Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Comme Meghan Markle, j’ai eu mon premier enfant à 37 ans

À l’annonce de ma grossesse, des amis m’ont considérée «chanceuse» d’avoir réussi à tomber enceinte à mon âge. Tous ces jugements m'ont vraiment ébranlée.
This post was published on the now-closed HuffPost Contributor platform. Contributors control their own work and posted freely to our site. If you need to flag this entry as abusive, send us an email.
Yahoo Vida y Estilo

Depuis l'annonce de la grossesse de Meghan Markle, tout le monde ne cesse de parler de son âge. À 37 ans, elle a en effet bien plus attendu que la plupart des femmes britanniques pour faire son premier enfant.

Je me suis trouvée exactement dans le même cas, à l'année près. J'avais toujours su que je choisirais de devenir mère sur le tard, accordant la priorité à ma carrière jusqu'à avoir bien passé la trentaine. Mais beaucoup de gens ont trouvé une telle décision insolite. Penser d'abord à sa vie professionnelle plutôt que de fonder une famille dès sa jeunesse n'est toujours pas une attitude bien acceptée par la société.

On l'associe en effet à plusieurs connotations négatives. Tout d'abord, on se fait beaucoup de fausses idées sur les réalités médicales et les risques encourus, souvent surestimés. De ce fait, les femmes concernées entendent de nombreuses fausses informations, ce qui leur cause un très grand stress.

Les stéréotypes ne s'arrêtent pas à la grossesse, comme je l'ai vite découvert en voyant grandir mon fils. Les mamans un peu plus âgées sont souvent présentées comme surprotectrices, ce qui n'est certainement pas mon cas, ni celui de nombre de mes connaissances. D'autres considèrent que se soucier autant de sa carrière signifie qu'on est complètement obsédée par le travail. Elles ne nous voient pas comme des personnes motivées et très engagées, mais seulement comme des femmes froides.

À lire aussi sur le HuffPost Québec:

Attendre pour faire un enfant était la meilleure décision pour moi, et je ne la regrette en rien. Ainsi, j'ai eu le temps de m'établir professionnellement; en ayant créé ma propre entreprise et atteint une stabilité financière avant de fonder un foyer, je me trouvais en meilleure position pour offrir à mon fils tout ce dont il avait besoin. J'étais aussi déterminée à représenter pour lui un exemple; j'ai toujours admiré les gens qui se donnent à fond pour réussir, et je voulais pouvoir incarner pleinement cette ambition. Être concentré sur ses objectifs ne signifie pas forcément qu'on est addict au travail! Je me suis toujours souciée de maintenir l'équilibre entre ma carrière et ma vie personnelle et pendant ma grossesse, je me suis organisée pour pouvoir continuer à diriger ma société sans faire aucun compromis sur le temps consacré à ma petite famille.

On m'a affirmé que le bébé et moi aurions sûrement des problèmes de santé. Mais les professionnels de la médecine, eux, m'ont rassurée: les risques sont certes plus élevés, mais demeurent mineurs. Mieux vaut toujours écouter les spécialistes au lieu de s'angoisser pour rien! Si vous envisagez de faire le même choix, je ne peux vous le conseiller assez: choisissez un docteur en qui vous ayez pleinement confiance.

À l'annonce de ma grossesse, des amis m'ont considérée "chanceuse" d'avoir réussi à tomber enceinte à mon âge; idem quand j'ai donné naissance à un garçonnet tout à fait bien portant. Moi aussi, je pensais que j'avais de la chance, mais ni plus ni moins que toute autre mère! Aujourd'hui, au bout de quelques années, je peux confirmer que cette situation n'a eu aucun impact médical. Je suis aussi très satisfaite de la manière dont j'ai été suivie: les divers praticiens et infirmières m'ont vraiment aidée à surmonter les peurs générées par cette masse d'idées reçues.

Pour moi, le premier problème des femmes qui décident de faire un enfant sur le tard reste le regard que les autres posent sur nous. Tous ces jugements et ces commentaires déplacés peuvent être vraiment néfastes pour notre estime de soi, et nos petits en subissent également les conséquences à leur arrivée à l'école. Eux aussi risquent de souffrir des remarques de leurs camarades... Mais pour autant, je sais que j'ai fait le bon choix pour ma famille. Il est grand temps de mettre fin à cette stigmatisation, surtout vu le nombre grandissant de mamans de 35, 40 ans ou plus. J'espère que le cas de Meghan contribuera à éveiller les consciences.

Ce blogue, publié à l'origine sur le HuffPost britannique, a été traduit par Guillemette Allard-Bares pour Fast For Word.

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.