au Portugal

Après avoir durement frappé la Grèce, l'Espagne, l'Italie et même la France, voilà que la crise s'invite au Portugal et sert de justification au gouvernement conservateur en place pour attaquer de front l'éducation publique.
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Pas une semaine ne passe sans qu'on entende parler de la crise européenne qui ne cesse de s'approfondir. Les économies de plusieurs pays n'en finissent plus de s'enfoncer sous l'effet de politiques d'austérité tellement destructrices que même le Fonds monétaire international (FMI) s'interroge maintenant sur leur bien-fondé !

Or, après avoir durement frappé la Grèce, l'Espagne, l'Italie et même la France, voilà que la crise s'invite au Portugal et sert de justification au gouvernement conservateur en place pour attaquer de front l'éducation publique.

Un appel à la solidarité internationale

Dans une lettre de demande de solidarité que je recevais récemment de la part de la FENPROF, nos amis du syndicat des enseignantes et des enseignants portugais, voici ce que Mário Nogueira, le secrétaire général de l'organisation, nous racontait :

La récente annonce du gouvernement prévoit le licenciement de milliers d'enseignantes et d'enseignants permanents et précaires à travers le pays. Si l'orientation gouvernementale est maintenue, ces derniers se retrouveront au chômage ou sans salaire 18 mois après son entrée en vigueur, soit en janvier prochain. Ces mesures font partie d'un vaste plan par lequel 4,8 milliards d'euros doivent être économisés d'ici 2015 et 30 000 postes de travail supprimés dans l'administration publique. S'il n'y a rien de nouveau dans cette approche restrictive du gouvernement, on n'avait encore rien vu d'aussi draconien là-bas. Le premier ministre, Pedro Passos Coelho, remet donc une couche de «rigueur»...

Le personnel enseignant, première cible de l'austérité

Après avoir haussé le nombre d'heures d'enseignement à 40 par semaine, il avait coupé dans les salaires alors que le pouvoir d'achat du personnel enseignant avait déjà fondu de 30 % en deux ans !

Ce saccage sans précédent de l'éducation publique portugaise, conséquence de compressions budgétaires aveugles, se traduira par une détérioration accélérée des conditions d'enseignement et d'apprentissage dans ce pays.

Une mobilisation plus que nécessaire

On aura compris que face à de telles attaques sauvages, la FENPROF est sur un pied de guerre et elle s'est dotée d'un plan d'action offensif lors de son récent Congrès auquel la CSQ était invitée. Tout au long du mois de juin, la direction du syndicat parcourt le pays dans une caravane pour la défense et la promotion de l'éducation publique.

Pendant ce temps, d'autres actions sont prévues comme le boycottage des corrections d'examens lors de cinq journées stratégiquement choisies, une manifestation nationale le 15 juin et une grève nationale le 17 juin. C'est donc une dure bataille que mènent avec beaucoup de courage et de détermination nos amis portugais. Tout est dans le collimateur du gouvernement : les emplois et les conditions de travail des membres, ainsi que la qualité de l'éducation publique. Vous comprendrez que j'ai bien sûr répondu avec empressement à leur appel de solidarité en les assurant de tout le soutien de notre Centrale.

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