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Avoir les moyens de ses ambitions

La dette du Québec, c'est le problème auquel seront confrontés les politiciens de demain qu'ils soient souverainistes, fédéralistes, de gauche, de droite, libéraux ou conservateurs pour une raison toute simple: les nouvelles dépenses gouvernementales ne peuvent passer indéfiniment par l'endettement.
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La dette du Québec, c'est le problème auquel seront confrontés les politiciens de demain qu'ils soient souverainistes, fédéralistes, de gauche, de droite, libéraux ou conservateurs pour une raison toute simple: les nouvelles dépenses gouvernementales ne peuvent passer indéfiniment par l'endettement.

Quand le gouvernement dépense le moindre sou, c'est sur le compte de la dette. La raison pour laquelle, en ce moment, le Québec peut choisir de s'endetter ainsi, c'est évidemment parce que les prêteurs savent que le Québec a les moyens de rembourser sa dette. À tout moment, Québec peut choisir de privatiser Hydro-Québec, de se départir des CPEs ou encore de mettre la hache dans les régimes de retraite. Ce ne sont pas des avenues souhaitables, il n'y a pas de doute là dessus. C'est pourquoi la présente génération devra s'intéresser de manière obsessive à la question de la dette, bien avant que la dette ne les rattrape, ne s'occupe d'eux et ne les force à faire des choix qu'ils ne voudraient pas faire et qui seraient destructeurs pour le modèle québécois tel que nous le connaissons.

Tout d'abord, il y a l'importance de s'entendre sur l'existence du problème. On ne peut pas combattre un problème, en débattre, et y trouver des solutions si les partis impliqués refusent de le reconnaître. Jusqu'ici, on ne s'entend pas trop mal. La Coalition Avenir Québec reconnaît l'importance de reformer certaines infrastructures bureaucratiques et le PQ promet le déficit zéro, même si tout le monde sait pertinemment qu'ils reculeront et ne livreront pas la marchandise. C'est l'intention qui compte, j'imagine. Pour ce qui est des libéraux, c'est suite aux alertes de l'ADQ sur la dette durant la campagne électorale de 2003 qu'ils réalisèrent, une fois au pouvoir, qu'il était préférable pour les finances publiques d'entamer la «réingénierie de l'État», laquelle n'avait pas été annoncée durant la dite campagne et à laquelle les syndicats se sont farouchement opposés. Ce qui eut pour effet de démolir le courage politique de Jean Charest, d'où le fameux slogan syndical: «Nous n'avons jamais voté pour ça».

Les déficits se cumulent à plus grande vitesse à partir de 1976, ce qui coïncide avec la première portée au pouvoir du PQ. Les efforts de Lucien Bouchard pour atteindre le déficit zéro, bien qu'ils ne furent suffisants, contribuèrent à réduire l'évolution de la dette. Le fonds des générations initié en 2006 était peut-être une belle idée des libéraux afin de fournir l'effort supplémentaire, mais celui-ci rapportait moins que les 4 % d'intérêts qu'implique la dette gouvernementale. D'après le ministère des Finances, la dette brute représente 54,2 % du PIB. La prémunition d'un filet social large, de structures bureaucratiques trop lourdes pour une province et certains engagements (électoralistes) envers les groupes de pression ont pour conséquence ces déficits excédant la capacité de payer de l'État.

Ces choix de société sont les rêves d'une génération qui avait un projet de société. Aujourd'hui, la tendance est à l'inverse et les jeunes sont moins nombreux que les aînés. L'habilité de l'appareil gouvernemental à offrir de l'aide veut d'abord qu'il y ait plus de personnes qui contribuent à faire fonctionner le système que de personnes bénéficiant des services.

La dette totale telle que calculée par le populaire compteur de l'Institut économique de Montréal inclut l'endettement des sociétés d'État telles qu'Hydro-Québec ou bien la STM. En cette date, le compteur affiche plus de $250 milliards. À mon avis, il ne fait aucun doute que si les prochaines générations veulent, tout comme les boomers, continuer à profiter des programmes sociaux et avoir un projet de société porteur, un gouvernement devra avoir le courage politique de donner un sérieux coup de barre et de réussir là où d'autres premiers ministres ont échoué. Afin de réussir cette quête, ce gouvernement devra inévitablement avoir l'opinion publique de son côté. La population devra être sensibilisée. J'aime croire que la prochaine génération de politiciens nous offrira un réalignement politique favorable à cet enjeu.

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