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Ensemble pour améliorer l’accès aux services sage-femme

La Coalition pour la pratique sage-femme se réjouit, en ce 5 mai, Journée mondiale de la sage-femme, de constater la force du mouvement citoyen lié au développement de la profession.
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Chloé Germain-Therrien

Vingt ans après la légalisation de la profession, seulement 4 % des femmes ont accès à un suivi de grossesse avec l'une des 165 praticiennes actives au Québec. La problématique de l'accès à ces services prend plusieurs formes; elle a été au cœur des discussions et réflexions d'environ 80 personnes provenant d'une vingtaine de groupes citoyens des quatre coins du Québec. Des représentants de ces groupes se sont réunis les 20 et 21 avril derniers à Montréal dans le cadre du premier Rassemblement national citoyen pour l'accès aux services sages-femmes.

La Coalition pour la pratique sage-femme (CPPSF) se réjouit, en ce 5 mai, Journée mondiale de la sage-femme, de constater la force du mouvement citoyen lié au développement de la profession. De fait, les défis sont grands et requièrent cette énergie collective qui était bien palpable au Rassemblement. La mobilisation est incontournable : le Cadre de référence pour le déploiement des services de sages-femmes au Québec, mis sur pied par le Ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS), prévoit la participation des clientes et des familles à l'ensemble du processus afin de s'assurer que le projet réponde à leurs besoins.

La pratique des sages-femmes s'articule autour des notions de relation égalitaire, de respect des processus physiologiques et du droit au choix du mode d'accouchement.

La pratique des sages-femmes s'articule autour des notions de relation égalitaire, de respect des processus physiologiques et du droit au choix du mode d'accouchement. Elle est considérée comme un moyen par excellence pour vivre à leur image un tel événement. Or, même la spécificité de ce modèle de pratique semble compromise par des conditions de travail et de rémunération inadéquates, par une organisation des soins et des orientations ministérielles déconnectées de la volonté et des besoins des femmes.

Les citoyennes en ont ras le bol ! Trop de personnes voulant accoucher avec une sage-femme se retrouvent sur des listes d'attente, tandis que dans plusieurs régions à faible densité de population, et même dans des régions urbaines comme celle de Laval, l'espoir de voir des sages-femmes pratiquer sur leur territoire demeure incertain. Et voilà qu'un lock-out envers les professeurs de l'Université du Québec à Trois-Rivières, la seule à offrir le baccalauréat en pratique sage-femme, vient retarder la très attendue diplomation de toute une cohorte de finissantes.

Le gouvernement doit déployer les moyens appropriés pour rendre la pratique accessible à l'ensemble des femmes enceintes. Celle-ci doit aussi rejoindre les personnes racisées, les personnes trans et non-binaires, les personnes handicapées, celles à statut migratoire précaire et celles isolées en région. Cela implique notamment une réelle promotion de la pratique, qui ferait tomber les nombreux préjugés qui persistent à propos de la profession.

Lors du rassemblement des 20 et 21 avril, le Groupe MAMAN a présenté sa déclaration citoyenne, issue d'une vaste consultation à travers le Québec. Les revendications qui s'y trouvent rencontrent celles de la Coalition et reflètent les préoccupations soulevées par les citoyennes. Notamment l'accès aux sages-femmes pour toutes celles qui le désirent, et ce, à l'intérieur d'un modèle de pratique basé sur la confiance dans le processus de mise au monde, le respect des choix des personnes qui accouchent, la continuité des soins et une relation égalitaire.

Les citoyennes réclament une place centrale dans le développement de ces services et expriment une soif de réappropriation de leur pouvoir sur leur corps. Le succès du Rassemblement a renforcé la mobilisation citoyenne et soutiendra la Coalition dans ses démarches collectives pour les prochaines années. Car qu'on se le tienne pour dit : des centaines de femmes de partout au Québec ont la ferme intention de poursuivre leurs actions jusqu'à ce que la pratique soit accessible pour toutes les personnes, dans toutes les régions.

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