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La reconnaissance de la discrimination systémique dont furent victimes les Premières Nations nous oblige à mettre en œuvre des correctifs systémiques pour combattre le racisme et le colonialisme. Au cours des prochains mois, il y aura des enquêtes policières, une ou des commissions d'enquête indépendantes. Mais pourquoi attendre pour mettre en place certains correctifs qui sont connus ?
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Depuis 10 jours, grâce au travail de journalistes de l'émission Enquête, nous ne pouvons plus ignorer le sort réservé aux femmes et aux jeunes autochtones du Québec et du Canada. Nous savions déjà que près de 1 200 femmes autochtones avaient été assassinées ou étaient disparues au Canada et que 259 enfants et adolescents autochtones étaient morts dans des circonstances non élucidées, au cours des dernières années, au Québec. Maintenant, nous apprenons que des femmes autochtones auraient été violentées et agressées sexuellement par des policiers.

Nous apprenons, vraiment ? Femmes autochtones du Québec n'a pas cessé de nous rappeler, au fil des ans, que les femmes autochtones courent cinq fois plus de risques de succomber à une mort violente que les femmes non autochtones; qu'une femme autochtone victime de violence reçoit moins de soutien en maison d'hébergement qu'une femme non autochtone, et ce, faute de ressources et de personnes intervenantes.

Ces statistiques et ces faits s'ajoutent à d'autres qui sont trop souvent occultés, notamment, le placement d'un enfant autochtone sur dix en famille d'accueil non autochtone - ce qui est plus que le nombre d'enfants ayant été envoyés dans les pensionnats autochtones -, le taux d'analphabétisme endémique, la mortalité infantile, le taux de suicide des jeunes et la pauvreté qui gangrène les communautés.

Le poids de l'histoire sur les Premières Nations

Actuellement, nous constatons une véritable mobilisation citoyenne pour que cessent ces manifestations de racisme et ces violences gratuites. Le temps du silence est terminé. Notre expérience syndicale en milieu autochtone nous a permis, au fil des ans, de constater le poids de l'histoire sur les Premières Nations.

Parqués dans des réserves ou leurs droits déniés par décision gouvernementale, les autochtones ont été placés sous la tutelle d'un ministre, soumis à des lois édictées par d'autres, sans être considérés comme des citoyens à part entière.

La dynamique de l'insuccès

La perte de l'identité et la faible estime de soi qui en découle sont des facteurs d'insuccès dans la vie communautaire, aussi bien pour les individus que pour les collectivités. La dynamique de l'insuccès entraîne le désœuvrement, qui, à son tour, engendre toute une série de problèmes personnels et sociaux, tels la violence conjugale, la consommation abusive d'alcool, l'utilisation des drogues et, à la limite, le recours au suicide comme solution à des situations perçues comme sans issue.

Combattons le racisme et le colonialisme

La reconnaissance de la discrimination systémique dont furent victimes les Premières Nations nous oblige à mettre en œuvre des correctifs systémiques pour combattre le racisme et le colonialisme, tels que l'abolition de la Loi sur les Indiens. Au cours des prochains mois, il y aura des enquêtes policières, une ou des commissions d'enquête indépendantes. C'est bien. Mais pourquoi attendre pour mettre en place certains correctifs qui sont connus ?

L'éducation, un outil incontournable

Parmi tous les instruments dont dispose un peuple pour assurer la préservation de son identité culturelle et pour promouvoir son développement, l'éducation occupe une place stratégique. Nous devons miser sur les jeunes pour briser le cycle infernal du racisme. Nous devons développer, chez nos jeunes, les habiletés et les valeurs, dont l'acceptation de l'autre dans sa diversité, l'ouverture et la conscience qu'« égalité » ne rime pas avec « similitude », mais bien avec « respect des différences ».

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