La Marche pour la Terre 2013 se tiendra le dimanche 21 avril à Montréal. Il y a un an, la première marche, qui a rassemblé un quart de millions de personnes, avait eu l'effet d'un grand tremblement de terre, un grand cri du peuple comme titrait Le Devoir. Ce fut un moment unique, comme il n'en arrive qu'un seul par génération. Ceux qui y étaient, hommes, femmes et enfants de bonne volonté, continuent d'en porter le message.
Un an plus tard, loin du printemps érable, l'appel à la mobilisation est tout aussi important, et les raisons de marcher toutes aussi nombreuses. Surtout, surtout, nous avons cette année la certitude que descendre dans la rue pour porter fièrement nos valeurs et nos aspirations porte fruit.
Parce que la marche de 2012 a changé le cours de bien des choses.
Le billet de Karel Mayrand se poursuit après la galerie
Depuis un an, le Québec est sorti du nucléaire et de l'amiante, deux des pires poisons jamais inventés par l'homme. La menace des gaz de schistes, qui avait été endiguée par une mobilisation citoyenne sans précédent, semble maintenant être en repli. Les projets de mines d'amiante seront soumis à un BAPE générique. Le Plan Nord revit sous une autre forme, mais nous avons forcé la tenue d'un débat sur les redevances minières.
Mais le travail n'est pas fini.
Depuis un an aussi, le gouvernement canadien a anéanti une génération d'efforts en démantelant des pans entiers de nos lois assurant la protection de nos lacs, de nos rivières, de notre environnement et de notre santé. Il a démantelé les processus d'évaluations environnementales qui permettaient de limiter les risques de projets industriels pour l'environnement et la santé humaine. Le gouvernement fédéral s'en est aussi pris aux autochtones et aux groupes écologistes, lançant une inquisition qui se poursuit toujours.
La cause de ces attaques est connue: les sables bitumineux et leur expansion incontrôlée qui est présentement ralentie par la capacité limitée de transporter le pétrole vers les marchés mondiaux. L'industrie et le gouvernement tentent par tous les moyens de donner un accès à la mer au pétrole canadien. Pour ce faire, des oléoducs doivent être mis en service dès que possible, ce qui implique de lever tous les obstacles potentiels : lois, règlements, citoyens, Premières Nations. Tout ce qui se trouve sur la route du pétrole doit être pulvérisé.
Le 21 avril, ce seront des dizaines de milliers de personnes qui se placeront en travers de cette route. Hommes, femmes, enfants. Nous formerons un bouclier humain, un grand pipeline de l'espoir pour contrer ces projets d'oléoducs qu'on veut nous imposer.
Nous savons que le monde se dirige vers un réchauffement de 4 degrés dans les prochaines décennies. Un tel réchauffement remet en cause les fondements mêmes de notre civilisation. Nous avons également la conviction qu'il est immoral de siphonner les ressources de la Terre si cela met en péril l'existence de nos enfants.
Je marcherai pour défendre leurs droits. Leur droit à la vie, leur droit à un environnement sain. Leur droit de pouvoir eux aussi élever des enfants dans le minimum de bonheur auquel ils peuvent aspirer.
Prendre la rue, c'est aussi prendre notre destin et celui de nos enfants en main et ne pas laisser les pétrolières leurs alliés politiques décider pour nous.
C'est pourquoi j'ai signé la déclaration.
C'est pourquoi je vous donne rendez-vous le dimanche 21 avril à 14h, à la place des festivals.
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