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Quand j'ai décidé de faire l'école à la maison

«Allez, dépêchez-vous! C'est l'heure!»... Réfléchissez : combien de fois prononcez-vous cette phrase? Combien de fois par jour vos enfants vous entendent-ils prononcer ces mots à leur intention?
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Je n'ai pas toujours été la Mère poule instruisant ses 8 enfants, entretenant consciencieusement son blogue et conseillant du mieux qu'elle peut les familles. Il y a eu un avant IEF (Instruction En Famille). Il y a eu 3 enfants avant 8, un métier, une course quotidienne vidée de tout sens... et puis... le déclic... voilà comment tout a commencé...

"Allez, dépêchez-vous! C'est l'heure!"... Réfléchissez : combien de fois prononcez-vous cette phrase? Combien de fois par jour vos enfants vous entendent-ils prononcer ces mots à leur intention?

C'est comme ça que tout a commencé...

Un matin, j'ai prononcé le "dépêchez-vous" de trop... celui qui résonne sans fin pendant que nous faisons le trajet. 20 minutes à pied, 2 écoles à desservir, soldées par un "au revoir maman, à ce soir" tristounet même si je veille à toujours leur dire "amuse-toi bien".

C'était Eloi, 6 ans, qui avait fait sa rentrée à l'école primaire quelques mois auparavant... sans moi... je faisais, moi aussi, ma rentrée dans ma classe de moyenne section... La gardienne s'était chargée de le déposer dans sa nouvelle grande école où pour la première fois, en plus de découvrir une nouvelle classe, une nouvelle maîtresse, un nouvel établissement, une nouvelle cour de récréation, de nouveaux enfants, il lui avait fallu découvrir la cantine et l'étude du soir. Le tout dans la même journée, car maman travaillait... elle était maîtresse... il fallait qu'elle accueille ses nouveaux petits élèves... les enfants des autres... Mais depuis quelques jours, plus de gardienne, maman est en congé de maternité, elle accouchera bientôt.

"Dépêchez-vous!"

Eloi s'ennuie à l'école. Il sait déjà lire, écrire, compter. Les enfants lui parlent peu ou pour se moquer. Il n'aime ni le sport ni les jeux vidéo. Il aime la littérature, la forêt, les chevaliers, les pirates, l'imaginaire, jouer avec ses playmobils. Il est loin des préoccupations des enfants de son âge dans la cour de récréation.

"Dépêchez-vous!"

Maman aussi se dépêche! Se dépêche de se lever, se dépêche de ranger, de partir, de rentrer, de faire les courses, pas le temps...! Pas le temps pour les enfants le mercredi ni le soir... "Mes enfants? Je les adore! Mais pas plus de 2 heures par jour!"

Et puis, il y a eu le "dépêchez-vous" de trop... À quoi bon? Quelles relations familiales voulons-nous? Où est passée l'enfance? Dépêche-toi d'aller t'ennuyer à l'école - mais si tu verras, c'est chouette - pour que maman puisse travailler; gagner les 300 dollars qu'il lui reste quand elle aura régler la gardienne du matin, la garderie du soir pour les plus petites, l'étude du soir pour le grand, les cantines, les surgelés et autres plats préparés (ben, oui, quand cuisiner?)...

"Dépêchez-vous!"

Le fichier de mathématiques était bien rempli, les notes étaient excellentes. Je me suis aperçue en milieu d'année qu'il était incapable de m'expliquer ce que signifiait additionner ou soustraire. Il savait exécuter la tâche, appliquer le modèle... on avait fait de mon fils un bon technicien...mais il était incapable de donner du sens à ce qu'il apprenait!

"Dépêchez-vous!"

...Non....! Ce n'était plus possible...! Avant les enfants des autres, je devais m'occuper des miens. J'étais une bonne nounou... je voulais être pleinement mère.

En cherchant bien, nous avons tous de très bonnes raisons de vouloir nous lancer un jour dans l'instruction de nos enfants.

Pour nous, c'était :

- l'ennui et les difficultés relationnelles de notre aîné

- le niveau scolaire des 2 aînés, en avance, ils allaient s'ennuyer ferme

- l'impression de leur voler leur enfance

- le besoin de passer plus de temps ensemble pour mieux se connaitre et s'apprécier, être une famille.

Pour d'autres, ce sera :

- la vie à l'étranger

- le handicap

- la phobie scolaire

- les difficultés d'apprentissage.

Enfin, l'enfant peut se sentir bien à l'école mais on peut trouver qu'il n'y apprend pas grand-chose ou d'une manière qui ne convient pas. Dans tous les cas, c'est l'envie de proposer autre chose, de faire autrement qui nous unit.

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