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À quand la prochaine Coupe Stanley à Montréal?

Au bout du compte, les Canadiens sont venus très près d'aller en finale de la Coupe Stanley, mais n'ont tout simplement pas l'arsenal nécessaire pour s'y rendre à l'heure actuelle.
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La foi est une ferme assurance des choses qu'on espère, une démonstration de celles qu'on ne voit pas. Bien que je vis à Toronto depuis 1997, lorsqu'il est question de hockey ma foi en la Sainte Flanelle est inébranlable. À vrai dire, je fais partie d'une frange intégriste enragée. En regardant le déroulement des séries de 2014, c'était difficile de ne pas tomber dans les douces rêveries des exploits du printemps de 1993. L'histoire semblait se répéter. Des joueurs marginaux comme Dale Weise, Mike Weaver et René Bourque s'imposaient avec des gros buts ou en se sacrifiant pour bloquer des tirs ennemis. En 1993, ces rôles revenaient aux Paul DiPietro, Benoit Brunet, Gilbert Dionne et Brian Skrudland.

En 1993, comme cette année, le cœur et l'âme du tricolore, c'était un gardien vedette. Cette année, Carey Price semblait en mesure de jouer le rôle de Patrick Roy avec brio. Après avoir remporté la médaille d'or aux Jeux d'hiver de Sotchi, la Coupe Calder à titre de recrue dans la Ligue américaine en 2007 et la médaille d'or aux championnats du monde junior la même année, la Coupe Stanley était le chaînon manquant au palmarès de Price. Une Coupe Stanley donnerait du tonus à sa candidature au Temple de la Renommée du hockey une fois sa carrière terminée.

Ça me donne la nausée d'admettre ceci, mais sans Carey Price, la bande de nabots de Michel Therrien ne se serait pas qualifié pour les séries, encore bien moins pour la finale de conférence. La vérité c'est que les Canadiens n'ont pas de joueur de premier plan avec la carrure d'un Sidney Crosby, Jonathan Toews, Cory Perry ou Patrice Bergeron, des joueurs qui ont tous mené leur équipe en Terre promise (notez la majuscule). Toutefois, lorsqu'on vénère le Tricolore comme un saint sacrement, nous savons très bien que les éditions de 1986 et 1993 n'avaient pas de Gretzky, Lemieux, Messier ou Yzerman à leur tête seulement St Patrick (comme le surnommait les journalistes du Boston Globe), un gardien exceptionnel en mesure de faire des miracles.

Est-ce que Price est la réincarnation de Roy? Ça reste à voir. Toutefois ma foi en a été ébranlée lorsque l'équipe a annoncé que Price venait de subir une blessure « au bas du corps » (pour employer la nomenclature des séries éliminatoires) lors du match d'ouverture contre les Rangers. Le peu de foi qui me restait a été complètement anéanti lorsque Michel Terrien a annoncé qu'il ferait appel à la recrue Dustin Tokarski, le 3e gardien de l'équipe, plutôt qu'au vétéran Peter Budaj. Contrairement à Steve Penney en 1986, Tokarski est une étoile montante dont le palmarès est très impressionnant : gagnant de Coupe Memorial avec Spokane et nommé joueur par excellence en 2008, médaille d'or avec Équipe Canada au Championnat du monde de hockey junior en 2009, en plus de remporter la Coupe Calder dans la Ligue Américaine en 2012. Jouer son tout premier match en séries éliminatoires dans la LNH c'est une chose, le faire en finale de conférence au Madison Square Garden à New York peut donner le vertige.

Ma petite dépression (entre le moment de la blessure de Price et l'embauche de Tokarski) s'est vite estompée. Les miracles de Tokarski après son baptême sous les feux de la rampe m'ont redonné la foi en la Sainte Flanelle. J'avais l'impression que les Dieux du hockey avaient réintégré notre camp et que rien ne pourrait nous arrêter. Mais ce n'était qu'une illusion. À bout de souffle et avec seulement 18 tirs sur un gardien du calibre d'Henrik Lundqvist, on ne pouvait s'attendre à un miracle.

Au bout du compte, les Canadiens sont venus très près d'aller en finale de la Coupe Stanley, mais n'ont tout simplement pas l'arsenal nécessaire pour s'y rendre à l'heure actuelle. Que ce soit les Kings ou les Black Hawks, je suis prêt à parier que les Rangers ne sont pas de taille. Perdre en finale de la Coupe Stanley c'est comme revenir d'un rendez-vous galant « cœur en déroute et la bitte sous l'bras » comme chante Jacques Brel dans Knokke-le-Zoute. Pour une 22e année consécutive, la traversée du désert pour les amateurs du Tricolore se poursuit. Torontois d'adoption, je me console en me disant que les Maple Leafs n'ont pas remporté la Coupe Stanley depuis 1967. On se console comme on peut en gardant la foi.

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