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Mitt Romney doit regretter de ne pas avoir pris exemple sur François Hollande. Il aurait dû insister pour n'avoir qu'un seul débat avec Barack Obama. Il faut dire que la politique étrangère n'est pas le sujet de prédilection de Mitt Romney et qu'il évite tant bien que mal d'en parler depuis le début de cette campagne. Il s'agit là d'une anomalie politique car, historiquement, ce sont les candidats Républicains qui font campagne sur la politique étrangère.
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Republican presidential candidate, former Massachusetts Gov. Mitt Romney and President Barack Obama walks past each other on stage at the end of the last debate at Lynn University, Monday, Oct. 22, 2012, in Boca Raton, Fla. (AP Photo/Pablo Martinez Monsivais)
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Republican presidential candidate, former Massachusetts Gov. Mitt Romney and President Barack Obama walks past each other on stage at the end of the last debate at Lynn University, Monday, Oct. 22, 2012, in Boca Raton, Fla. (AP Photo/Pablo Martinez Monsivais)

Mitt Romney doit regretter de ne pas avoir pris exemple sur François Hollande. Il aurait dû insister pour n'avoir qu'un seul débat avec Barack Obama.

En effet, celui qui a dominé lors du premier face-à-face, le 3 octobre, a glissé lors du deuxième et a franchement succombé à Barack Obama lors du troisième et dernier, qui portait sur les questions internationales.

Il faut dire que la politique étrangère n'est pas le sujet de prédilection de Mitt Romney et qu'il évite tant bien que mal d'en parler depuis le début de cette campagne. Il s'agit là d'une anomalie politique car, historiquement, ce sont les candidats Républicains qui font campagne sur la politique étrangère, alors que les Démocrates peinent à ne pas paraître trop mous à l'égard des questions internationales. Or, ce dernier échange l'a montré: Barack Obama parlait haut et fort de politique étrangère et de sécurité nationale alors que son challenger semblait encore plus mal à l'aise que de coutume.

Tous les sondages réalisés à chaud désignent Barack Obama comme le vainqueur incontestable de cet ultime échange. Il est apparu comme un vrai commandant en chef, à la fois calme et fort, sûr de lui, maîtrisant ses dossiers et n'ayant pas peur. C'est comme si l'on avait eu un aperçu des réunions secrètes de son Conseil de Sécurité Nationale, où ses conseillers militaires les plus gradés estiment qu'il a vraiment la trempe et le courage d'un grand leader.

C'est donc la panique à bord du navire Romney. Celui dont Obama s'est gentiment moqué, après que Romney s'est plaint que la marine américaine n'a pas été aussi petite depuis 1917. "Nous avons également moins de chevaux et de baïonnettes", a torpillé un Président en pleine forme, pour conclure qu'il ne s'agit pas d'un jeu de bataille navale, où l'objectif est simplement de compter ses bateaux.

Touché !

L'embarcation de Romney prend l'eau, et son équipe va devoir écoper de toutes ses forces pour ne pas sombrer avant la date fatidique du 6 novembre. Romney a perdu le débat le plus important : le dernier. Celui qui restera dans les esprits des électeurs. Il suffit de regarder son body language, l'espèce de lueur de défaite qu'il avait dans les yeux. Il était nerveux, hésitant. Peu sûr de lui face à un Obama qui connaît le fond de ses sujets. Certes, Romney a cité autant de chiffres et d'exemples que possible, mais on avait l'impression qu'il avait tout mémorisé pour faire croire à une expertise qui lui fait défaut. Pire encore, il était souvent d'accord avec Obama, et on sentait que c'était autant par peur de le contredire que par manque d'alternatives à proposer. D'ailleurs, Obama en a profité, relevant combien il était finalement sur la même ligne que lui, le remerciant presque pour son soutien.

A part sur des thèmes à connotation économique, et notamment concernant la Chine, où l'on sentait plus de passion, Romney répondait souvent à côté des questions du modérateur. Quand Bob Schieffer lui a demandé s'il était favorable à une zone d'exclusion aérienne sur la Syrie, Romney a réagi en disant qu'il ne déploierait pas d'hommes sur le sol -passant à côté du fait que le système de zones d'exclusion aérienne est justement conçu pour ne pas avoir à déployer de troupes... Ou, pire encore, il a affirmé que Téhéran soutient le régime de Damas car la Syrie offre à l'Iran une route vers la mer. Les commentaires sur Twitter ont fait rage: "Regardez donc une carte du monde, Monsieur Romney. L'Iran est bordé de côtes !" Romney faisait évidemment référence à l'accès à la Méditerranée, mais il a suscité bien des moqueries sur sa méconnaissance de la géographie.

Quel sera l'impact tangible de ce débat? On le saura le soir du 6 novembre. Il faut tout de même remettre les choses en perspective et se rendre à l'évidence: la politique étrangère ne sera pas le pivot de cette élection. Ce ne sont pas les échanges de fond sur des sujets relativement ésotériques qui feront chavirer le cœur des indécis. Mais même si cette prestation ne dopera pas de manière extravagante la popularité d'Obama, elle lui rapportera des points. Points dont il a besoin, à deux semaines de l'élection. Aujourd'hui, on sent un renversement dans l'énergie. Hier soir, nous avons vu un Obama présidentiel et un Romney nerveux. Pour reprendre la métaphore des chevaux: le body language ne trahit pas. L'électorat sent quel cavalier est plus en confiance. C'est Obama.

» Le débat en photos.

Le dernier débat entre Obama et Romney

» Les meilleures citations du débat.

» Le débat en intégralité (VO).

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