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Hillary Clinton: à quoi pense-t-elle le matin?

Elle plait aux jeunes, aux femmes et aux minorités. Même les femmes républicaines pourraient songer à voter pour elle. Et elle sait lever de l'argent. Les sondages le montrent : si l'élection avait lieu aujourd'hui, elle terrasserait les candidats républicains probables.
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Secretary of State Hillary Rodham Clinton smiles before speaking on American leadership at the Council on Foreign Relations in Washington, Thursday, Jan. 31, 2013. (AP Photo/Manuel Balce Ceneta)
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Secretary of State Hillary Rodham Clinton smiles before speaking on American leadership at the Council on Foreign Relations in Washington, Thursday, Jan. 31, 2013. (AP Photo/Manuel Balce Ceneta)

A peine Barack Obama était-il réélu en novembre dernier que tout le monde s'est mis à poser la même question : Hillary sera-t-elle candidate en 2016?

Les spéculations fusent de toutes parts et les experts auto proclamés se coupent la parole: Oui, sa décision est prise, elle se prépare!... Mais non, elle est fatiguée et ne sera plus toute jeune en 2016. Cela fait belle lurette que les dîners en ville de New York et Washington n'ont été aussi animés.

Ceux qui prétendent y connaître quelque chose prennent des airs mystérieux pour ne pas paraître hors du coup et insinuer, sotto voce, qu'elle va y aller, qu'elle est plus tentée de le faire que de ne pas le faire. Mais ceux qui ont le malheur d'en souffler mot à la presse se font promptement contredire pas son staff, qui déclare qu'il n'y a rien à déclarer.

La vérité est que nous n'en savons rien

Comme l'a finalement annoncé une de mes amies sur son compte Facebook, sans doute exaspérée par le nombre de fois qu'on lui demandait si Hillary allait se présenter: «Je ne sais pas ! Et si je savais, croyez-moi, vous le sauriez aussi, car je ne perdrais pas une seconde pour recruter votre soutien. Ne vous faites aucun souci, vous serez parmi les premiers informés.»

Le fait est que rien ne presse. Elle a tout à gagner en cultivant le mystère. D'abord, le temps de réflexion : il est bien trop tôt pour savoir à quoi ressemblera le paysage politique en 2016. Ce sera en grande partie une fonction du bilan des deux mandats de Barack Obama.

De plus, cette inconnue est seulement gênante pour les autres candidats potentiels, qui ne savent s'ils devraient s'aventurer dans la course sans savoir ce que fera Hillary. Et qui auront du mal à lever l'argent nécessaire si elle ne s'est pas encore prononcée.

D'ailleurs, c'est une fois que l'on annonce que les choses se compliquent. On l'a vu avec la candidature du Général Wesley Clark en 2004. Il a longuement hésité avant de se présenter aux primaires démocrates, et s'est finalement lancé dans la course alors que tous les autres candidats battaient de l'aile et que lui était au plus haut dans les sondages, presque plébiscité par l'opinion publique. Cet homme éminemment qualifié a vu sa popularité retomber comme un soufflé dès qu'il s'est aventuré dans l'arène. Ce qui n'est pas pour dire que la même chose arriverait à Hillary Clinton. Juste qu'il ne faut pas se leurrer et qu'il faut comprendre comment fonctionne l'opinion publique.

Pourtant, même si Hillary Clinton n'a pas pris de décision formelle, il est évident qu'elle y pense. Tous les matins en se coiffant, certainement. (On sait combien sa chevelure suscite d'intérêt, depuis les serre-tête pas très glamour d'antan aux brushings impeccables de sa fidèle coiffeuse française.) Certains signes ne trompent pas. Une chose est sûre: elle ne l'exclut pas et elle pose déjà quelques jalons.

D'abord, une Super PAC a été formée, qui permet déjà de lever de l'argent qui pourrait servir à lancer une campagne. Ready for Hillary, dirigée par des supporters de la candidate potentielle, enregistrée auprès de la Federal election commission, vient tout juste d'inaugurer son site web - histoire d'être prêts si l'intéressée annonce.

Puis elle est entrée dans la polémique en se prononçant en faveur du mariage gai dans une vidéo de soutien à l'ONG Human Rights Campaign. Elle avait auparavant tenu des propos plus réservés sur ce sujet, mais a choisi de s'exprimer alors que la Cour Suprême entendait des arguments et que Barack Obama, Joe Biden et même Bill Clinton et leur fille Chelsea se sont prononcés en faveur du mariage gai. Il est évident qu'elle ne veut pas qu'on lui reproche d'être une des dernières à s'y être ralliée.

Le billet de Leah Pisar se poursuit après la galerie

June 1969 discussing student protests at Wellesley College

Hillary Clinton's Style Evolution

Et quid de ses soucis de santé? Il est vrai qu'elle a eu une année difficile: une grippe qui a provoqué un évanouissement, lors duquel elle s'est cogné la tête, ce qui a généré une commotion cérébrale et un caillot. Ses médecins assurent que ce n'est pas grave, mais qu'ils surveillent. L'explication: elle était extenuée. Comment pourrait-elle ne pas l'être ? Elle est sous le feu des projecteurs non-stop depuis plus de 20 ans.

Déjà première dame de l'Etat de l'Arkansas depuis 1979 (avec un hiatus de deux ans de 1981 à 1983), elle s'est lancée au bras de son mari dans la campagne présidentielle de 1992. Puis elle a été pendant huit ans une première dame fort active. Plusieurs mois avant la fin du mandat de son mari, elle a décidé de se présenter aux élections sénatoriales de 2000 dans l'État de New York, et a pris ses fonctions avant même que son époux ne quitte la Maison-Blanche. Après avoir été réélue triomphalement en 2006, elle a choisi de se lancer dans la campagne présidentielle de 2008. On s'en souvient, les primaires se sont éternisées. Elle s'est finalement retirée de la course en juin et s'est immédiatement mise à faire campagne pour son ancien rival, Barack Obama, tout en poursuivant ses fonctions au Sénat. À peine élu, Obama l'a nommée secrétaire d'État. Elle a occupé ces fonctions pendant quatre ans avec brio, sillonnant le globe un nombre incalculable de fois. Peu étonnant qu'après tout cela elle soit un peu fatiguée !

Cette femme a une énergie sans égale. Car au long de toutes ces étapes, elle potassait ses dossiers à fond, tard dans la nuit, comme la brillante étudiante en droit qu'elle fût à Yale- où elle rencontra le jeune Bill. Ce genre de concentration n'est pas de tout repos.

Le revers positif de cette médaille? Elle a une expérience absolument incomparable, époustouflante. Jamais une personnalité politique américaine n'a accumulé autant de compétences.

Ses atouts ne s'arrêtent pas là: elle est très populaire au sein de l'opinion publique. Elle plait aux jeunes, aux femmes et aux minorités. Même les femmes républicaines pourraient songer à voter pour elle. Et elle sait lever de l'argent. Les sondages le montrent: si l'élection avait lieu aujourd'hui, elle terrasserait les candidats républicains probables.

De plus, elle bénéficiera du soutien de son ancien rival, Barack Obama. Si elle se présente en 2016, ils ne seront plus en concurrence. D'ailleurs on les a vus ensemble récemment sur l'émission 60 Minutes. Et des supporters d'Obama l'ont aidée à rembourser les 250 000 $ de dettes accumulées lors de la campagne de 2008. Si Hillary Clinton se présente, Barack Obama l'aidera. D'autant plus qu'il doit en grande partie sa réélection au soutien que lui a apporté Bill Clinton.

Surtout, elle aurait le meilleur directeur de campagne au monde! Oui, Bill. L'ancien Président est plus que partant, on le sent. Il doit adorer l'idée de cette nouvelle campagne. Si la décision ne relevait que de lui, il ne fait aucun doute que Hillary serait déjà en course.

Et si elle décide d'y aller, qui prendra-t-elle comme colistier? Ou comme colistière? On parle déjà d'un ticket de rêve: Hillary Clinton et Michelle Obama. Irrésistible, non?

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