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Flirts dangereux entre l'Occident et l'Arabie saoudite

Les démocraties libérales et les monarchies du Golf partagent une dangereuse passion : l'amour infini du dieu Argent.
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Le vieux monde se meurt, le nouveau monde tarde à apparaître et dans ce clair-obscur surgissent les monstres.

Antonio Gramsci

«Quand il s'agit d'argent, tout le monde est de la même religion.»

Cette citation de Voltaire résume parfaitement les paradoxes qui tourmentent notre époque. Pourra-t-elle expliquer la relation contre nature qu'ont les démocraties occidentales avec les monarchies du Golf ?

Les premières n'ont rien à voir avec les secondes. Du moins, en apparence. Car, en termes de valeurs, elles ne partagent pas grand-chose en commun. L'Allemagne est dirigée par une femme, or les femmes saoudiennes n'ont même pas le droit de conduire. À Amsterdam, on célèbre le mariage des homosexuels ; à Djeddah, on les lapide. Les Européens sont libres de croire ou de ne pas croire, tandis qu'en Arabie saoudite ceux qui osent renoncer à l'islam sont jetés en prison ou carrément exécutés. Paris a exclu Dieu des affaires de la cité, tandis qu'Allah niche dans les moindres recoins du royaume wahhabite. En Occident on célèbre la raison, alors que dans ces monarchies on étouffe l'esprit critique...

L'Histoire nous apprend qu'un pacte, baptisé Quincy, a été signé en 1945 entre Franklin Roosevelt et Ibn Saoud, lequel pacte a été renouvelé par Georges W. Bush en 2005. Pour des intérêts géostratégiques et bassement économiques, les Américains s'allient avec la famille Saoud et lui garantissent, en échange, la protection contre l'Iran et les menaces extérieures.

Les démocraties libérales et les monarchies du Golf partagent une dangereuse passion : l'amour infini du dieu Argent.

La civilisation est avant tout un ensemble de valeurs telles que la liberté, la justice sociale, l'égalité homme-femme, l'éducation... En mettant l'argent au-dessus de ces valeurs, les démocraties libérales font perdre leur âme aux peuples qui les composent et les vident de leur identité singulière.

Le libéralisme déteste les frontières. Il produit des êtres creux et artificiels qui flottent au gré des vents capitalistes. Il se fout des langues, des coutumes, des pays, des hommes... bref, de l'humain. Son seul but : faire un maximum de profits.

La mondialisation a donné naissance à deux capitalismes : le capitalisme sec et le capitalisme vert (par allusion à la couleur de l'islam et non à l'écologie). Le premier est le libéralisme de Wall Street. Il souhaite remplacer le citoyen par un consommateur carnassier et cynique. Le second - le vert - est dopé à coups de pétrodollars par des enturbannés arriérés et obscènes. Le citoyen n'y a pas droit de cité. Il est écrasé par le croyant.

En un mot, le capitalisme sec et le capitalisme vert se liguent contre le citoyen libre.

Parrainés par les États-Unis et leurs alliés, l'Arabie saoudite et le Qatar propagent sans complexe le salafisme à travers les sociétés occidentales. Leurs séides infiltrent les institutions internationales, financent des centres islamiques et des chaires de recherche dans les grandes universités, corrompent les dirigeants occidentaux, achètent le silence des élites politiques et médiatiques...

Le capitalisme sauvage exacerbe l'individualisme en Occident. L'individualisme, quant à lui, crée des solitudes. Les solitudes engendrent de grandes misères, lesquelles profitent aux islamistes qui n'hésitent pas à recruter les marginaux et les déshérités dans le but de bâtir leur califat mondial.

En bout de course, l'Occident perdra ses valeurs. Sa cupidité détruira sa civilisation. Le dieu Argent sera chassé par le Dieu de l'islamisme.

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Mai 2017

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